Kaïs Saïed rejette les allégations islamistes d'un «coup d'État»

Une Tunisienne devant le siège du Parlement tunisien dont la porte d'entrée est gardée par l'armée. (Photo, AFP)
Une Tunisienne devant le siège du Parlement tunisien dont la porte d'entrée est gardée par l'armée. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 27 juillet 2021

Kaïs Saïed rejette les allégations islamistes d'un «coup d'État»

  • Le président a limogé le ministre de la Défense et la ministre de la Justice par intérim, et a ordonné un couvre-feu nocturne
  • Le chef de l’Etat affirme que ses actions étaient une réponse constitutionnelle et populaire à des années de paralysie économique et politique

DJEDDAH : Le président tunisien Kaïs Saïed a rejeté lundi les allégations islamistes d'un « coup d'État » après avoir destitué le gouvernement et suspendu le parlement.

Le président a invoqué les pouvoirs d'urgence en vertu de la constitution après des mois d'impasse et de différends avec le parti islamiste Ennahda. Mardi matin, Tunis faisait état d'une coordination entre l'armée et les agents de sécurité pour la mise en place des décisions du président tunisien Kais Saied, selon la chaîne satellitaire saoudienne Al-Arabiya.

tunisie
Une vue de la Casbah, le siège du gouvernement à Tunis, barricadée. (AFP). 

Saïed a déclaré qu'il avait « pris les décisions nécessaires pour sauver la Tunisie, l'État et le peuple tunisien », à la suite de manifestations de rue contre la gestion par le gouvernement de la pandémie de COVID-19.

Le président a également limogé le ministre de la Défense Ibrahim Bartaji et Hasna Ben Slimane, la ministre de la Justice par intérim, et a ordonné un couvre-feu nocturne à partir de 19 heures. à 6 heures du matin.

Mechichi prêt à céder le pouvoir

Le premier ministre tunisien Hichem Mechichi s'est dit prêt lundi à céder le pouvoir au futur Premier ministre désigné par le président Kais Saied, au lendemain de la suspension par ce dernier des activités du Parlement, qui a projeté dans l'inconnu la jeune démocratie en crise depuis des mois.

"J'assurerai la passation de pouvoir à la personnalité qui sera désignée par le président de la République", a déclaré M. Mechichi, dans sa première déclaration depuis les mesures de dimanche soir. Le parti au pouvoir, Ennahdha, qui soutenait M. Mechichi, les avait qualifiées de "coup d'Etat".

EN BREF : Les reactions de la communauté internationale

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'est entretenu avec son homologue tunisien et a déclaré que le Royaume soutenait toute mesure visant à assurer la sécurité et la stabilité en Tunisie.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est entretenu par téléphone avec Saïed pour l'exhorter au respect de la démocratie et l'a exhorté à "maintenir un dialogue ouvert avec tous les acteurs politiques et le peuple tunisien", a déclaré le département d'Etat dans un communiqué.

« Il a encouragé le président Saïed à adhérer aux principes de la démocratie et des droits de l'homme qui sont à la base de la gouvernance en Tunisie », a-t-il déclaré.

Blinken a également promis le soutien des États-Unis à l'économie tunisienne et à la lutte contre le COVID-19.

L'attachée de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré : "Nous sommes en contact à un niveau supérieur et appelons au calme et soutenons les efforts tunisiens pour aller de l'avant conformément aux principes démocratiques".

Le ministère français des Affaires étrangères a appelé à un retour "dès que possible" au "fonctionnement normal" du gouvernement en Tunisie. Il a appelé « toutes les forces politiques du pays à éviter toute forme de violence et à préserver les acquis démocratiques du pays ».

Des foules ont envahi les rues de Tunis pour soutenir les actions du président. Des soldats ont bloqué le parlement à Tunis et encerclé les bureaux de Mechichi. A l'extérieur du bâtiment, des partisans rivaux de Saïed et d'Ennahda ont lancé des insultes et des bouteilles contre l'un l'autre.

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« Nous sommes ici pour protéger la Tunisie. Nous avons vu toutes les tragédies sous le règne des Frères musulmans », a déclaré Ayman, l'un des partisans du président.

Saïed a pris ses fonctions en 2019 après avoir fait campagne comme le fléau d'une élite corrompue et incompétente.

Il a déclaré que ses actions étaient une réponse constitutionnelle et populaire à des années de paralysie économique et politique, et que la constitution lui donnait le pouvoir de destituer le gouvernement, de nommer une administration temporaire, de geler le parlement et de lever l'immunité de ses membres.

 

Le président, qui selon la constitution contrôle les forces armées, a mis en garde ses opposants contre la violence. « Si quelqu'un tire une seule balle, nos forces réagiront par une pluie de balles », a-t-il déclaré.

Un communiqué de la Ligue arabe a déclaré que le ministre tunisien des Affaires étrangères avait pleinement informé son secrétaire général de la situation en Tunisie et a ajouté: "La Ligue exhorte la Tunisie à traverser rapidement la phase de turbulence actuelle, à rétablir la stabilité et le calme et la capacité de l'État à travailler efficacement. pour répondre aux aspirations et aux exigences de la population.

L'ONU a appelé toutes les parties en Tunisie "à faire preuve de retenue, à s'abstenir de toute violence et à veiller à ce que la situation reste calme", ​​a déclaré lundi un porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

« Tous les différends et désaccords doivent être résolus par le dialogue », a déclaré le porte-parole de l'ONU Farhan Haq.

Haq a refusé de dire si les Nations Unies considéraient la situation en Tunisie comme un coup d'État ou non.

Le Fonds monétaire international est prêt à continuer d'aider la Tunisie à faire face à l'impact de la crise du COVID-19, à réaliser une reprise « riche en emplois » et à rétablir les finances sur une base durable, a déclaré lundi un porte-parole.

 


Trump atterrit aux Emirats arabes unis, dernière étape de sa tournée dans le Golfe

Le président des Émirats arabes unis, le sheikh Mohamed ben Zayed, assiste à l'accueil de son homologue américain Donald Trump au terminal présidentiel d'Abou Dhabi, le 15 mai 2025. (AFP)
Le président des Émirats arabes unis, le sheikh Mohamed ben Zayed, assiste à l'accueil de son homologue américain Donald Trump au terminal présidentiel d'Abou Dhabi, le 15 mai 2025. (AFP)
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ABOU DHABI: Le président américain, Donald Trump, est arrivé jeudi aux Emirats arabes unis, troisième et dernière étape de sa tournée dans le Golfe, après l'Arabie saoudite et le Qatar, selon deux  journalistes de l'AFP.

L'avion présidentiel a atterri à l’aéroport d'Abou Dhabi, où M. Trump espère glaner de nouvelles  promesses d'investissements et de commandes, après celles déja engrangées à Riyad et Doha.


Trump à Abou Dhabi après Riyad et Doha

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  • Adepte d'une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l'amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes
  • Et s'il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c'est en bonne partie dû à l'insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane

DOHA: Déjà fêté en Arabie saoudite et au Qatar, Donald Trump conclut jeudi aux Emirats arabes unis, une tournée dans le Golfe ponctuée de spectaculaires annonces économiques et d'un coup d'éclat sur la Syrie.

Il n'est toutefois pas exclu que l'impulsif président américain change ses projets.

Il a évoqué mercredi la "possibilité" d'un déplacement en Turquie jeudi si son homologue russe Vladimir Poutine s'y rendait afin de parler de l'issue de la guerre en Ukraine, comme le réclame le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

S'il ne va pas à Istanbul, Abou Dhabi lui offrira à son tour un accueil plein de pompe, ce à quoi le président américain s'est montré très sensible depuis son arrivée à Ryad mardi.

Cette tournée de trois pays du Golfe est le premier déplacement international important de Donald Trump, après son passage à Rome pour les funérailles du pape.

Milliards 

Comme pendant son premier mandat, il a boudé les alliés occidentaux traditionnels au profit de ces monarchies pétrolières et gazières, richissimes et de plus en plus influentes sur la scène diplomatique internationale.

Mais alors qu'en 2017 il avait profité de son passage dans la région pour aller en Israël, il ne fera pas le voyage cette fois, ce qui, selon les analystes, confirme un froid avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Donald Trump ne devrait pas repartir des Emirats arabes unis sans avoir glané des promesses d'investissements et de commandes aux montants aussi faramineux que difficilement vérifiables sur le long terme.

L'Arabie saoudite a par exemple promis 600 milliards de dollars d'investissements, tandis que la compagnie Qatar Airways a passé une gigantesque commande à l'avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.

Adepte d'une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l'amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes.

Et s'il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c'est en bonne partie dû à l'insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Président syrien "séduisant" 

Le dirigeant de fait du royaume saoudien a su répondre aux attentes de faste monarchique et de "deals" spectaculaires du président républicain pour provoquer cette entrevue, la première du genre en 25 ans.

Donald Trump en a retiré une excellente impression du chef d'Etat syrien, qui a par le passé figuré sur une liste de jihadistes recherchés par les Etats-Unis, et qu'il a décrit comme un homme "jeune et séduisant".

L'ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la stratégie diplomatique de l'ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d'appels au respect des droits humains et à la démocratie.

Ces notions n'ont pas été mises en avant dans le Golfe par le président américain, qui s'est bien gardé, contrairement à son prédécesseur, de commenter l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en Turquie

Dans un discours remarqué à Ryad, Donald Trump, dont la famille a de très importants intérêts financiers privés dans le Golfe, a au contraire rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures des pays.

Ne pas "sonder les âmes" 

"Trop de présidents américains ont été affectés par la notion selon laquelle c'est notre travail de sonder les âmes de dirigeants étrangers et d'utiliser l'action américaine pour faire justice", a-t-il déclaré.

"C'est le travail de Dieu de rendre la justice, le mien est de défendre l'Amérique", a encore dit l'ancien promoteur immobilier.

L'extrait vidéo du discours, qui étrille la doctrine interventionniste chère à des républicains de la vieille école, a été partagé sur X par le vice-président JD Vance.

Ce dernier, qui soutient ouvertement des partis d'extrême-droite en Europe, a applaudi "la meilleure explication d'une politique étrangère intelligente et réaliste que j'aie jamais entendue de la part d'un président américain".


L'armée israélienne dit avoir «éliminé» un membre du Hezbollah au Liban

Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où les autorités ont fait état d'un mort dans une frappe de drone sur une voiture.

En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, frontalier du nord du territoire israélien.

Dans un communiqué, l'armée israélienne dit avoir "mené une frappe dans la région de Qaaqaiyat al-Jisr, dans le sud du Liban, éliminant un commandant" local.

A Beyrouth, le ministère de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone israélienne visant une voiture dans ce secteur.

Après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah, groupe islamiste armé soutenu par l'Iran, a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne continue de bombarder le Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu des positions dans le sud du territoire libanais.