Les écoles françaises en Turquie sur un terrain glissant

Des jeunes prennent place lors d’un examen à Istanbul. (Reuters)
Des jeunes prennent place lors d’un examen à Istanbul. (Reuters)
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Publié le Samedi 05 septembre 2020

Les écoles françaises en Turquie sur un terrain glissant

  • En pleine escalade des tensionsLa fermeture d’écoles françaises à Ankara et à Istanbul figure en tête des priorités du gouvernement turc
  • « L’héritage du président turc Recep Tayyip Erdogan risque de renverser le système d’éducation laïque en Turquie »

Ankara: En pleine escalade des tensions diplomatiques entre la Turquie et la France en Méditerranée orientale, la fermeture d’écoles françaises à Ankara et à Istanbul figure en tête des priorités du gouvernement turc.

Le quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak a appelé à la fermeture du Lycée Pierre Loti à Istanbul et le Lycée Charles de Gaulle à Ankara, prétendant qu’ils avaient été « illégalement » fondés et opéraient d’une façon illégale en Turquie. Un nombre considérable de l'élite du monde des affaires, ainsi que plusieurs journalistes et membres de l’académie, ont suivi leurs études dans des écoles françaises en Turquie, qui remontent à l’époque ottomane.

Depuis quelques années, Ankara envisage les possibilités d’ouvrir en France des écoles turques contrôlées par l’Etat, partant du principe de réciprocité.

Toutefois, dans le contexte de la longue querelle entre les dirigeants de la France et de la Turquie, l’éducation dans un pays laïc comme la France demeure un sujet sensible et controversé.  

En outre, en vue d’accroitre son pouvoir d’influence sur les intérêts de la Turquie, la France avait insisté l’année dernière pour entrainer des imams « français » à prêcher, plutôt que de permettre à la Turquie d’envoyer des imams.

Soner Cagaptay est le directeur du Programme de Recherche sur la Turquie au Washington Institute pour le Proche-Orient. Il a confié à Arab News que « l’héritage du président turc Recep Tayyip Erdogan risque de renverser le système d’éducation laïque en Turquie ».

Selon Cagaptay, peu d’écoles ont échappé au remodelage idéologique qu’impose Erdogan au système éducatif en Turquie.

« Les écoles françaises font partie de cette minorité. C’est un pas de travers. Même les croyants évitent d’envoyer leurs enfants dans des écoles religieuses. Après tout, la question est de savoir si le système éducatif en Turquie prépare les citoyens à être compétitifs dans l’économie du XXIe siècle » a-t-il souligné.  

Erdi Ozturk, professeur de relations internationales et de politique à l'Université métropolitaine de Londres, estime que la Turquie a perdu sa crédibilité en raison de ses récentes initiatives nationales et internationales.

Ozturk confie à Arab News que « si elle a encore quelques amis, plusieurs pays européens ont coupé tout lien avec la Turquie, y compris la France. De 2015 à 2019, de nombreux débats ont mis en question les activités d'espionnage ainsi que l'influence de l'État turc sur ses ressortissants vivant en France. On soupçonne que les imams et les enseignants nommés par la Turquie ont été utilisés comme outil de polarisation sur la diaspora turque. »

« C’est de l’autoritarisme transnational », comme le décrit Ozturk.

« Il est très raisonnable que les pays cherchent à exercer leur influence au-delà de leurs frontières. Mais j’estime que la Turquie a mis en œuvre cette stratégie d’une manière non professionnelle, obligeant ainsi la France à réagir. Maintenant que Macron a ouvertement prononcé son discours anti-Turquie, le régime d’Erdogan saisit cette opportunité pour utiliser des contre-outils. A savoir que le gouvernement au pouvoir s’oppose au multiculturalisme et prône l’ethnonationalisme.  

D’après des experts, la reconversion du musée de Sainte-Sophie en mosquée marque un tournant et prouve que le gouvernement turc est capable de convertir sa rhétorique en pratique.

Ozturk conclue que « suite à  la décision controversée concernant Hagia Sophia, Erdogan est capable de tout faire. S’il ferme vraiment les écoles françaises, le régime d’Erdogan consolidera l’identité de son Etat, mais il sapera davantage les relations Franco-turques ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.