Afghanistan: reprise des combats près d'Hérat, la grande ville de l'ouest

Un membre du personnel de sécurité monte la garde au sommet d'un véhicule à l'extérieur de l'enceinte du bureau de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) dans le district de Guzara de la province de Herat le 31 juillet 2021. HOSHANG HASHIMI / AFP
Un membre du personnel de sécurité monte la garde au sommet d'un véhicule à l'extérieur de l'enceinte du bureau de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) dans le district de Guzara de la province de Herat le 31 juillet 2021. HOSHANG HASHIMI / AFP
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Publié le Dimanche 01 août 2021

Afghanistan: reprise des combats près d'Hérat, la grande ville de l'ouest

  • Dans la matinée, les forces afghanes semblaient pourtant avoir desserré l'étau autour de la ville de 600 000 habitants, mais les combats ont repris dans l'après-midi
  • Les talibans, qui mènent depuis trois mois une vaste offensive à travers l'Afghanistan, se sont récemment emparés de plusieurs districts de la province d’Hérat

HERAT : Les combats entre talibans et forces afghanes ont repris samedi, pour la troisième journée consécutive, aux abords d'Hérat, la grande ville de l'Ouest de l'Afghanistan, où des locaux de l'ONU ont été attaqués la veille.

Dans la matinée, les forces afghanes semblaient pourtant avoir desserré l'étau autour de la ville de 600 000 habitants, la troisième d'Afghanistan.

Des militaires, dont des membres des unités de commandos, et des policiers afghans étaient largement déployés dans les chefs-lieux du district d'Injil, qui enserre Hérat, et de celui de Guzara, au Sud de la ville, théâtres d'intenses combats la veille, où le calme était revenu.

Les troupes afghanes étaient notamment déployées dans la zone de Pashtun Pol, à proximité des locaux à Hérat de la Mission de l'ONU en Afghanistan (Unama), attaqués vendredi.

Mais les combats ont repris dans l'après-midi dans les faubourgs de la ville et ces deux districts, selon le gouverneur de la province d'Hérat, Abdul Saboor Qani.

"En ce moment, il y a des combats dans les faubourgs sud et sud-est de la ville d'Hérat", notamment dans les zones de Pashtun Pul et Pul Malan, deux ponts situés à une dizaine de km au sud de la ville, a-t-il déclaré samedi après-midi.

"Les forces afghanes de sécurité et les +forces de résistance+ (milices antitalibans) se battent pour repousser et détruire les talibans. Nous avons essayé au maximum d'épargner la population, mais l'ennemi a pris position dans des domiciles privés. Nous nous déplaçons prudemment pour éviter les pertes civiles", a ajouté le gouverneur.

Des combats se déroulent également à proximité immédiate de l'aéroport, selon M. Qani, apparu à la télévision afghane en treillis de combat, fusil d'assaut à l'épaule, au côté d'Ismail Khan, puissant chef de guerre local opposé aux talibans, dont les miliciens prêtent main forte à Hérat aux forces afghanes.

«Terreur chez les habitants»

"Des gens ont abandonné leurs maisons pour fuir vers la ville d'Hérat (...) cela crée la terreur chez les habitants", a raconté à l'AFP Gul Ahmad, qui habite le district d'Injil.

Abdullah Abdullah, ancien vice-président et chef du Haut Conseil pour la réconciliation nationale, a tweeté samedi que les talibans avaient exécuté un officier supérieur de l'armée afghane après l'avoir capturé près de Herat.

"Les talibans, contrairement à toutes les lois de la guerre et aux normes islamiques et humanitaires, ont exécuté Abdul Hamid Hamidi, commandant de la 1ère brigade du 207ème régiment Zafar, après l'avoir fait prisonnier", a-t-il déclaré.

"Abattre des prisonniers de guerre est un acte lâche contraire à toutes les règles de la guerre et montre la cruauté des talibans", a-t-il ajouté.

Les talibans se sont récemment emparés de plusieurs districts de la province d'Hérat, ainsi que de deux postes-frontière qui y sont situés, celui d'Islam Qala, principal point de passage avec l'Iran, et celui de Torghundi avec le Turkménistan.

Jeudi et vendredi, ils s'étaient déjà rapprochés des limites de la ville, autour de laquelle s'étaient déployés forces afghanes et miliciens d'Ismail Khan.

L'entrée des bureaux de l'Unama a été attaquée vendredi, notamment au lance-roquettes, "par des éléments antigouvernementaux", causant la mort d'un policier afghan qui gardait le bâtiment et en blessant plusieurs, selon la mission de l'ONU. 

Les talibans ont conquis depuis début mai de vastes territoires ruraux d'Afghanistan, à la faveur d'une offensive lancée à travers le pays parallèlement au retrait des forces internationales.

Les forces afghanes n'ont jusqu'ici opposé qu'une faible résistance et ne contrôlent plus pour l'essentiel que les grandes capitales provinciales - pour certaines encerclées - et la plupart des grands axes.

Combats dans le Sud 

Les insurgés ont aussi accru ces derniers jours leur pression sur deux autres capitales provinciales du sud de l'Afghanistan: Kandahar, deuxième ville du pays et berceau des talibans, et Lashkar Gah, capitale du Helmand.

Des combats se sont poursuivis samedi dans les faubourgs de Kandahar (650 000 habitants), où des hélicoptères de l'armée afghane ont bombardé les talibans, selon un correspondant de l'AFP.

Des milliers d'habitants ont fui ces dernières semaines les zones alentour, touchées par les affrontements, pour se réfugier en ville.

A Kandahar, les gens sont inquiets et plus des trois-quarts des commerces sont fermés, a indiqué le correspondant.

A Lashkar Gah, un petit hôpital privé d'une dizaine de lits, dans lequel des talibans avaient trouvé refuge, a été largement détruit samedi au cours de combats.

"Des combattants talibans sont entrés dans l'hôpital de force et en ont chassé le personnel. Des commandos (afghans) sont arrivés et ont ensuite appelé un soutien aérien", a raconté  Agha Mohammed qui habite à proximité.


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.