Est de la RDC: une écolière tuée à un barrage de l'armée, six militaires arrêtés

La société civile accuse les militaires d'imposer des taxes illégalement (Photo, AFP).
La société civile accuse les militaires d'imposer des taxes illégalement (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 août 2021

Est de la RDC: une écolière tuée à un barrage de l'armée, six militaires arrêtés

  • Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire a affirmé que l'écolière était une «victime collatérale» d'un échange de tirs entre des militaires et des miliciens
  • Souvent, dans l'est congolais des militaires mal payés improvisent des points de contrôle prétextant rechercher des rebelles

GOMA: La mort par balle d'une écolière vendredi par un soldat à un barrage payant de l'armée a provoqué l'émoi dans l'Est déstabilisé de la République démocratique du Congo où six militaires sont déjà en détention , a-t-on appris dimanche des sources concordantes.

« Vendredi à Loashi (85 km au nord ouest de Goma), le chauffeur d'un bus a refusé de s'arrêter à une barrière de tracasseries de l'armée où un militaire a tiré, atteignant une écolière qui est morte sur place », a déclaré à l'AFP Fabrice Munphirwa, président de la société dans le territoire de Masisi.

« Nous demandons aux autorités de supprimer les barrières. Il faut aussi que le commandant du régiment explique où va l'argent récolté par des militaires », a-t-il ajouté.

« Pour une taxe de passage de 500 francs congolais (0,25 dollars) exigés à une barrière payante érigée par les FARDC (Forces armées de la RDC) qui n'a pas été payée, une écolière a été abattue par des militaires », à Loashi, a déclaré de son côté à l'AFP le député provincial du Nord-Kivu, Alexis Bahunga.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire a affirmé que l'écolière était une « victime collatérale » d'un échange de tirs entre des militaires et des miliciens. 

Les militaires sont intervenus « pour empêcher le braquage du bus par des miliciens », a affirmé à l'AFP le major Guillaume Njike, porte-parole de l'armée dans le Nord-Kivu (est), annonçant l'arrestation de « plusieurs militaires ».

« Pour des raisons d'enquête, six militaires dont le présumé tireur et leur commandant ont été arrêtés et déférés au parquet militaire », a indiqué à l'AFP un chef militaire de cette zone, qui a refusé d'être cité.

Souvent, dans l'est congolais des militaires mal payés improvisent des points de contrôle prétextant rechercher des rebelles. Mais ils exigent aux transporteurs et aux passants de verser une taxe illégale. 

Le député provincial Kahunga et la société civile accusent les militaires d'imposer des taxes illégalement.

Depuis le 6 mai, les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sont placées en état de siège pour mettre un terme aux activités et à la présence des groupes armés. Le président Félix Tshisekedi y a remplacé les autorités civiles par des officiers de l'armée et de la police.


Washington suspend les livraisons d'armes à l'Ukraine, selon la Maison Blanche

La Maison Blanche a confirmé mardi avoirt stoppé certaines livraisons d'armes à l'Ukraine,
La Maison Blanche a confirmé mardi avoirt stoppé certaines livraisons d'armes à l'Ukraine,
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  • « Cette décision a été prise pour placer les intérêts de l'Amérique en premier, à la suite d'une réévaluation de l'aide militaire de notre nation à d'autres pays à travers le monde par le ministère de la Défense ».
  • Cette décision intervient alors que l'Ukraine est confrontée à une intensification des attaques aériennes russes. 

WASHINGTON : La Maison Blanche a confirmé mardi à la suite d'informations de presse que les États-Unis avaient stoppé certaines livraisons d'armes à l'Ukraine, notamment des missiles de défense antiaérienne, disant s'inquiéter de la baisse de ses propres stocks de munitions.

« Cette décision a été prise pour placer les intérêts de l'Amérique en premier, à la suite d'une réévaluation de l'aide militaire de notre nation à d'autres pays à travers le monde par le ministère de la Défense », a déclaré Anna Kelly, porte-parole adjointe de la Maison Blanche, dans un communiqué transmis à l'AFP.

« La puissance des forces armées des États-Unis demeure incontestable — il suffit de demander à l'Iran », a-t-elle ajouté.

Selon Politico et d'autres médias américains, cet arrêt des livraisons pour Kiev concerne des missiles de la défense antiaérienne et des obus.

Cette décision intervient alors que l'Ukraine est confrontée à une intensification des attaques aériennes russes. 

Le nombre de drones de longue portée lancés par la Russie a ainsi connu une hausse de 36,8 % en juin, selon une analyse de l'AFP publiée mardi. Cette hausse met à rude épreuve les défenses antiaériennes et une population civile épuisée, et survient alors que les pourparlers entre Kiev et Moscou en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse.

La décision américaine fait suite, selon la presse américaine, à des inquiétudes du Pentagone quant aux réserves de l'armée américaine, sur lesquelles est directement prélevée l'aide militaire américaine à l'Ukraine.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du Pentagone Sean Parnell a déclaré : « L'armée américaine n'a jamais été plus prête et plus compétente que sous l'autorité du président Trump et du ministre (de la Défense Pete) Hegseth. »

Jusqu'à présent, et malgré les relations conflictuelles avec Kiev, le gouvernement de Donald Trump poursuivait, au moins partiellement, l'aide militaire initiée sous l'administration Joe Biden. Sous le mandat de ce dernier, les États-Unis ont fourni plus de 60 milliards de dollars d'aide militaire à Kiev.

Cette interruption survient quelques jours après une rencontre entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à La Haye.


Macron et Poutine divisés sur l'Ukraine, prêts à coopérer sur l'Iran

Cette combinaison d'images créées le 1er juillet 2025 montre le président français Emmanuel Macron attendant l'arrivée du président intérimaire syrien pour leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 7 mai 2025 et le président russe Vladimir Poutine tenant sa conférence de presse annuelle de fin d'année à Moscou le 19 décembre 2024. (AFP)
Cette combinaison d'images créées le 1er juillet 2025 montre le président français Emmanuel Macron attendant l'arrivée du président intérimaire syrien pour leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 7 mai 2025 et le président russe Vladimir Poutine tenant sa conférence de presse annuelle de fin d'année à Moscou le 19 décembre 2024. (AFP)
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  • Les présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine se sont parlé mardi pour la première fois depuis septembre 2022, affichant leurs divergences sur le conflit en Ukraine
  • Emmanuel Macron a souligné "le soutien indéfectible de la France à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a insisté l'Elysée

PARIS: Les présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine se sont parlé mardi pour la première fois depuis septembre 2022, affichant leurs divergences sur le conflit en Ukraine mais se disant prêts à coopérer pour encadrer le programme nucléaire iranien, après les dégâts causés par les frappes israéliennes et américaines.

Cet échange était destiné en premier lieu à faire le point sur l'Iran - Paris et Moscou étant cosignataires de l'accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien - mais a aussi en partie porté sur l'Ukraine.

Emmanuel Macron a souligné "le soutien indéfectible de la France à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a insisté l'Elysée, alors que la Russie occupe près de 20% de ce pays.

Il a appelé à "l'établissement, dans les meilleurs délais, d'un cessez-le-feu et au lancement de négociations entre l'Ukraine et la Russie pour un règlement solide et durable du conflit", a poursuivi l'Elysée.

Ces dernières semaines, les frappes russes contre l'Ukraine ont augmenté. L'Ukraine a de son côté mené mardi une nouvelle attaque en profondeur en Russie, à 1.000 kilomètres de son territoire, contre une usine fabriquant "des systèmes de défense antiaériens" et "des drones" à Ijevsk.

Le président russe a prévenu son homologue français que tout accord de paix en Ukraine devait être "global et sur le long terme, prévoir l'élimination des causes profondes de la crise ukrainienne et s'appuyer sur de nouvelles réalités territoriales", a de son côté souligné le Kremlin, qui entend annexer les provinces conquises.

Pour Vladimir Poutine, le conflit ukrainien est "une conséquence directe de la politique des Etats occidentaux", qui ont "ignoré les intérêts sécuritaires de la Russie depuis des années" et créé une "tête de pont anti-russe en Ukraine".

- "Rien à discuter" -

Malgré leurs positions très éloignées, les deux dirigeants, qui se sont entretenus durant "plus de deux heures au téléphone", ont convenu de continuer "d'échanger" sur le conflit en Ukraine, a précisé l'Elysée.

Le dernier échange entre les deux dirigeants remonte au 11 septembre 2022 et portait sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les Russes et dont la sécurité était alors menacée.

Le président français, qui s'était vu reprocher de continuer à parler au maître du Kremlin pendant des mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, en février 2022, a ensuite cessé tout contact, accusant Vladimir Poutine de "mentir" sur ses intentions et sa volonté de paix.

Il a donc pris le risque de renouer avec lui, dans la foulée de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, d'abord pour parler d'Iran mais sans omettre de rappeler ses exigences sur l'Ukraine, souligne-t-on à Paris.

Pour l'analyste russe Tatiana Stanovaya, cet appel "ne veut pas dire que l'Ukraine va perdre tout soutien". "Il montre plutôt la volonté des Européens d'avoir une place à la table" des négociations, même s'il "n'y a rien à discuter" pour l'instant du fait de l'intransigeance russe, a-t-elle déclaré à l'AFP.

Concernant le nucléaire iranien, les deux dirigeants ont "décidé de coordonner leurs démarches et de se parler prochainement afin de faire le suivi ensemble" du dossier, selon l'Elysée.

- La diplomatie d'abord -

Malgré les dommages subis par ses installations nucléaires, Téhéran dispose des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l'uranium d'ici "quelques mois", estime le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi.

A cet égard, MM. Poutine et Macron ont martelé que les crises au Moyen-Orient devaient être résolues "par la diplomatie", a renchéri la présidence russe.

Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d'un "règlement durable et exigeant du dossier nucléaire, de la question des missiles de l'Iran et de son rôle dans la région", a poursuivi l'Elysée.

Outre son programme nucléaire, soupçonné par les Occidentaux de visées militaires, Téhéran a développé un ambitieux programme balistique et exercé une forte influence régionale, de la Syrie au Yémen, aujourd'hui sérieusement mise à mal par les opérations israéliennes contre ses allié du Hezbollah au Liban et du Hamas à Gaza, ainsi que contre ses propres installations militaires.

Le président français a demandé que les inspecteurs puissent "reprendre leur travail sans délai" en Iran, alors que Téhéran menace de rompre avec l'AIEA.

Vladimir Poutine a de son côté insisté sur le fait que l'Iran avait "le droit" de développer un programme "nucléaire civil", a précisé le Kremlin.

Le président français avait annoncé jeudi son intention de parler "dans les prochains jours" avec chacun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU pour faire en sorte que l'Iran respecte le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Outre la France et la Russie, les autres membres permanents sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Chine.


Incendies en Turquie: "amélioration" autour d' Izmir, craintes pour les jours à venir

De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
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  • La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir
  • Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi

ISTANBUL: La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir.

"La situation est bien meilleure qu'hier concernant les incendies (autour) d'Izmir", sur la côte égéenne, a déclaré le ministre İbrahim Yumaklı lors d'un point de presse.

Il a cependant précisé que six incendies sont toujours en cours dans le pays, attisés par des vents violents qui risquent de redoubler encore dans les prochains jours, particulièrement dans la région de Hatay et Antakya (sud), "la plus problématique", selon lui.

Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi et des centaines d'habitations ont été brûlées lundi dans le pays, a annoncé l'autorité turque de gestion des urgences AFAD.

La province de Hatay qui abrite notamment l'antique Antioche avait été dévastée par un violent séisme en février 2023.

Selon M. Yumakli, "342 incendies de forêt se sont déclarés depuis vendredi".

"Nous traversons des périodes difficiles en raison de vents violents et instables" et alors que les températures, normales pour la saison, dépassent les 30°C.

"À partir de demain, des vents violents nous attendent dans une grande partie de Marmara, de l'Égée et de la Méditerranée. Les températures augmenteront de manière significative", a mis en garde le ministre en lançant un appel aux à ne pas allumer de feux à l'extérieur.

"Ne jetez pas vos cigarettes dans les zones herbeuses. Je demande une prise de conscience collective à ce sujet", a insisté le ministre.

La Turquie, épargnée ces derniers jours par les vagues de chaleur qui touchent l'Europe du Sud, est confrontée à des sécheresses récurrentes sous l'effet du changement climatique.