Israël détiendrait des «preuves» qui lient l'Iran à l’attaque du pétrolier

Le pétrolier Mercer Street se trouve au large du Cap, en Afrique du Sud dans cette photo en date du 2 janvier 2016. Le navire a été attaqué jeudi au large d'Oman, faisant deux morts. (Photo, AP)
Le pétrolier Mercer Street se trouve au large du Cap, en Afrique du Sud dans cette photo en date du 2 janvier 2016. Le navire a été attaqué jeudi au large d'Oman, faisant deux morts. (Photo, AP)
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Publié le Lundi 02 août 2021

Israël détiendrait des «preuves» qui lient l'Iran à l’attaque du pétrolier

  • L'armée américaine affirme que les premières indices privilégient «clairement» la piste d’une frappe de drones sur Mercer Street
  • «L’Iran n’est pas un problème strictement israélien. C’est un exportateur de terrorisme, de destruction et d’instabilité, et ceci nous nuit à tous»

DJEDDAH/DUBAI : Le Premier ministre Naftali Bennett a déclaré dimanche qu'Israël détient des «preuves» qui montrent que Téhéran serait à l'origine de l'attaque meurtrière contre un pétrolier au large d'Oman, malgré les dénégations iraniennes. Il a prévenu que son pays pourrait «envoyer un message» en guise de représailles.

La déclaration de Bennett survient alors que l'Iran venait de rejeter les «accusations non fondées» au sujet de l’attentat qui a tué deux membres d’équipage. Téhéran s’est d’ailleurs engagé à défendre ses intérêts quand l’ennemi juré de la République islamique a exhorté l'ONU à prendre des mesures en conséquence.

Dans la capitale iranienne, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Saïd Khatibzadeh nie toute implication dans l’incident. Il estime qu’Israël «devrait cesser d’émettre des accusations non fondées», une tendance qui se répète selon lui.

Le MT Mercer Street, exploité par l'éminent milliardaire israélien Eyal Ofer, a été frappé jeudi.

«Des preuves ont été récoltées par les services de renseignement, et nous nous attendons à ce que la communauté internationale fasse clairement comprendre au régime iranien qu'il a commis une grave erreur», martèle le Premier ministre israélien lors de la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, des propos rapportés par son bureau.

«De toute façon, nous savons transmettre un message à l'Iran à notre manière», dit-il.

Bennett critique les dénégations «lâches» de Téhéran et maintient qu’il affirmer «avec une certitude absolue que l'Iran est l’auteur de l'attaque contre le navire».

«Le comportement agressif de l’Iran n’est pas uniquement dangereux pour Israël, il nuit aussi aux intérêts mondiaux, à la liberté de navigation et au commerce international», s’insurge-il.

Deux membres d'équipage, un Britannique et un Roumain, ont perdu la vie jeudi dans l'attaque contre le pétrolier. En provenance de Dar es Salaam en Tanzanie, il se dirigeait vers Fujairah aux Émirats Arabes Unis.

L'armée américaine affirme que les premières indices privilégient «clairement» la piste d’une frappe de drones sur Mercer Street.

«Des membres du personnel de la marine américaine se trouvent à bord du Mercer Street, il portent assistance l'équipage du navire», a déclaré le Commandement central de l'armée américaine. «Des experts en explosifs», précise-t-il, qui s’assurent «de l’absence de menaces supplémentaire» et se préparent pour une «enquête».

Dryad Global, une agence qui regroupe des analystes du secteur maritime, estime que l’attaque porte toutes les «les caractéristiques» de la «guerre de l'ombre» qui oppose Israël et l’Iran.

Le Royaume-Uni a dénoncé dimanche l'attaque iranienne «délibérée et ciblée», après une évaluation qui placerait Téhéran à l'origine de la frappe.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, dénonce pour sa part une attaque qu’il juge «illégale et impitoyable». Le Royaume-Uni s’active avec ses partenaires internationaux pour émettre une réponse commune à l’incident «inacceptable».

Le ministre rappelle que l’agression est la cinquième depuis le mois de février contre un navire lié à Israël, et que deux navires liés à l'Iran ont été attaqués au cours de la même période.

Al-Alam, une chaîne de télévision publique iranienne diffusée en Arabe, cite des «sources régionales informées» au sujet de l’incident. Elles évoquent une «riposte à une récente attaque israélienne» qui a visé un aéroport au centre de la Syrie dont le régime est soutenu par Téhéran.

Samedi, le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est entretenu avec le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid. Il a donné son accord pour travailler de concert avec d'autres alliés «afin d’enquêter sur les faits, fournir un appui et examiner les prochaines étapes qui s’imposent», selon un communiqué du département d'État.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid a intimé aux diplomates de son pays l’ordre de faire pression pour une action onusienne contre le «terrorisme iranien».

 «J'ai demandé aux ambassades à Washington, à Londres et à l'ONU de travailler avec leurs interlocuteurs au sein du gouvernement et les délégations concernées au siège de l'ONU à New York», affirme Lapid.

«L’Iran n’est pas un problème strictement israélien. C’est un exportateur de terrorisme, de destruction et d’instabilité, et ceci nous nuit à tous», poursuit-il.

Lapid confie qu'il s'est également entretenu avec le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, et a souligné «la nécessité de réagir sévèrement à l'attaque contre le navire au cours de laquelle un citoyen britannique a été tué».

La frappe sur le pétrolier s’est produite alors que les puissances européennes sont en plein pourparlers avec l'Iran. Les négociations, qui ont pour objectif de raviver un accord signé en 2015, espèrent restreindre le programme nucléaire de la République islamique en échange de la levée des sanctions.

L'accord est au bord de l’implosion depuis 2018, quand l'ancien président américain Donald Trump en a retiré unilatéralement les États-Unis et réimposé les sanctions.

Les négociations, qui se tiennent à Vienne et auxquelles les États-Unis participent indirectement, sont au point mort en attendant l'investiture, la semaine prochaine, du nouveau président iranien ultraconservateur Ebrahim Raïssi.

Le brigadier général israélien retraité, Shlomo Brom, aujourd’hui chercheur principal à l'Institut israélien d'études sur la sécurité nationale, révèle que cette dernière attaque semble calquer les éléments d'une frappe précédente. En juin, un drone israélien piégé a percuté un site de fabrication de centrifugeuses en Iran.

Israël «commence à développer des drones. Il a été parmi les premiers à développer le concept de kamikaze», affirme le général.

«Les Iraniens nous imitent et adoptent les mêmes techniques». La frappe de l'Iran constitue «une escalade en quelque sorte, dont le but toutefois est d’éviter une guerre à grande échelle», dit-il. «Ils ne sont pas intéressés par une escalade plus large, tout comme nous ne sommes pas intéressés par une escalade plus large».

En juin, l'Iran a déclaré avoir déjoué une attaque de sabotage contre un bâtiment de l'Agence de l'énergie atomique près de la ville de Karaj à l'ouest de Téhéran.

Mais des photographies aériennes obtenues par la société de renseignement privée israélienne The Intel Lab révèlent des dommages sur le site.

 

(Avec AFP et AP)

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.