Un puissant syndicat tunisien réclame un nouveau Premier ministre

Des partisans du syndicat de l’UGTT, l'une des forces politiques les plus puissantes de la Tunisie. (Photo, AP)
Des partisans du syndicat de l’UGTT, l'une des forces politiques les plus puissantes de la Tunisie. (Photo, AP)
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Publié le Mercredi 04 août 2021

Un puissant syndicat tunisien réclame un nouveau Premier ministre

  • «Nous devons accélérer la formation du gouvernement pour pouvoir faire face aux défis économiques et sanitaires»
  • Lundi, Saïed a remplacé les ministres des Finances, de l'Agriculture et des Télécoms

TUNIS : La puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT) a exhorté le président mardi à former rapidement un nouveau gouvernement restreint, dirigé par un Premier ministre expérimenté. L’appel survient après que le chef d’État ait pris le contrôle de l'exécutif, une mesure que ses opposants qualifient de putsch. 

Le président Kaïs Saïed a défendu ses actions, qu’il juge constitutionnelles. Mais bien qu’il ait promis de nommer un nouveau chef de Cabinet pendant la période d'urgence, neuf jours plus tard, le poste reste vacant. 

«Nous ne pouvons pas attendre trente jours pour l'annonce d'un gouvernement», s’insurge Sami Tahri, porte-parole du syndicat de l’UGTT, l'une des forces politiques les plus puissantes de la Tunisie.

Le chef de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a révélé plus tard mardi à la télévision d'État que le cabinet devrait être restreint et dirigé par une personne d'expérimentée, afin d’envoyer un message positif, non seulement aux Tunisiens, mais aussi aux bailleurs de fonds. 

«Nous devons accélérer la formation du gouvernement pour pouvoir faire face aux défis économiques et sanitaires», rappelle-t-il.

L'intervention soudaine de Saïed le 25 juillet semble bénéficier d'un large appui du public. Elle suscite toutefois des craintes pour l'avenir du système démocratique adopté par la Tunisie après sa révolution de 2011, et qui a déclenché le Printemps arabe.

Mardi, Saïed a congédié l'ambassadeur de Tunisie à Washington, un limogeage de plus dans une vague de licenciements qui a fait choir de hauts et moyens fonctionnaires au cours de la semaine dernière, dont plusieurs ministres. 

Il n'a pas immédiatement nommé un successeur au diplomate.

Le président doit également annoncer une feuille de route pour mettre fin à la période d'urgence, dite initialement de trente jours. Il avait plus tard révélé que la période pourrait être doublée.

Une source proche du palais présidentiel de Carthage a confié plus tôt dans la journée que Saïed pourrait annoncer le nouveau Premier ministre mardi. 

Ces sources ont soufflé à Reuters que le gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abassi, et deux anciens ministres des Finances, Hakim Hammouda et Nizar Yaich, sont tous candidats pour le poste.

La formation politique organisée la plus puissante de l’opposition, le parti islamiste modéré Ennahda, est lui-même en proie à des guerres intestines qui remettent en question sa réaction à la crise, sa stratégie et son leadership à long terme.

Au cours de la dernière décennie, les Tunisiens sont devenus de plus en plus frustrés par la stagnation économique, la corruption et les querelles au sein d'une classe politique qui semblait souvent plus concentrée sur ses propres intérêts étroits que sur les problèmes nationaux.

La pandémie de coronavirus a ravagé la Tunisie au cours des deux derniers mois alors que l'effort de vaccination de l'État avançait au ralenti, créant les pires taux d'infection et de mortalité en Afrique. 

L'année dernière, les mesures sanitaires pour endiguer la propagation du virus ont vraiment secoué l'économie.

Lundi, Saïed a remplacé les ministres des Finances, de l'Agriculture et des Télécoms. Il a déclaré la semaine dernière que les «mauvais choix économiques» ont entraîné des pertes énormes pour le pays.

Dimanche, il a révélé avoir contacté des «pays amis» pour obtenir une aide financière. 

(Reportage de Tarek Amara, écrit par Angus McDowall ; édité par William Maclean et Mark Heinrich)

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.