Asséchée, Corcoran s'enfonce dans le sol et le marasme

"Economisez l'eau de Californie", peut-on lire sur cette plaque près de Corcoran en Californie, le 23 juillet 2021. AFP
"Economisez l'eau de Californie", peut-on lire sur cette plaque près de Corcoran en Californie, le 23 juillet 2021. AFP
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Publié le Dimanche 08 août 2021

Asséchée, Corcoran s'enfonce dans le sol et le marasme

  • Un ballet de camions transportant balles de coton, tomates et luzerne en dehors de cette commune de 20.000 habitants rappelle à quel point son destin est intimement lié à celui de l'agriculture intensive
  • Pour irriguer ses immenses champs destinés à nourrir l'Amérique, les exploitations se sont mises au siècle dernier à pomper l'eau sous terre. Tellement, que le sol a commencé à s'enfoncer: un peu comme si des pailles sirotaient toute l'eau des nappes

CORCORAN, ETATS-UNIS : "Vous avez trop d'agriculteurs qui pompent tout autour", peste Raul Atilano. Habitant de Corcoran, l'autoproclamée "capitale agricole de la Californie", l'octogénaire assiste incrédule à un phénomène des plus étranges: petit à petit, sa ville s'enfonce.

Un ballet de camions transportant balles de coton, tomates et luzerne en dehors de cette commune de 20.000 habitants rappelle à quel point son destin est intimement lié à celui de l'agriculture intensive. 

Pour irriguer ses immenses champs destinés à nourrir l'Amérique, les exploitations se sont mises au siècle dernier à pomper l'eau sous terre. Tellement, que le sol a commencé à s'enfoncer: un peu comme si une série de pailles sirotaient toute l'eau des nappes phréatiques, explique à l'AFP l'hydrologue Anne Senter.

«Maison à deux étages»

Etrangement, les traces de l'enlisement de Corcoran sont quasiment invisibles à l'oeil nu. Pas de fissures sur ses immeubles typiques des petites villes américaines ou de grosses crevasses: pour mesurer cet affaissement, les autorités californiennes ont fait appel à la NASA, qui a analysé la zone par satellite.

Pourtant, Corcoran s'est déjà enfoncée de "l'équivalent d'une maison à deux étages" en 100 ans, alerte auprès de l'AFP Jeanine Jones de l'agence californienne de gestion de l'eau.

Ce phénomène "menace les infrastructures: les puits, les aqueducs, les digues", met-elle en garde.

Le seul signe reconnaissable de ce dangereux enfoncement c'est justement cette digue aux portes de la ville, à côté de laquelle volent quelques fibres de coton. En 2017, les autorités ont entrepris de gros travaux pour la rehausser par crainte que la ville qui se retrouve dans une cuve ne soit inondée... quand l'eau de pluie finira par arriver. 

Cette année, c'est plutôt une sécheresse alarmante, amplifiée par le réchauffement climatique, qui sévit. Elle a transformé le verger de l'Amérique en un champ de poussière brunâtre, forçant les autorités de l'Etat à fermer le robinet au monde agricole.

Et voilà Corcoran happée dans un cercle vicieux: sans livraisons d'eau, les agriculteurs pompent encore plus sous terre, et la ville continue de sombrer. 

«Peur»

 Rares sont les habitants à s'élever contre ce phénomène. Et pour cause, la plupart sont employés par les mêmes grosses exploitations qui aspirent l'eau.

"Ils ont peur de perdre leur emploi s'ils commencent à les critiquer", assure Raul Atilano, qui a travaillé plusieurs années pour un des empires américains du coton, J.G. Boswell, dont les sacs remplis de balles de coton trônent par milliers au milieu de la ville.

"Moi ça m'est égal", sourit-il. "Je suis à la retraite depuis 22 ans."

A mesure que ces exploitations se sont industrialisées, et ont fait de moins en moins à appel à la main d'oeuvre du coin, les habitants de Corcoran se sont eux aussi un peu enfoncés, dans le marasme. Un tiers de sa population, à majorité hispanique, vit désormais dans la pauvreté. Les trois cinémas qui animaient autrefois le bourg ont baissé le rideau.

"Beaucoup de gens quittent la ville", souffle Raul Gomez, un autre habitant de 77 ans.

En cet après-midi d'été, sous une chaleur suffocante, certains d'entre eux sont arrêtés devant une énorme fresque. Au coeur de la ville, elle dépeint un lac de montagne aux sommets enneigés. Comme un voeu pieux.          


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.