La France veut accélérer la naturalisation d'étrangers en première ligne pendant le confinement

La jeune ministre française de la Citoyenneté, Marlene Schiappa (Pochard Casabianca / AFP)
La jeune ministre française de la Citoyenneté, Marlene Schiappa (Pochard Casabianca / AFP)
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Publié le Lundi 07 septembre 2020

La France veut accélérer la naturalisation d'étrangers en première ligne pendant le confinement

  • « Nous voulons (...) accélérer la naturalisation des personnes de nationalité étrangère en première ligne lors du confinement (éboueurs, caissières, infirmières, médecins) qui ont entamé le parcours pour devenir français »
  • « Devenir citoyen français, ce n'est pas seulement un acte administratif, c'est aussi un acte profond, symbolique et solennel »

PARIS : La ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a affirmé vouloir « accélérer la naturalisation des personnes de nationalité étrangère en première ligne lors du confinement », dimanche dans une interview au Parisien.

« Nous voulons (...) accélérer la naturalisation des personnes de nationalité étrangère en première ligne lors du confinement (éboueurs, caissières, infirmières, médecins) qui ont entamé le parcours pour devenir français », déclare-t-elle dans un entretien conjoint avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Elle précise que le gouvernement va également « établir un vade-mecum de la naturalisation à destination des préfectures. Cela va passer systématiquement par des photos officielles, la diffusion d'un nouveau film sur les valeurs de la République, une chorale qui vient chanter la Marseillaise », affirme Mme Schiappa.

« Devenir citoyen français, ce n'est pas seulement un acte administratif, c'est aussi un acte profond, symbolique et solennel », a-t-elle défendu.


Les taxis envisagent de bloquer les aéroports parisiens

Un drapeau français et un message indiquant « Taxis en colère : la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) veut nous tuer » sont affichés sur une voiture alors que des chauffeurs de taxi participent à un rassemblement devant le ministère de l'Économie à Paris, le 11 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Un drapeau français et un message indiquant « Taxis en colère : la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) veut nous tuer » sont affichés sur une voiture alors que des chauffeurs de taxi participent à un rassemblement devant le ministère de l'Économie à Paris, le 11 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • « La profession veut maintenir une mobilisation, et certainement une mobilisation dans les prochains jours, parce qu'on a vraiment le sentiment qu'on n'avance pas du tout », a déclaré Rachid Boudjema, le président de l'Union nationale des taxis.
  • Les fédérations étaient conviées à une réunion avec les ministres de la Santé, Yannick Neuder, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, autour de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients.

PARIS : Les fédérations de taxis entendent poursuivre leur mobilisation en bloquant les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle dans les prochaines semaines, mais n'ont pas avancé de date pour l'heure, ont indiqué des représentants mardi soir après une réunion au ministère de la Santé dont ils sont sortis déçus.

« La profession veut maintenir une mobilisation, et certainement une mobilisation dans les prochains jours, parce qu'on a vraiment le sentiment qu'on n'avance pas du tout », a déclaré à l'AFP Rachid Boudjema, le président de l'Union nationale des taxis.

« Nous nous projetons sur l'éventuel mouvement à venir, et le cas échéant, ce seront les aéroports », a-t-il ajouté.

« Il faut maintenir la pression, donc notre prochaine cible, très prochainement, ce seront les aéroports de Paris, Charles de Gaulle et Orly », a déclaré Békir Békir, l'une des figures du mouvement, devant quelques dizaines de chauffeurs de taxis réunis devant le ministère de la Santé à Paris, et ce, en brandissant un mégaphone.

Les fédérations étaient conviées à une réunion avec les ministres de la Santé, Yannick Neuder, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, autour de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients.

Mais, a déclaré Rachid Boudjema, « ils ne nous ont donné aucun chiffrage ». 

À l’issue d’une réunion d’environ deux heures et demie, Yannick Neuder a déclaré à l’AFP : « Des propositions sont sur la table. Elles seront formalisées par mail dans les 24 heures, et une réponse est attendue d’ici le début de la semaine prochaine. »

« Nous arrivons au terme de 18 mois de discussions, dans un contexte global en pleine évolution. Une convention s’appliquera, non pas nécessairement au 1er octobre, mais probablement au 1er novembre, en raison des délais et des échanges en cours », a-t-il ajouté.

De son côté, Amélie de Montchalin a souligné : « Nous cherchons un point d’acceptabilité avec des acteurs conscients des enjeux réels que représentent nos contraintes financières. »

Elle a rappelé que les trajets en taxi pris en charge pour les assurés sociaux représentent une dépense de 3 milliards d’euros pour la Sécurité sociale en 2024. « Nous visons, à horizon de trois ans, une réduction de 150 millions d’euros par rapport à ce que cette dépense aurait été sans les mesures que nous prenons. »

La ministre a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas d’une réforme visant à supprimer le recours aux taxis pour les Français : « Cette réforme permet de modérer la hausse des dépenses, mais elle ne met pas fin à la possibilité d’utiliser les taxis. »

Un bilan de la mise en œuvre de la convention sera effectué six mois après son entrée en vigueur, soit en avril 2026 si elle commence effectivement en novembre. « Cela permettra d’ajuster le tir si les choses ne se passent pas comme prévu », a-t-elle conclu.


Dans le tumulte ambiant, la voix de la France mérite une plus grande écoute

Depuis Oslo, Emmanuel Macron déclare sans ambiguïté : « Il n’y a pas de légalité à ces frappes américaines en Iran », une affirmation qui tranche radicalement avec l’attitude de Washington. (AFP)
Depuis Oslo, Emmanuel Macron déclare sans ambiguïté : « Il n’y a pas de légalité à ces frappes américaines en Iran », une affirmation qui tranche radicalement avec l’attitude de Washington. (AFP)
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  • L’attaque iranienne perpétrée hier, contre une base américaine au Qatar en riposte aux frappes des bombardiers américains sur des sites nucléaires en Iran, a failli plonger le monde dans engrenage incontrôlable
  • À ceux qui rêvent d’un changement de régime à Téhéran, le chef de l’État français oppose la réalité tragique des interventions militaires qui ont déstabilisé et continuent à le faire, des régions entières

PARIS: Alors que le monde est en proie aux fracas des armes, aux lignes de fracture idéologiques et à la tentation de la force brute, la France fait entendre sa propre voix, celle de la raison, du droit et de la diplomatie. 

Bien que cette position semble de plus en plus marginalisée, notamment les États-Unis et Israël, elle demeure essentielle, car dans l’effondrement progressif de l’ordre international, il faut encore croire à la possibilité d’un chemin pacifique. 

Cette possibilité est aujourd’hui incarnée par la France alors que les Américains et les Israéliens avancent dans une logique d’affrontement militaire.

Depuis Oslo, Emmanuel Macron déclare sans ambiguïté : « Il n’y a pas de légalité à ces frappes américaines en Iran », une affirmation qui tranche radicalement avec l’attitude de Washington, qui cherche depuis plusieurs semaines à imposer un nouvel ordre régional à coups de missiles. 

L’attaque iranienne perpétrée hier, contre une base américaine au Qatar en riposte aux frappes des bombardiers américains sur des sites nucléaires en Iran, a failli plonger le monde dans engrenage incontrôlable, mais au lieu de s’aligner, la France s’est élevée contre cette spirale.

À ceux qui rêvent d’un changement de régime à Téhéran, le chef de l’État français oppose la réalité tragique des interventions militaires qui ont déstabilisé et continuent à le faire, des régions entières.

Évoquant les erreurs passées, de l’intervention militaire américaine en Irak en 2003 à la campagne franco-britannique en Libye, Macron rappelle un principe fondamental, « on ne sauve pas un peuple contre lui-même ».

La position française prend plus de relief, dans un contexte où l’Union européenne elle-même peine à parler d’une seule voix,

Tandis que certains dirigeants européens, comme le chancelier allemand Friedrich Merz, saluent le « courage » d’Israël face au « terrorisme iranien », Paris se montre plus mesuré. 

La chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, tente bien de préserver une ligne commune en réunissant les Vingt-Sept, mais les divisions internes sont profondes. 

Quinze États membres ont exprimé leur soutien à Israël, tandis que d’autres s’indignent des initiatives unilatérales de la Commission européenne, notamment les prises de position très partiales de sa présidente d’Ursula von der Leyen.

La France, elle, refuse cette polarisation brutale, fidèle à son engagement historique dans le dossier nucléaire iranien, elle prône une solution diplomatique, forte d’une expertise construite au fil de plus de dix ans de négociations.

Elle rappelle l’urgence d’encadrer non seulement le programme nucléaire, mais aussi le programme balistique iranien. 

Les efforts français ne se limitent pas à des déclarations, depuis les frappes du 13 juin, Macron et ses ministres ont multiplié les contacts avec les dirigeants régionaux : Arabie saoudite, Émirats, Qatar, Oman. 

Des messages de retenue ont été adressés aussi bien à Téhéran qu’à Tel-Aviv, et même à Washington.

 À deux reprises, Macron s’est entretenu avec le président iranien pour éviter toute escalade, il a également eu des échanges directs avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, mettant en garde contre toute velléité de régime par la force, rappelant que cela ne pourrait qu’aboutir à un plus grand chaos.

La France plaide pour une relance des négociations, et pousse également à une reprise du dialogue sur une éventuelle zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, proposition ancienne mais toujours d’actualité, même si Israël refuse de reconnaître son propre arsenal nucléaire.

Face à la gravité de la situation, la France tente de maintenir un cap, alors que l’unité européenne est de plus en plus vacillante, en raison de la poursuite injustifiée de la guerre à Gaza.

L’Irlande, l’Espagne et, plus récemment, les Pays-Bas ont demandé à revoir les accords commerciaux avec l’État hébreu, même une voix aussi conservatrice que celle du chancelier allemand admet ne « plus comprendre » les opérations militaires israéliennes.

Pourtant, en l’absence de consensus clair, aucune sanction n’est encore envisageable, la présidente de la Commission européenne ne peut aller plus loin sans mandat des États membres. 

Pendant ce temps, le fracas des armes continue, rendant la voix française d’autant plus isolée mais aussi d’autant plus précieuse.

L’annonce par le président Trump d’un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran est saluée par Paris comme une « ouverture à saisir ». 

La France appelle dans un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères, toutes les parties à respecter l’arrêt des hostilités et à s’engager sur le seul chemin viable, celui de la diplomatie. 

Elle réaffirme que l’Iran ne doit jamais détenir l’arme nucléaire, mais que les inquiétudes sur ses activités doivent trouver des réponses par la négociation, non par la guerre.

Cette voix, aussi minoritaire soit-elle aujourd’hui, porte en elle une vision du monde, elle repose sur le respect du droit international, sur la conviction et les principes.

En tenant cette ligne, la France ne défend pas seulement ses intérêts ou ses citoyens, elle défend aussi une certaine idée de la communauté internationale, de l’équilibre des puissances et de la paix. 

Si le cessez-le-feu tient bon, sauvant provisoirement le régime iranien et confirmant qu'Israël et les États-Unis n’hésitent plus à employer la force sans limite, les efforts de la France pour promouvoir une solution diplomatique pourraient enfin trouver un écho.


Gaza: des ONG , dont MSF mettent en garde la Fondation GHF contre une complicité de crimes de guerres

Figurent parmi les signataires la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), le Centre palestinien pour les droits humains, le Centre américain pour les droits constitutionnels ou encore la Commission internationale des juristes. (Source Médecins sans Frontières)
Figurent parmi les signataires la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), le Centre palestinien pour les droits humains, le Centre américain pour les droits constitutionnels ou encore la Commission internationale des juristes. (Source Médecins sans Frontières)
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  • La pénurie orchestrée par les autorités israéliennes prive les Palestiniens d’eau et de soins, et les met en danger immédiat, alors que des blessés affluent par centaines dans les structures médicales.
  • Plusieurs organisations de défense des droits humains ont appelé lundi la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), dont les distributions d'aide donnent lieu à des scènes chaotiques et meurtrières, à cesser ses opérations

NATIONS-UNIES: Plusieurs organisations de défense des droits humains ont appelé lundi la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), dont les distributions d'aide donnent lieu à des scènes chaotiques et meurtrières, à cesser ses opérations, mettant en garde contre des risques de complicité de "crimes de guerre".

"Ce nouveau modèle de distribution d'aide privatisée, militarisée, représente un changement radical et dangereux par rapport aux opérations humanitaires internationales établies", écrivent ces 15 organisations dans une lettre ouverte, dénonçant un système "déshumanisant et meurtrier".

"Nous appelons la GHF et toutes les organisations et individus qui ont soutenu ou soutiennent le travail de la GHF et les sociétés militaires privées" opérant dans ses centres de distribution "à cesser leurs opérations".

"Ne pas le faire pourrait exposer ces organisations et leurs responsables, représentants et agents à des responsabilités criminelles et civiles pour complicité de crimes en vertu du droit international, y compris crimes de guerre, crimes contre l'humanité, ou génocide, en violation du droit international, du droit américain et d'autres juridictions nationales", mettent en garde ces organisations.