CAN-2022: l'Algérie en épouvantail du tirage au sort

L'entraîneur de la sélection algérienne, Djamel Belmadi porté par ses joueurs et son staff. AFP/archives
L'entraîneur de la sélection algérienne, Djamel Belmadi porté par ses joueurs et son staff. AFP/archives
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Publié le Mardi 17 août 2021

CAN-2022: l'Algérie en épouvantail du tirage au sort

  • Favoris pour un troisième titre dans la compétition, les Fennecs algériens font partie des 24 qualifiés, qui seront répartis en six groupes
  • Les premiers, les deuxièmes ainsi que les quatre meilleurs troisièmes de chaque groupe accèderont aux huitièmes de finale

JOHANNESBURG :L'Algérie, emmenée par Riyad Mahrez, sera le gros poisson à éviter lors du tirage au sort de la prochaine Coupe d'Afrique des nations (CAN), mardi au Cameroun, pays hôte de la compétition (9 janvier-6 février 2022).


Le Cameroun, le Sénégal et la Tunisie sont également prétendants au titre, en tant que têtes de série aux côtés du Maroc et du Nigeria. Un statut que n'ont pas l'Egypte, sept fois championne, le Ghana, la Côte d'Ivoire et le Mali, principaux outsiders de cette CAN.


Favoris pour un troisième titre dans la compétition, les Fennecs algériens font partie des 24 qualifiés, qui seront répartis en six groupes. Les premiers, les deuxièmes ainsi que les quatre meilleurs troisièmes de chaque groupe accèderont aux huitièmes de finale.


Tenants du titre après leur victoire en finale sur le Sénégal (1-0) lors de l'édition 2019, les coéquipiers de Mahrez sont en train d'établir une série record d'invincibilité: en juin, en battant la Tunisie en amical (2-0), ils ont porté à 27 leur nombre de matches consécutifs sans défaite, faisant tomber le record établi par la Côte d'Ivoire de Didier Drogba et Yaya Touré en 2013.


Depuis leur défaite (1-0) contre le Bénin il y a 34 mois, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2019, le bilan des Fennecs est de 20 victoires pour 7 matches nuls, avec 58 buts marqués pour 17 encaissés.


L'ailier de Manchester City est la vedette d'une équipe composée de joueurs dont beaucoup sont nés à l'étranger de parents algériens et évoluent dans des clubs européens ou du Moyen-Orient.

Belmadi, «un trésor national»

Plusieurs cadres de l'équipe vont disputer la Ligue des champions cette saison: Mahrez, mais aussi le défenseur Aïssa Mandi, qui évolue à Villarreal, et le milieu de terrain du Milan AC, Ismael Bennacer.


Mahrez est désormais le capitaine de la sélection, il attribue une grosse partie du mérite des bons résultats actuels des Fennecs au travail de l'entraîneur Djamel Belmadi, ancien milieu de terrain de Manchester City aujourd'hui âgé de 45 ans.


"C'est un trésor national. On ne peut pas exagérer son importance dans l'équipe. Ce que fait Djamel est profondément respecté par tous les Algériens", selon Mahrez.


Belmadi s'inquiète toutefois du fait que les favoris ne soient pas parvenus à remporter la CAN depuis 2010. A l'époque, l'Egypte était devenue la première nation à la remporter trois fois consécutivement.


Mais depuis, les têtes de série ont flanché à chaque fois. En 2012, c'est la Zambie qui avait surpris son monde en s'imposant face à la Côte d'Ivoire de Drogba. Un an plus tard, le Nigeria avait damé le pion aux favoris ivoiriens ou ghanéens.


Les Eléphants ivoiriens ont été titrés en 2015, année où ils n'étaient pas attendus. Et il y a deux ans l'Egypte, le Maroc et la Tunisie semblaient mieux armés que les Fennecs pour remporter la CAN.


Pour le Cameroun, l'organisation de la CAN a tout eu du parcours d'obstacles. Dépossédé de l'édition 2019 au profit de l'Egypte en raison de retards dans les préparatifs, le pays d'Afrique centrale a été contraint de modifier les dates du tournoi à deux reprises, en invoquant d'abord des raisons climatiques puis du fait de la pandémie de Covid-19.


Même le tirage au sort, initialement prévu en juin, a été retardé.


Sur le terrain, certains entraîneurs seront soumis à une forte pression de résultats, notamment Vahid Halilhodzic avec le Maroc et Gernot Rohr avec le Nigeria. Le Bosnien est contraint d'atteindre au moins les demi-finales avec les Lions de l'Atlas. L'Allemand, lui, a été sommé de gagner la compétition par les patrons du football nigérian.


Le savoir-faire des artisans du Qassim mis à l’honneur

La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
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  • Un art transmis de génération en génération continue de prospérer, alors que les artisans mêlent patrimoine culturel et créativité au Festival des dattes de Buraidah
  • Le tressage de palmes remonte à l’Antiquité, servant à l’origine aux besoins essentiels du foyer

RIYAD : La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, en particulier dans le domaine du tressage de palmes. Cet art ancestral, transmis de génération en génération, continue de prospérer grâce aux artisans qui allient patrimoine culturel et créativité lors du Festival des dattes de Buraidah.

L'artisane Umm Abdullah a démontré le processus minutieux du tressage de palmes : les feuilles sont d’abord trempées et séchées, puis habilement transformées en divers objets comme des paniers, des nattes ou des sets de table.

Elle a expliqué que l’abondance de palmiers dans la région a fait de cet artisanat une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles travaillant dans l’industrie artisanale locale, selon l’Agence de presse saoudienne.

Umm Abdullah a ajouté que les objets en feuilles de palmier sont très recherchés pour leur valeur culturelle et leur lien précieux avec le patrimoine.

Remontant à l’Antiquité, le tressage de palmes répondait aux besoins domestiques du quotidien. Avec le temps, l’innovation a permis de diversifier les produits et les designs, affirmant cet artisanat comme un véritable pilier du patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


De Cannes au Casino du Liban, le flûtiste Daniel Alhaiby revient au Liban

Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
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  • "Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré
  • "Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison

DUBAI : Flûte en main, Daniel Alhaiby, profondément attaché à l'Orient et à l'Occident, se prépare à donner son premier concert solo au Casino du Liban le 10 septembre.

Ce concert fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international.
"Cannes, c'est de la magie à l'état pur. Chaque fois que je joue, j'ai l'impression de représenter non seulement moi-même, mais aussi toute une culture, toute une histoire", a déclaré M. Alhaiby à Arab News.

Le retour au Liban pour son concert solo est un moment profondément personnel pour Alhaiby.

"Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré.


"Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison.

"Le Casino du Liban a toujours été un lieu de rêve pour moi... Le public peut s'attendre à une expérience vraiment spéciale. J'ai soigneusement élaboré la liste des morceaux pour les emmener dans un voyage musical qui mêle mes compositions originales à des classiques revisités."

Les influences musicales d'Alhaiby sont diverses, allant de Piazzolla et Rimsky-Korsakov à Fairuz, Hans Zimmer, Pink Floyd et Bach.

"Je suis plus influencé par l'émotion que par le genre. Tout ce qui me touche, qu'il s'agisse d'une partita de Bach ou d'une improvisation orientale, se retrouve dans ma musique", a-t-il déclaré.

Le musicien a expliqué qu'il avait été attiré par la flûte dès son "plus jeune âge" : "Sa sonorité a toujours été proche de mon âme, il y a quelque chose dans son souffle, dans sa tonalité expressive, qui se connecte profondément à mes émotions. Au fil du temps, elle est devenue plus qu'un simple instrument ; elle est devenue ma voix, ma façon d'exprimer tout ce que les mots ne peuvent pas exprimer".


Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

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  • Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations
  • De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense

CHOBRA BELOULA: Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s'évanouit.

"C'est la chaleur", soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le jasmin à Chobra Beloula, village du delta du Nil à une centaine de kilomètres au nord du Caire et haut lieu de cette production en Egypte.

A mesure que les températures grimpent, explique-t-il, les floraisons se raréfient. En deux ans, sa récolte quotidienne est passée de six kilos à seulement deux ou trois.

Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations. De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense.

Mais les vagues de chaleur, les sécheresses prolongées et la prolifération de parasites liés au dérèglement climatique menacent cet héritage. Confrontés à des récoltes de plus en plus maigres, certains finissent par renoncer.

D'autres, comme M. al-Sayed, s'accrochent. Cette année, il a dû faire appel à sa femme et deux de ses enfants – âgés de neuf et dix ans – pour l'aider sur leur parcelle de 350 m². "On n’a pas le choix", explique-t-il, résigné.

Trop chaud pour fleurir 

Selon A. Fakhry & Co, principal transformateur du pays, l'Egypte fournit près de la moitié de la concrète de jasmin produite dans le monde, cette pâte cireuse qui entre dans la composition des plus grands parfums de luxe.

Dans les années 1970, le pays en produisait 11 tonnes par an, selon la Fédération Internationale des Huiles Essentielles. Aujourd’hui, la production plafonne à 6,5 tonnes, affirme A. Fakhry & Co.

Ali Emara, 78 ans, cueille le jasmin depuis l’âge de 12 ans. "Les étés étaient chauds, mais pas comme maintenant", dit-il.

Mohamed Bassiouny, 56 ans, et ses quatre fils ont vu leur récolte fondre de 15 à 7 kilos, malgré des journées de plus de huit heures.

Le jasmin de la région est particulièrement sensible à la chaleur et à l’humidité, explique Karim Elgendy, du Carboun Institute, un think tank néerlandais spécialisé dans le climat et l’énergie. "Les températures élevées peuvent perturber la floraison, altérer la concentration en huile essentielle  (...) et diminuer le rendement", explique-t-il.

Un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, publié en 2023, révèle que la température moyenne en Égypte a augmenté de 0,38°C par décennie entre 2000 et 2020 – soit plus vite que la moyenne mondiale.

La chaleur émousse la puissance olfactive du jasmin, dépréciant l'huile précieuse qui en est extraite, explique Badr Atef, directeur chez A. Fakhry & Co. Dans le même temps, les nuisibles – acariens et vers des feuilles – prolifèrent sous ces températures extrêmes, aggravant encore la situation.

A Grasse (France), capitale mondiale du parfum, Alexandre Levet, PDG de la French Fragrance House, constate lui aussi l'ampleur des dégâts: "Des dizaines d'ingrédients naturels souffrent déjà du dérèglement climatique", explique-t-il à l'AFP, ajoutant que de nouveaux terroirs émergent à mesure que les anciens deviennent incertains.

Revenus dérisoires 

Le delta du Nil se révèle particulièrement exposé: la montée de la Méditerranée modifie la salinité des sols, plaçant les cultivateurs de jasmin en première ligne.

Ces derniers sont "complètement livrés à eux-mêmes", dénonce le sociologue Saker El Nour. Ils n’ont "aucun pouvoir" dans une industrie qui dépend pourtant entièrement de leur travail.

Alors que les grandes maisons de parfum écoulent le kilo d’absolue de jasmin – une huile essentielle pure – à plus de 5.000 euros, les cueilleurs égyptiens, eux, ne reçoivent que 105 livres égyptiennes, soit à peine deux euros, pour chaque kilo de fleurs récoltées. Or il faut près d’une tonne de pétales pour extraire seulement 2 à 3 kilos de concrète, et une quantité plus infime encore d’huile essentielle.

"Que valent 100 livres aujourd’hui ? Rien", tranche M. al-Sayed.

Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu plus des deux tiers de sa valeur, entraînant une flambée des prix et plongeant plusieurs familles dans une précarité extrême.

En juin, les cueilleurs ont mené une grève inédite pour exiger que leur rémunération soit portée à 150 livres égyptiennes par kilo. Mais face à des prix verrouillés par une poignée de transformateurs privés, ils n’ont arraché qu'une maigre augmentation de 10 livres.

D'année en année, les revenus s'érodent, tandis que le réchauffement climatique menace l'existence même de cette communauté. "Des villages entiers pourraient devenir invivables", prévient M. Elgendy.