Les Houthis enlèvent un jeune journaliste à Sanaa et répriment les dissidents

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Publié le Vendredi 20 août 2021

Les Houthis enlèvent un jeune journaliste à Sanaa et répriment les dissidents

  • Après avoir kidnappé Younis Abdel Sallam, la milice houthie soutenue par l’Iran a attendu plus de dix jours avant d’informer un avocat local de son lieu de détention
  • Les analystes et les autorités affirment que le Yémen connaît le plus grand déplacement de journalistes et de militants de son histoire depuis que les Houthis se sont emparés du pouvoir en 2014

ALEXANDRIE: Un jeune journaliste, enlevé à Sanaa, est détenu depuis plus d’une semaine par la milice houthie au Yémen. Cette dernière durcit sa répression contre les intellectuels, les journalistes et les militants sur les réseaux sociaux.

Après avoir kidnappé Younis Abdel Sallam, la milice houthie soutenue par l’Iran a attendu plus de dix jours avant d’informer un avocat local de son lieu de détention: c’est ce qu’a déclaré sa famille jeudi dernier à Arab News.

«Younis se trouve au bureau du service de renseignements», affirme un proche, qui préfère garder l’anonymat. «Nous ne savons pas pourquoi il a été arrêté et ils refusent de répondre à nos appels.»

Abdel Majid Sabra, un avocat chargé de la défense des personnes enlevées dans les prisons houthies, explique que les journalistes arrêtés subissent de mauvais traitements dans le service de renseignements en question. Il a donc lancé un appel aux associations de défense des droits de l’homme et aux militants locaux, dont le syndicat des journalistes yéménites, pour faire pression sur la milice houthie afin qu’Abdel Sallam soit immédiatement relâché.

«Le syndicat des journalistes devrait œuvrer par tous les moyens possibles à sa remise en liberté», écrit-il sur Facebook.

Abdel Sallam est originaire de la ville de Ta’izz, dans le sud du pays. Il vit à Sanaa depuis plusieurs années. En 2017, il sort diplômé de la faculté des médias de l’université de Sanaa. Il n’est pas particulièrement connu, mais il a publié sur les réseaux sociaux des messages dans lesquels il critiquait la milice houthie.

«Dès que l’un de leurs prédicateurs hausse le ton dans une mosquée voisine pour mettre en garde contre les États-Unis et Israël, la milice prend pour cible les zones peuplées de Marib», écrit-il sur Facebook le 10 juin dernier, dénonçant le fait que les Houthis ont lancé une offensive contre la ville centrale de Marib en ciblant des zones résidentielles. «Comment des êtres humains normaux peuvent-ils coexister avec eux?», s’interroge-t-il.

Haytham al-Chihab, l’un des cinq journalistes yéménites libérés des prisons houthies lors d’un échange de prisonniers qui s’est déroulé au mois d’octobre dernier, a vécu une expérience terrible derrière les barreaux. Selon lui, Abdel Sallam a été placé en cellule d’isolement et on l’a soumis à des interrogatoires musclés. Son nom a même été remplacé par un nombre sur les documents.

«Les soirs du premier mois de détention seront très difficiles. Il sera épuisé par les interminables interrogatoires et les accusations sans fondement. Cela le privera de sommeil», précise Al-Chihab.

Les Houthis ne prennent pas uniquement pour cibles des journalistes. Selon les habitants de Sanaa – la capitale du Yémen, actuellement aux mains de la milice –, ils auraient enlevé l’intellectuel et homme d’affaires Oussama al-Chibami il y a plusieurs semaines et refuseraient de révéler le lieu où il est détenu. Ses amis et ses étudiants accusent les Houthis de s’être attaqués à un homme qu’ils décrivent comme bon, apolitique et sans ennemis. Ils exigent sa libération immédiate.

Le 4 août, des inconnus armés ont tué Mohammed Ali Naïm, qui enseignait à l’université de Sanaa, alors qu’il quittait la maison d’un ami, dans la capitale. Ce meurtre a eu lieu peu de temps après qu’il a publié un message sur les réseaux sociaux qui appelait les Houthis et le gouvernement yéménite à augmenter les salaires des employés. Les miliciens nient toute responsabilité; ils prétendent avoir arrêté un homme qui aurait avoué être responsable de ce crime, dont le motif serait une querelle ancienne.

Les habitants des autres régions contrôlées par les Houthis, comme Amran et Dhamar, soutiennent que la milice a enlevé plusieurs journalistes ainsi que des militants qui utilisent les réseaux sociaux parce qu’ils ont critiqué la manière dont elle réprime les chansons et les mariages, dénonçant également la corruption de ses responsables.

Les analystes et les autorités affirment que le Yémen connaît le plus grand déplacement de journalistes et de militants de son histoire depuis que les Houthis se sont emparés du pouvoir en 2014.

Najib Ghallab, sous-secrétaire au ministère yéménite de l’Information et analyste politique, confie à Arab News que plus de mille journalistes ont été contraints de quitter le Yémen et de perdre leur emploi après que les Houthis ont attaqué et pillé les institutions médiatiques.

«L’opposition gagne du terrain, non seulement au niveau des journalistes, mais également parmi les universitaires et les intellectuels, en raison des problèmes, de la corruption, du sabotage, des vols systématiques et de la mauvaise gestion des Houthis à Sanaa», affirme-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com