Procès attendu de la fondatrice de Theranos, ex-«révolutionnaire» accusée de fraude

Le procès d'Elizabeth Holmes, fondatrice de Theranos, va s’ouvrir en septembre (Photo, AFP).
Le procès d'Elizabeth Holmes, fondatrice de Theranos, va s’ouvrir en septembre (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 août 2021

Procès attendu de la fondatrice de Theranos, ex-«révolutionnaire» accusée de fraude

  • En lançant Theranos en 2003, à 19 ans, la très charismatique Elizabeth Holmes promettait des diagnostics plus rapides et moins chers que ceux des laboratoires traditionnels
  • Les procureurs tenteront de persuader les jurés que l'ex-entrepreneuse savait que ses machines ne marchaient pas et qu'elle a menti aux investisseurs, médecins et patients pour lever des fonds

SAN FRANCISCO: Une ancienne étoile montante de la Silicon Valley qui risque 20 ans de prison. Une start-up qui promettait une révolution. Des hommes d'affaires et d'Etat bernés, appelés à témoigner. Le procès d'Elizabeth Holmes, qui s'ouvre en septembre, va être suivi de près, comme un cas d'école pour les investisseurs mais aussi comme un film hollywoodien.

En lançant Theranos en 2003, à 19 ans, la très charismatique Elizabeth Holmes promettait des diagnostics plus rapides et moins chers que ceux des laboratoires traditionnels, grâce à des méthodes censées permettre jusqu'à 200 analyses avec quelques gouttes de sang.

Les jurés qui seront sélectionnés à partir de mardi à San Jose, en Californie, devront déterminer si Mme Holmes, un temps comparée au défunt patron-fondateur d'Apple Steve Jobs, s'est rendue coupable de fraude.

Les procureurs tenteront de les persuader que l'ex-entrepreneuse savait que ses machines ne marchaient pas et qu'elle a menti aux investisseurs, médecins et patients pour lever des fonds -- plus de 700 millions de dollars, selon la SEC, le gendarme boursier américain.

"En termes de pertes financières, il y a eu des cas de fraudes bien plus importants dans l'industrie de la santé. Mais en termes d'intérêt et d'attention médiatique, c'est l'un des plus gros dossiers de la décennie", note Jason Mehta, avocat et ancien procureur spécialiste des affaires de fraude dans la santé.

Reporté à plusieurs reprises -- notamment parce que l'accusée a eu un enfant début juillet --, le procès doit s'ouvrir le 7 septembre et durer plusieurs mois.

La fin "justifie les moyens"

Sur la liste de potentiels témoins, on trouve des noms connus, comme l'ancien secrétaire d'Etat Henry Kissinger et l'ancien ministre de la Défense James Mattis, qui ont fait partie du conseil d'administration de Theranos.

Le magnat des médias Rupert Murdoch y apparaît aussi, pour son investissement dans la start-up. Ironie de l'histoire, il possède notamment le Wall Street Journal, le quotidien américain qui, le premier, avait éveillé les soupçons sur une potentielle escroquerie, fin 2015.

Des patients victimes d'analyses défectueuses pourraient également être appelés à la barre, pour raconter comment ils ont vécu de mauvais diagnostics de cancer, de sida ou encore de grossesses.

Les avocats de la défense tentent de s'y opposer, de peur que l'émotion n'influence le jury outre mesure.

Pour Jason Mehta, c'est un argument non négligeable mais "ces témoignages donnent corps aux affaires. Ils montrent que les accusations du gouvernement portent sur des dommages réels pour des personnes, au-delà des crimes financiers."

D'autant que le parquet ne pourra pas fonder son argumentation sur la base de données du laboratoire de Theranos.

Celle-ci a bien été remise sur un disque dur au gouvernement en août 2018, mais l'entreprise a ensuite été démantelée, ainsi que ses serveurs, rendant impossible la lecture de la copie.

Le témoignage le plus attendu reste celui d'Elizabeth Holmes elle-même, si elle décide de s'exprimer.

Selon John Carreyrou, le journaliste du Wall Street Journal qui a révélé le scandale et en a tiré un livre, la dirigeante croyait véritablement à sa vision d'analyses sanguines faciles, rapides et pas chères.

"Elle savait qu'elle mentait par moments, mais sa fin noble lui semblait justifier les moyens", a-t-il déclaré début juillet à la chaîne américaine CNBC.

Restons sérieux

La jeune femme blonde combative qui fascinait bien au-delà de la Silicon Valley a connu une chute d'autant plus brutale que sa fortune était évaluée à 3,6 milliards de dollars par Forbes en 2014. C'était alors la plus jeune milliardaire n'ayant pas hérité de sa fortune. 

"Elle a une tolérance incroyable pour le risque. Dans sa situation, 99% des gens auraient choisi de plaider coupable (et évité le procès, ndlr), mais elle préfère tenter le tout pour le tout au tribunal", a ajouté John Carreyrou.

En 2018, la SEC avait présenté l'affaire comme une "leçon" pour la Silicon Valley, une sorte d'avertissement contre la culture du "Fake it till you make it" -- "Fais semblant le temps de réussir".

Mais la plupart des fonds d'investissements spécialisés dans les biotechnologies ou la santé se sont tenus largement à distance de la start-up bravache.

"On me pose souvent la question, comment éviter le prochain Theranos?", raconte Jenny Rooke, la fondatrice de Genoa Ventures, qui investit notamment dans des solutions de diagnostics.

"J'essaie alors de ne pas rire", dit celle qui était déjà convaincue à l'époque que le projet était voué à l'échec. "Les experts voient le fossé entre les prétentions et ce qui est possible ou pas. De nombreux signes ont fait fuir les professionnels: pas de publication examinée par des scientifiques, pas d'experts impliqués et le manque de transparence, notamment."

Ramesh "Sunny" Balwani, l'ancien président de Theranos, doit aussi être jugé mais séparément, en janvier 2022.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com