Libye: un fils et des proches du dirigeant déchu Kadhafi libérés

Saadi Kadhafi (à droite), le fils du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi, se tient dans la cellule de l'accusé lors de son procès dans un palais de justice de la capitale libyenne Tripoli, le 13 mars 2016 (Photo, AFP)
Saadi Kadhafi (à droite), le fils du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi, se tient dans la cellule de l'accusé lors de son procès dans un palais de justice de la capitale libyenne Tripoli, le 13 mars 2016 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 06 septembre 2021

Libye: un fils et des proches du dirigeant déchu Kadhafi libérés

Saadi Kadhafi (à droite), le fils du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi, se tient dans la cellule de l'accusé lors de son procès dans un palais de justice de la capitale libyenne Tripoli, le 13 mars 2016 (Photo, AFP)
  • Le nombre d'opposants libérés ou la date de leur élargissement n'ont pas été précisés. Seule l'identité de Ahmad Ramadan al-Assebeï a été communiquée
  • Surnommé «Black Box (boîte noire)», il était détenteur des secrets du dirigeant déchu et était l'un de ses plus proches collaborateurs

TRIPOLI: Les autorités libyennes ont annoncé coup sur coup la libération d'un fils de Mouammar Kadhafi et de plusieurs proches du dirigeant déchu, une mesure qui semble faire partie des efforts en vue d'une réconciliation nationale dans un pays miné par les divisions. 

Dans le sillage du Printemps arabe et après 42 ans d'un pouvoir sans partage, le dirigeant libyen et ses proches sont tombés en 2011 sous le coup d'un soulèvement populaire, éliminés, emprisonnés ou forcés à l'exil.  

Détenu dans une prison de Tripoli depuis 2014, Saadi Kadhafi, un ex-footballeur, a été libéré dimanche en exécution d'une décision de justice » rendue il y a plusieurs années, a affirmé le ministère de la Justice sans préciser s'il était encore en Libye ou s'il avait quitté le pays.  

« Saadi a été remis à sa famille conformément aux procédures légales », a indiqué de son côté lundi le Gouvernement d'unité nationale dans un communiqué. Aucun membre de la famille Kadhafi ne réside en Libye, la plupart ont trouvé refuge à Oman, pays du Golfe. 

Selon des médias libyens, Saadi Kadhafi, 47 ans, a quitté dimanche soir le territoire libyen sur un vol en direction de la Turquie. Le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré n'avoir aucune information sur une éventuelle arrivée de Kadhafi à Istanbul. 

Extradé du Niger le 6 mars 2014, où il avait fui après la révolte de 2011, Saadi Kadhafi a été jugé et acquitté en avril 2018 par la Cour d'appel de Tripoli du meurtre en 2005 d'un ancien entraîneur du club de football Al-Ittihad de Tripoli, Bachir Rayani.  

Il devait également être jugé pour son implication présumée dans la répression meurtrière de la révolte, mais le procès n'a pas eu lieu. 

« Black box »  

Depuis 2011, la Libye a sombré dans le chaos, marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'Est et l'Ouest sur fond d'ingérences étrangères mais surtout de luttes fratricides et de violences meurtrières. 

Parallèlement au processus politique pour sortir le pays de l'ornière, des efforts sont en cours, encouragés surtout par l'ONU, pour pousser vers une réconciliation nationale sans laquelle aucun acquis politique ne serait viable. 

Dans son communiqué, le gouvernement d'unité, installé en mars sous la houlette de l'ONU, a d'ailleurs rappelé son engagement « libérer tous les prisonniers selon les des décisions de justice, sans exception », dans l'esprit d'une « réconciliation nationale inclusive, fondée sur l'application et le respect de la loi ».  

Des milices,toujours puissantes en Libye, ont longtemps refusé des libérations pourtant décidées par la justice. 

Quelques heures après la libération de Saadi Kadhafi, le Conseil présidentiel, qui fait partie des autorités de transition, a annoncé lundi « la libération de plusieurs détenus politiques (...) qui ont purgé leurs peines ou qui n'ont pas été jugés, dont Ahmad Ramadan al-Assebeï ». 

Ce dernier, ex-colonel de l'armée et ancien directeur de cabinet et des renseignements de Mouammar Kadhafi, avait été arrêté en septembre 2011. Surnommé « Black Box » (Boîte noire), il était détenteur des secrets du dirigeant déchu. 

La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a indiqué lundi soir avoir « pris acte de la libération de Saadi Kadhafi (...), d'Ahmed Ramadan et de six autres responsables de l'ancien régime détenus pendant sept ans ou plus ». 

Saluant cette « étape importante vers le respect de l'état de droit et des droits humains », qualifiée d'« évolution positive » grâce aux efforts de l'exécutif transitoire et des autorités judiciaires, la Manul a néanmoins réitéré son appel à la « libération rapide de milliers de personnes qui sont toujours détenues arbitrairement à travers la Libye ». 

Exil, prison 

Le gouvernement d'unité actuel doit organiser des élections législatives et présidentielle annoncées pour décembre, mais la tenue de ces scrutins devient de plus en plus hypothétique en l'absence d'un cadre constitutionnel censé les régir. 

Le dirigeant libyen avait centré le pouvoir au sein du cercle familial. 

Trois de ses sept fils sont morts durant la révolte en 2011. Outre Saadi, son fils Mohamed a trouvé refuge à Oman, Hannibal est détenu au Liban et Seif al-Islam dont on avait perdu la trace est réapparu en juillet dernier lors d'une interview au New York Times.  

L'épouse du dirigeant déchu, Safiya, et sa fille Aisha vivent elles à Oman. 

Saadi Kadhafi, ancien patron de la fédération libyenne de football, a d'abord été connu pour sa brève carrière dans le championnat italien avant qu'Interpol ne demande son arrestation ainsi que celle de sa famille pour leur rôle dans la répression de 2011. 

Bien qu'accusé de tirs contre les manifestants et d'autres crimes lors du soulèvement, Saadi n'est pas poursuivi par la Cour pénale internationale contrairement à son frère Seif al-Islam. Celui-ci est poursuivi pour des crimes contre l'humanité. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.