La Chine pourrait devenir le partenaire économique privilégié des talibans

L'ONU a lancé un appel pour près de $200 millions de fonds supplémentaires pour l'aide vitale en Afghanistan après la prise de contrôle des talibans. (Photo, AFP)
L'ONU a lancé un appel pour près de $200 millions de fonds supplémentaires pour l'aide vitale en Afghanistan après la prise de contrôle des talibans. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

La Chine pourrait devenir le partenaire économique privilégié des talibans

  • Un rapport du Center for Economics and Business Research (CEBR) affirme que la Chine était la mieux placée pour combler le vide laissé par la sortie précipitée de l'Occident
  • Les talibans seront contraints de chercher la coopération avec Pékin qui, contrairement aux démocraties occidentales, «accorde moins d'attention aux droits de l'homme»

LONDRES : Un important groupe de réflexion basé à Londres a averti que les talibans seraient contraints de chercher la coopération avec la Chine pour relancer l'économie du pays déchiré par la guerre à la suite du retrait américain et du gel de l'aide occidentale.

Un rapport du Center for Economics and Business Research (CEBR) a déclaré que la Chine était la mieux placée pour combler le vide laissé par la sortie précipitée de l'Occident, car elle a un bilan d'«exploitation minière agressive» et de «construction d'infrastructures là où il n'y en a pas».

L'avertissement intervient alors que l'ONU a lancé un appel pour près de $200 millions de fonds supplémentaires pour l'aide vitale en Afghanistan après la prise du contrôle des talibans.

L'agence humanitaire des Nations Unies OCHA a déclaré que la somme supplémentaire signifiait qu'un total de $606 millions de dollars d'aide était désormais nécessaire pour l'Afghanistan jusqu'à la fin de l'année.

La suspension de l'aide étrangère a fait craindre que le pays ne soit confronté à de graves troubles sociaux.

L'Afghanistan possède un grand nombre de minéraux de terres rares les plus recherchés au monde, notamment le lithium qui est utilisé pour les voitures électriques et les batteries.

Les estimations indiquent que les talibans pourraient avoir $3 000 milliards de minéraux de terres rares dans le pays.

Cependant, la médiocrité des infrastructures du pays signifie que l'exploitation de ces ressources et leur approvisionnement sur les marchés ont été pratiquement impossibles.

Le rapport du CEBR rappelle que « l'Initiative Ceinture et Route» chinoise, connue aussi sous le nom de la « Nouvelle route de la soie », a fait ses preuves dans l'amélioration des infrastructures dans les pays en développement et le fait que la Chine, contrairement aux démocraties occidentales, «accorde moins d'attention aux droits de l'homme», une condition cruciale pour l’octroi de l'aide financière de l'Occident.

Alors que le vide de pouvoir laissé par les États-Unis et leurs alliés occidentaux pourrait également être comblé par la Russie, qui a une longue histoire d'intervention en Afghanistan, le CEBR insiste sur le fait que seule la Chine peut répondre aux besoins actuels de l'Afghanistan.                   

Le professeur Douglas McWilliams, fondateur et vice-président exécutif du CEBR, a déclaré à Arab News: «Il y a essentiellement trois raisons pour lesquelles ce sera la Chine. Premièrement, elle a un besoin énorme pour les minéraux. Deuxièmement, la Chine a les liquidités nécessaires pour investir à une plus grande échelle, et enfin, elle a l'expertise pour construire l'infrastructure dans le cadre de l'Initiative «Ceinture et Route». Le Pakistan voisin est déjà l'un des principaux bénéficiaires des fonds de cette initiative. En revanche, la Russie n'a pas besoin de matières minérales, donc même si elle pourrait soutenir les efforts chinois, le rôle moteur sera toujours jouer par la Chine».

Depuis le lancement de l'initiative chinoise «Ceinture et Route» en 2013, Pékin a investi plus de $60 milliards dans le projet de corridor économique Chine-Pakistan.

La Chine dépense également en moyenne environ $12 milliards par an pour les infrastructures en Afrique, ce qui a complètement transformé les secteurs des transports et de l'énergie du continent.

McWilliams a ajouté : «Les talibans ont peu d'amis parmi les puissances occidentales depuis qu'ils se battent contre l'OTAN depuis si longtemps. La Chine est l'endroit évident vers lequel les talibans vont se tourner, d'autant plus que les deux pays partagent une frontière de 91 km. Le modèle d'engagement chinois est entièrement différent de celui de l'Occident. L'accent est moins mis sur les droits de l'homme et les tentatives d'édification d'une nation. L’importance ici est beaucoup plus donnée à l'exploitation minière. Les Afghans soutiennent les dissidents ouïghours en Chine, mais il est probable que les Chinois insisteront pour que cela se termine comme le prix de la coopération».

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Ji a insinué que Pékin demanderait l'extradition des opposants Ouïghours en Afghanistan plus tôt cette année. Les talibans l'ont jusqu'à présent rejetée.

La Chine domine déjà l'essentiel des approvisionnements mondiaux de lithium et des minéraux de terres rares. La perspective que Pékin resserre davantage sa domination sur les gisements de lithium constituerait un revers majeur pour les États-Unis et l'Europe.

Le CEBR a souligné que depuis l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis en 2001, les entrées de capitaux, principalement les dépenses militaires et l'aide, ont entraîné une augmentation du PIB afghan en termes réels de $8 milliards en 2005 à $18 milliards en 2019.

Cependant, dans un contexte de corruption et de guerre civile, le classement de l'Afghanistan dans l'enquête de la Banque mondiale sur la facilité de faire des affaires a plongé à la 173e place (sur 190 pays) l'année dernière.

Le pays est encore pire pour le commerce international, l'application des contrats, les droits de propriété et le paiement des impôts, qui, selon le rapport, sont «fondamentaux pour construire une économie moderne».

Le CEBR a ajouté que les politiques des talibans, en particulier à l'égard des femmes, freineront la croissance globale et que les effets de «retombée» de l'exploitation minière est faible par rapport à d'autres secteurs économiques comme la fabrication ou la technologie, «de nombreux avantages seront donc restreints entre une minorité de personnes».

Le rapport du CEBR intervient au moment où les talibans ont affirmé qu'ils avaient pris «le contrôle total» de la province du Panjshir, le dernier bastion de l'opposition afghane au groupe dirigé par Ahmad Massoud et Amrullah Saleh, l'ancien vice-président du pays.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.