L'État se prépare pour une présidentielle à haut risque cyber

Le président français Emmanuel Macron sort d'un isoloir équipé de rideaux anti-covid avant de voter alors qu'il vote dans un bureau de vote du Touquet, pour le second tour des élections régionales françaises le 27 juin 2021. (Ludovic Marin / Pool / AFP)
Le président français Emmanuel Macron sort d'un isoloir équipé de rideaux anti-covid avant de voter alors qu'il vote dans un bureau de vote du Touquet, pour le second tour des élections régionales françaises le 27 juin 2021. (Ludovic Marin / Pool / AFP)
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

L'État se prépare pour une présidentielle à haut risque cyber

  • Les attaques les plus déstabilisatrices "sortiront au dernier moment, juste avant le scrutin, mais c'est maintenant qu'il faut se protéger", souligne Gérôme Billois, l'un des auteurs de l'étude
  • Au sein de l'État, tous les ministères "peuvent être une cible, particulièrement dans la perspective de la préparation de l'élection présidentielle: si vous publiez les sujets du bac avant l'élection, vous perturbez le scrutin"

LILLE, France : Les services de l'État se préparent pour une présidentielle à haut risque cyber, les attaques informatiques et les tentatives de déstabilisation via internet et les réseaux sociaux faisant désormais partie intégrante des processus électoraux.

"Le Premier ministre a réuni l'ensemble des ministres il y a une dizaine de jours" sur les questions de sécurité informatique, a souligné cette semaine au Forum international de la cybersécurité de Lille (Fic) le secrétaire d'État au numérique Cédric O.

Au sein de l'État, tous les ministères "peuvent être une cible, particulièrement dans la perspective de la préparation de l'élection présidentielle: si vous publiez les sujets du bac avant l'élection, vous perturbez le scrutin", a-t-il expliqué.

L'Anssi, l'agence nationale gardienne de la sécurité informatique nationale, veut réunir prochainement les responsables cybersécurité des états-majors de campagne, pour prodiguer ses recommandations et établir un contact potentiellement crucial en cas de crise, a également indiqué Guillaume Poupard, le directeur général de l'agence.

De son côté, la toute nouvelle agence de lutte contre les manipulations de l'information en provenance de l'étranger (Viginum) est en train de se constituer.

Viginum, encore embryonnaire, attend notamment le décret qui précisera son mode opératoire, a expliqué à Lille Marc-Antoine Brillant, le numéro deux de l'agence rattachée au Secrétariat général de la défense nationale.

Le projet de décret est en cours d'examen par la Commission nationale informatique et liberté (Cnil), a-t-il indiqué.

"Lorsque nous aurons le cadre légal" fourni par le décret, "nous pourrons ajuster nos outils" et lancer des appels d'offres pour trouver des prestataires fournissant des outils adaptés, a indiqué M. Brillant.

– Traquer les faux comptes d'origine étrangère –

Viginum cherchera à identifier et documenter les phénomènes de propagation de contenus "manifestement malveillants", "qui ont une origine étrangère" et résultent d'un "comportement inauthentique", comme le recours à de faux comptes sur les réseaux sociaux, a rappelé Marc-Antoine Brillant.

Mais le rôle de Viginum ne sera jamais de "judiciariser les affaires", ou de viser d'authentiques internautes ayant relayé des contenus de désinformation, a-t-il précisé.

"Viginum aura une vision un peu macro (…) et en aucun cas ne s'attachera à des cas intuitu personae", a-t-il dit.

Les éléments recueillis par Viginum permettront à l'État d'agir auprès des réseaux sociaux pour qu'ils interviennent et suppriment les comptes litigieux, a complété Henri Verdier, l'ambassadeur français pour le numérique.

"Si on trouve 5.000 comptes Facebook qui en fait sont opérés par 4 acteurs, sur le fuseau horaire de Moscou, et qui se mettent toutes les deux heures à publier les mêmes choses, on est tout à fait fondé à appeler Facebook pour lui rappeler que les comportements inauthentiques et coordonnés sont interdits par ses propres conditions d'utilisation, et lui demander ce qu'il compte faire" a-t-il expliqué.

"La démocratie, ça a toujours été la controverse, et il faut que ce soit la controverse, il faut que les opinions qui ne sont pas d'accord se confrontent", a dit Henri Verdier.

"Mais ce n'est pas une raison pour que ce processus entraîne une espèce de désespérance", a-t-il ajouté.

Dans une note publiée à l'occasion du forum Fic, le cabinet de conseil en cybersécurité Wavestone et l'association de start-up France Digitale appellent de leur côté les états-majors de campagne à agir dès maintenant pour se protéger contre les cyberattaques et les tentatives de déstabilisation.

Les attaques les plus déstabilisatrices "sortiront au dernier moment, juste avant le scrutin, mais c'est maintenant qu'il faut se protéger", souligne Gérôme Billois, l'un des auteurs de l'étude, qui fournit une série de recommandations pratiques aux états-majors de campagne.

L'une de ces recommandations est par exemple de construire des "bulles de travail sécurisé" pour les équipes au cœur de la campagne.

Les messageries, boîtes mails, outils de partages de documents doivent être protégés par une authentification à double facteur, qui va au-delà du simple identifiant/mot de passe, recommande la note.

 

Les candidatures fleurissent à sept mois de la présidentielle

Les candidats à l'élection présidentielle française d'avril se bousculent au portillon, avec des dizaines de personnalités d'ores et déjà déclarées pour défier le président Emmanuel Macron qui, sauf coup de théâtre, briguera un second mandat de cinq ans.

A sept mois de l'élection reine en France, chaque camp tente de se mettre en ordre de marche, avec plus ou moins de difficultés suivant le nombre de prétendants. Les candidats doivent rassembler 500 signatures d'élus pour pouvoir participer à l'élection, et plusieurs n'y parviendront pas.

A la veille d'un week-end qui devrait être notamment marqué par l'entrée en lice de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo et le lancement de la campagne de la finaliste de 2017, Marine Le Pen, état des lieux des principaux candidats de droite à gauche.

LE PRESIDENT SORTANT EMMANUEL MACRON

Il n'a pas encore annoncé ses intentions mais sa candidature pour une réelection ne fait de doutes pour personne. Son déplacement de trois jours à Marseille (sud) fin août a été interprété comme une entrée en campagne, même s'il s'en défend.

Les sondages le placent depuis plusieurs mois au second tour du 24 avril 2022 face à Marine Le Pen, la présidente du parti d'extrême droite, comme en 2017.

EXTREME DROITE

- Marine Le Pen, qui s'est déjà déclarée, lance sa campagne ce week-end à Fréjus (sud), où elle confiera les manettes du Rassemblement national à son numéro 2 Jordan Bardella.

Candidate pour la 3e fois, elle a travaillé ces dernières années à "lisser" l'image de son parti et le "dédiaboliser". Une stratégie qui n'a pas payé aux régionales de juin, où le RN a enregistré un cuisant échec et attisé les ambitions de l'éditorialiste d'extrême-droite Eric Zemmour.

- Ce dernier, dopé par ses succès d'audience -il présente un édito quotidien sur la chaîne de télé CNews, parfois qualifiée de "Fox news française"-, est omniprésent sur la scène médiatique, où il se fait remarquer par ses sorties radicales contre l'immigration et l'islam. Il entame la semaine prochaine une tournée en France pour promouvoir son dernier livre, et pourrait se déclarer à cette occasion. 

DROITE

- Xavier Bertrand, ancien ministre de la Santé puis du Travail, a été l'un des premiers à se déclarer, en mars dernier. Président du conseil régional des Hauts-de-France (nord), où il a été confortablement réélu après les régionales, il refuse jusqu'à présent de participer à une primaire au sein de son parti Les Républicains (LR).

- Michel Barnier, l'ex "Monsieur Brexit" de l'Union européenne, Valérie Pécresse, la présidente de la région parisienne Ile-de-France, le député des Alpes maritimes (sud) Eric Ciotti, et le maire et médecin Philippe Juvin comptent, eux, respecter la règle du jeu en cas de primaire. Le parti doit trancher sur son organisation, ou pas, lors d'un congrès le 25 septembre.

A droite toujours, Nicolas-Dupont-Aignan, le président de Debout la France, qui avait rallié au second tour en 2017 Marine Le Pen mais a perdu depuis des militants partis au RN, laboure de nouveau le créneau souverainiste.

GAUCHE et EXTRÊME-GAUCHE

Le souhait récurrent à chaque élection d'une candidature commune gauche-écologistes s'est encore évanoui, et les candidatures se multiplient, malgré le risque d'éparpillement des voix.

- Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris qui tente depuis plusieurs mois de monter en puissance au plan national, officialisera sa candidature dimanche à Rouen (ouest).

Anne Hidalgo n'est pour l'instant créditée que de 7 à 9% des voix selon les sondages, mais ses soutiens affirment que "le match n'est pas joué".

- l'ex-socialiste et ex-ministre Arnaud Montebourg s'est dévoilé début septembre, s'estimant "légitime", malgré l'offre pléthorique à gauche.

Un vote interne des militants socialistes, promis par le premier secrétaire Olivier Faure, interviendra après le congrès du PS fin septembre.

- Le communiste Fabien Roussel défend pour sa part la légitimité de sa candidature et assure que les voix qu'il obtiendra en avril 2022 "s'ajouteront au total de la gauche".

- Jean-Luc Mélenchon, le tribun de la gauche radicale, qui n'a pas digéré son échec au premier tour de 2017, malgré ses 20% de voix, s'est déclaré depuis plusieurs mois, et a lancé une offensive pour convaincre les abstentionnistes des classes populaires.

 

ECOLOGISTES

Les écologistes d'EELV, qui ont fait de bons scores lors d'élections récentes mais sont divisés, ont fait le choix de la primaire, dont le premier tour, entre le 16 et le 19 septembre, verra s'affronter cinq candidats: l'eurodéputé Yannick Jadot, le maire de Grenoble (est) Eric Piolle, Sandrine Rousseau, l'ancienne ministre Delphine Batho et Jean-Marc Governatori.

 


France: un Ukrainien inculpé pour le meurtre d'une Franco-Russe dans un conflit de voisinage

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  • Selon le parquet, il y avait de la part de cette femme "une attitude régulièrement agressive avec des menaces de mort envers" ses voisins ukrainiens arrivés en France en mars 2022 pour fuir l'invasion de leur pays par la Russie
  • Née au Kazakhstan en 1967, alors en URSS, elle était arrivée en France en 2004, d'après la même source

EVREUX: Un Ukrainien de 69 ans a été inculpé pour meurtre et placé sous contrôle judiciaire après le décès mardi de sa voisine franco-russe à Evreux, dans le nord de la France, lors d'un différend de voisinage, a-t-on appris vendredi auprès du parquet local.

Un couple de retraités ukrainiens ainsi que leur amie avaient été agressés avec un couteau d'environ 20 cm par leur voisine franco-russe, vers 5H00 locales (7H00 GMT) dans la nuit de lundi à mardi, a expliqué le procureur de la République d'Evreux Rémi Coutin lors d'une conférence de presse.

Le mari du couple ukrainien aurait alors retourné l'arme blanche contre sa voisine la blessant à trois reprises, dont une mortelle à la cuisse, toujours selon le procureur.

"Pour nous c'est la victime, celle qui a reçu les coups de couteau et est décédée mardi matin, qui était venue agresser au moins à deux reprises cette nuit-là les personnes ukrainiennes qui se trouvaient dans l'appartement au-dessus d'elle", a déclaré Rémi Coutin, justifiant ainsi le non placement en détention de l'auteur présumé des faits.

Selon le parquet, il y avait de la part de cette femme "une attitude régulièrement agressive avec des menaces de mort envers" ses voisins ukrainiens arrivés en France en mars 2022 pour fuir l'invasion de leur pays par la Russie.

Née au Kazakhstan en 1967, alors en URSS, elle était arrivée en France en 2004, d'après la même source.

Un voisin a déclaré avoir passé la soirée à boire des bières chez la quinquagénaire avant que celle-ci ne décide "de monter le son de la musique, de donner des coups de balai dans le plafond afin d'embêter ses voisins du dessus", puis de se rendre chez eux pour une première altercation.

Déjà condamné à cinq reprises pour violences, ce voisin est mis en examen pour violences aggravées pour avoir frappé l'homme ukrainien lors cette première rencontre nocturne, a relevé le parquet.

Un habitant de l'immeuble a indiqué lors de son audition qu'il avait déjà demandé l'intervention à la police les 22 et 30 juin, parce que la victime était en train de donner des coups de poing dans la porte de l'appartement de ses voisins ukrainiens.

Entendu par la police, l'ex-mari de la femme franco-russe a relaté que s'agissant de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, elle considérait que la Russie devait "se défendre, chasser les nazis d'Ukraine et lutter contre l'OTAN".

 


Audiovisuel public: Dati dégaine le «vote bloqué» pour accélérer les débats

Brigitte Macron et Rachida Dati. (AFP)
Brigitte Macron et Rachida Dati. (AFP)
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  • Vendredi matin, à la reprise, rien n'a laissé présager que les discussions puissent s'accélérer. Un peu plus d'une demi heure après le début des débats, Mme Dati a annoncé que le gouvernement demandait au Sénat "de se prononcer par un vote unique
  • Cette procédure très rarement utilisée permet d'accélérer les débats en n'organisant qu'un seul vote, sur le texte et les amendements que le gouvernement choisit de conserver

PARIS: Fin de session chaotique au Sénat: face à l'"obstruction" de la gauche, la ministre de la Culture Rachida Dati a dégainé vendredi matin l'arme constitutionnelle du "vote bloqué" sur la réforme de l'audiovisuel public, pour tenter d'aboutir avant les congés parlementaires.

C'est une nouvelle vicissitude pour ce texte au parcours chaotique, porté à bout de bras par la ministre face à l'hostilité des syndicats, et qui pour l'essentiel prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel), sous l'autorité d'un président-directeur général.

L'examen du texte a avancé à très faible allure jeudi: suspensions de séance à répétition, rappels au règlement, motions de rejet préalable, invectives en pagaille... En plus de huit heures de débats, les sénateurs ont à peine démarré l'examen de l'article premier de la proposition de loi du sénateur Laurent Lafon.

A la manoeuvre, la gauche, bien décidée à jouer la montre, alors que la session extraordinaire doit théoriquement s'achever vendredi à minuit.

Vendredi matin, à la reprise, rien n'a laissé présager que les discussions puissent s'accélérer. Un peu plus d'une demi heure après le début des débats, Mme Dati a annoncé que le gouvernement demandait au Sénat "de se prononcer par un vote unique sur l'ensemble du texte", "en application de l'article 44 alinéa 3 de la Constitution".

Cette procédure très rarement utilisée permet d'accélérer les débats en n'organisant qu'un seul vote, sur le texte et les amendements que le gouvernement choisit de conserver.

"Après plus de sept heures de débat, nous n'avons pu débattre que de 31 amendements sur ce texte. On a vu encore ce matin (...) de l'obstruction, toujours de l'obstruction et encore de l'obstruction", a-t-elle justifié. Il restait alors environ 300 amendements à débattre.

Les débats, suspendus vers 10H15, ont repris près de deux heures plus tard, et le président de séance Didier Mandelli (LR) a pris acte de la demande du gouvernement.

Débats "escamotés" 

Les orateurs de la gauche ont successivement protesté contre ce "coup de force", selon le mot de l'ancienne ministre socialiste Laurence Rossignol. "On parle de liberté de la presse. Mais commençons déjà par respecter les droits du Parlement", a-t-elle tonné, rappelant que le Sénat avait d'autres outils à sa disposition pour discipliner les discussions.

Et ce alors que les débats ont déjà été "escamotés" en première lecture à l'Assemblée le 30 juin, après le vote surprise d'un motion de rejet déposée par les écologistes, face aux bancs désertés de la coalition gouvernementale.

"C'est vous qui êtes responsables du fait que le débat ne peut pas avoir lieu. Ce n'est pas nous", leur a rétorqué le rapporteur du texte, Cédric Vial (LR).

Le président de la commission de la culture Laurent Lafon (UDI) a lui aussi défendu la décision du gouvernement, pointant une obstruction "caractérisée" destinée à "empêcher que le Sénat confirme son soutien" au texte.

Selon des sources parlementaires, la décision de déclencher le "vote bloqué" était sur la table depuis jeudi.

Mais, alors que le président du Sénat et le ministre des Relations avec le Parlement étaient enclins à laisser le débat se dérouler, "c'est bien Rachida Dati", en première ligne face à la gauche, qui "à un moment donné (...) a tranché pour tout le monde", selon un poids lourd.

Désormais, l'examen du texte devrait pouvoir "aller au bout" avant la fin de la session, selon cette source. Et revenir sans doute à l'automne à l'Assemblée, à une date indéterminée.


Trois députés contraints de démissionner après avoir été déclarés inéligibles par le Conseil constitutionnel

La ministre française de la Culture Rachida Dati et le Premier ministre français Gabriel Attal  s'adressent à la presse lors d'une visite de campagne pour soutenir la candidate du MoDem Maud Gatel  et le candidat de la Renaissance Jean Laussucq pour les élections législatives, sur un marché, à Paris, le 5 juillet 2024. (Photo d'archives AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati et le Premier ministre français Gabriel Attal s'adressent à la presse lors d'une visite de campagne pour soutenir la candidate du MoDem Maud Gatel et le candidat de la Renaissance Jean Laussucq pour les élections législatives, sur un marché, à Paris, le 5 juillet 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Les dépenses irrégulières "représentent 21% du montant des dépenses du compte et 10,2% du plafond des dépenses autorisées dans la circonscription" et s'élèvent à 7.030 euros, a précisé le Conseil constitutionnel
  • Brigitte Barèges a été épinglée pour avoir facturé la participation à sa campagne de deux collaborateurs de son cabinet à la mairie de Montauban, alors qu'elle en était la maire

PARIS: Trois députés, les élus Ensemble pour la République (EPR) Jean Laussucq et Stéphane Vojetta ainsi que celle de l'Union des droites (UDR) Brigitte Barèges, ont été déclarés inéligibles par le Conseil constitutionnel vendredi, en raison d'irrégularités dans leurs comptes de campagne.

Jean Laussucq, député de Paris, Brigitte Barèges, députée du Tarn-et-Garonne, et Stéphane Vojetta, député pour les Français établis hors de France, ont été déclarés inéligibles "pour une durée d'un an" et "démissionnaires d'office" de leurs mandats, a annoncé le Conseil constitutionnel.

Il est reproché à Jean Laussucq d'avoir réglé "des dépenses de campagne au moyen de son compte bancaire personnel" et d'avoir laissé des tiers régler "directement une part significative des dépenses exposées pour sa campagne électorale" de 2024.

Les dépenses irrégulières "représentent 21% du montant des dépenses du compte et 10,2% du plafond des dépenses autorisées dans la circonscription" et s'élèvent à 7.030 euros, a précisé le Conseil constitutionnel.

Brigitte Barèges a été épinglée pour avoir facturé la participation à sa campagne de deux collaborateurs de son cabinet à la mairie de Montauban, alors qu'elle en était la maire.

Enfin, le Conseil constitutionnel a reproché à Stéphane Vojetta, élu dans une circonscription comprenant notamment l'Espagne et le Portugal, d'avoir réglé "irrégulièrement" une "part substantielle des dépenses engagées", durant sa campagne, notamment des "frais de transport".

Des élections législatives partielles devront être organisées prochainement pour désigner des nouveaux députés.

Deux autres députés élus lors des législatives de juillet 2024 avaient dû remettre leurs sièges en jeu après des décisions du Conseil constitutionnel, dans le Jura et en Saône-et-Loire.