Craignant une catastrophe humanitaire, l'ONU appelle au dialogue avec les talibans

"Si nous voulons faire progresser les droits de l'homme pour le peuple afghan, le meilleur moyen est d'aller de l'avant avec l'aide humanitaire, de dialoguer avec les talibans et de tirer avantage de cette aide humanitaire pour pousser à la mise en oeuvre de ces droits", a déclaré lundi Antonio Guterres, lors d'une conférence de presse à Genève, en marge d'une réunion ministérielle de haut niveau destinée à lever une aide financière d'urgence pour l'Afghanistan. (Photo, AFP)
"Si nous voulons faire progresser les droits de l'homme pour le peuple afghan, le meilleur moyen est d'aller de l'avant avec l'aide humanitaire, de dialoguer avec les talibans et de tirer avantage de cette aide humanitaire pour pousser à la mise en oeuvre de ces droits", a déclaré lundi Antonio Guterres, lors d'une conférence de presse à Genève, en marge d'une réunion ministérielle de haut niveau destinée à lever une aide financière d'urgence pour l'Afghanistan. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Craignant une catastrophe humanitaire, l'ONU appelle au dialogue avec les talibans

  • Guterres préconise de se servir de l'aide comme levier pour faire respecter les droits humains dans les discussions avec les nouveaux maîtres du pays
  • «Nous n'essayons pas de transformer l'Afghanistan en Suède, mais il y a un certain nombre de droits élémentaires qui doivent absolument être respectés»

GENEVE : Le patron de l'ONU a appelé lundi à se servir de l'aide humanitaire à l'Afghanistan, au bord de l'effondrement économique, comme levier pour faire respecter les droits humains dans les discussions avec les talibans.

"Si nous voulons faire progresser les droits de l'homme pour le peuple afghan, le meilleur moyen est d'aller de l'avant avec l'aide humanitaire, de dialoguer avec les talibans et de tirer avantage de cette aide humanitaire pour pousser à la mise en oeuvre de ces droits", a expliqué Antonio Guterres.

Il faisait valoir sa stratégie pour tenter de préserver les acquis de ces 20 dernières années lors d'une conférence de presse à Genève, en marge d'une réunion ministérielle de haut niveau destinée à lever une aide financière d'urgence pour l'Afghanistan.

"Il ne faut pas se faire d'illusion: Nous n'essayons pas de transformer l'Afghanistan en Suède ou même en Suisse, mais nous savons qu'il y a un certain nombre de droits élémentaires qui doivent absolument être respectés", a-t-il dit, et particulièrement les droits des femmes, que les talibans semblent déjà rogner, malgré leurs promesses.

Le chef de l'ONU a envoyé la semaine dernière à Kaboul le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, afin d'engager le dialogue au plus haut niveau et de discuter des conditions de l'aide.

Celui-ci a révélé lundi être revenu avec deux lettres. Dans l'une, les talibans s'engagent dans le détail à garantir la sécurité des travailleurs humanitaires, mais aussi l'accès aux populations. Dans l'autre, ils lancent un appel à la communauté internationale pour recevoir de l'aide à la reconstruction ou encore mettre sur pied des programmes contre le trafic de stupéfiants.

Nombre de pays refusent de fournir directement de l'aide au nouveau régime pour tenter de le faire plier.

Et à ceux qui dans la communauté internationale veulent l'étouffer à coup de sanctions, M. Guterres répond: "L'aide humanitaire ne résoudra pas les problèmes si l'économie de l'Afghanistan s'effondre".

Pour lui, la communauté internationale doit faire preuve d'imagination pour trouver des moyens de faire parvenir de l'argent à la population alors que de nombreuses sources d'approvisionnement en liquidité sont gelées.

Quand on lui demande s'il compte se rendre à Kaboul et à quelle condition, Antonio Guterres botte en touche: "C'est une question qui devra se décider au bon moment et dans les bonnes conditions".

Par ailleurs, M. Guterres s'est dit très satisfait du déroulement de la conférence ministérielle dont l'importante participation et les engagements financiers montrent, à ses yeux, la mobilisation de la communauté internationale pour l'Afghanistan.

M. Griffiths a indiqué en fin de réunion qu'au total, les Etats donateurs s'étaient engagés à verser 1,2 milliard de dollars d'aide à l'Afghanistan, mais sans pouvoir dire combien était destiné spécifiquement à l'appel d'urgence de l'ONU.

Celui-ci s'élève à 606 millions de dollars pour financer l'aide humanitaire pour 11 millions d'Afghans d'ici la fin de 2021, sur un total de 38 millions d'habitants.

M. Guterres a annoncé que l'ONU elle-même allait prélever 20 millions de dollars d'un fonds d'aide d'urgence pour soutenir immédiatement l'action des humanitaires et M. Griffith a encouragé les Etats à débourser l'argent rapidement.

Les Etats-Unis pour leur part se sont engagés à verser 64 millions de dollars pour l'appel d'urgence, soit un peu plus de 10% du total.

 

 

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.