La Fed exhorte le Congrès à relever sans délai le plafond de la dette

Il est "très important" de relever le plafond de la dette "dans les meilleurs délais afin que les Etats-Unis puissent payer leurs factures", a déclaré Jerome Powell, patron de la puissante Réserve fédérale alors que le Trésor estime que le plafond sera atteint d'ici fin octobre. (Photo, AFP)
Il est "très important" de relever le plafond de la dette "dans les meilleurs délais afin que les Etats-Unis puissent payer leurs factures", a déclaré Jerome Powell, patron de la puissante Réserve fédérale alors que le Trésor estime que le plafond sera atteint d'ici fin octobre. (Photo, AFP)
Il est "très important" de relever le plafond de la dette "dans les meilleurs délais afin que les Etats-Unis puissent payer leurs factures", a déclaré Jerome Powell, patron de la puissante Réserve fédérale alors que le Trésor estime que le plafond sera atteint d'ici fin octobre. (Photo, AFP)
Il est "très important" de relever le plafond de la dette "dans les meilleurs délais afin que les Etats-Unis puissent payer leurs factures", a déclaré Jerome Powell, patron de la puissante Réserve fédérale alors que le Trésor estime que le plafond sera atteint d'ici fin octobre. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 septembre 2021

La Fed exhorte le Congrès à relever sans délai le plafond de la dette

  • Jerome Powell avertit des conséquences économiques désastreuses en cas de défaut de paiement de la première puissance économique du monde
  • Les démocrates s’accrochent aux plans d'investissements de Biden, qui coûteraient $3500 milliards de dépenses, les républicains refusent de céder

WASHINGTON : Le président de la Banque centrale américaine a lancé mercredi un ferme avertissement au Congrès où les républicains refusent de relever le plafond de la dette au risque de précipiter les Etats-Unis dans une grave crise financière aux ramifications mondiales. 

Jerome Powell a ainsi rejoint une cohorte de responsables actuels et anciens qui avertissent des conséquences économiques désastreuses en cas de défaut de paiement de la première puissance économique du monde.

Il est "très important" de relever le plafond de la dette "dans les meilleurs délais afin que les Etats-Unis puissent payer leurs factures", a déclaré Jerome Powell, patron de la puissante Réserve fédérale (Fed) alors que le Trésor estime que le plafond sera atteint d'ici fin octobre.

Le plafond de la dette est le montant de dette à partir duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, ce qui l'empêche d'honorer ses paiements.

"C'est d'une importance cruciale", a ainsi tonné M. Powell. "Ne pas le faire pourrait entraîner de graves réactions, de graves dommages à l'économie, sur les marchés financiers et ce n'est tout simplement pas quelque chose que nous pouvons, que nous devrions envisager", a-t-il mis en garde.

Les démocrates de la Chambre des représentants ont voté mardi soir un texte qui comprend la suspension de la limite de la dette jusqu'en décembre 2022.

Mais ce texte est voué à l'échec au Sénat en raison de l'opposition républicaine.

Un défaut de paiement provoquerait un cataclysme financier mondial. Et la seule image de parlementaires dans l'impasse pourrait affecter les marchés et augmenter le coût des emprunts pour les Etats-Unis.

Si tous s'accordent au Congrès sur ce sombre scénario, les deux partis sont farouchement opposés sur la façon de l'éviter.

Les démocrates exhortent les républicains à approuver la suspension de la dette, comme ils l'ont déjà fait ensemble à de nombreuses reprises dans le passé.

Les républicains martèlent qu'il n'est pas question de soutenir une telle mesure destinée, selon eux, à financer les gigantesques projets d'investissements voulus par Joe Biden.

"Cette fois, c'est différent parce que les démocrates engagent toutes ces dépenses. Ils proposent des milliers et des milliers de milliards de dollars de dépenses sans une seule voix républicaine", a tempêté le sénateur John Barrasso.

Il faisait allusion à la possibilité de recourir à une procédure législative pour faire adopter des lois avec les seules voix démocrates.

Mais les démocrates sont eux-mêmes divisés sur les grands plans d'investissements qui engageraient un total de 3500 milliards de dollars de dépenses.

Pour le moment, le Trésor a essayé de gagner du temps en rognant sur les dépenses.

Face à une échéance désormais à l'horizon et des républicains inflexibles, six anciens secrétaires au Trésor, cinq démocrates et un républicain, ont alerté à leur tour sur les conséquences économiques dans un courrier adressé aux responsables du Congrès.  

"Même un défaut de paiement de courte durée pourrait menacer la croissance économique", écrivent-ils.

"Il serait très dommageable de saper la confiance dans la solidité et le crédit des États-Unis, et ce dommage serait difficile à réparer", opinent-ils.

Les deux partis ont continué mercredi de camper sur leur position.

Ainsi le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, qui avait plaidé en faveur d'une augmentation du plafond sous l'ancien président Donald Trump, a demandé aux démocrates d'endosser seuls cette décision.

"Mon conseil au gouvernement démocrate, au président, à la Chambre et au Sénat: ne jouez pas à la roulette russe avec notre économie", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Prenez vos responsabilités et relevez le plafond de la dette pour couvrir tout ce que vous avez fait, au cours de toute cette année".

Bernie Sanders, élu indépendant et figure progressiste majeure, a, lui, déploré l'attitude des républicains.

"Je n'arriverais pas à comprendre, et je pense que les Américains non plus, que le parti républicain permette que la plus grande économie du monde se retrouve en défaut de paiement sur des prêts et de l'argent déjà dépensés, surtout dépensés sous l'administration Trump."

Cela "mettrait l'économie mondiale à genoux", a-t-il insisté. Pour ces raisons, il estime que les républicains vont finir par flancher.

Jerome Powell a, lui, conclu: "Personne ne devrait partir du principe que la Fed ou qui que ce soit d'autre peut protéger les marchés ou l'économie en cas de défaillance".

 


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.