Allemagne: le SPD de peu en tête, succession de Merkel incertaine

Olaf Scholz, actuel vice-chancelier, est candidat au poste de la chancellerie pour le parti social-démocrate (SPD) et  Armin Laschet, chef de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) (Photo, AFP)
Olaf Scholz, actuel vice-chancelier, est candidat au poste de la chancellerie pour le parti social-démocrate (SPD) et Armin Laschet, chef de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

Allemagne: le SPD de peu en tête, succession de Merkel incertaine

Olaf Scholz, actuel vice-chancelier, est candidat au poste de la chancellerie pour le parti social-démocrate (SPD) et  Armin Laschet, chef de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) (Photo, AFP)
  • «Les citoyens veulent un changement, ils veulent que le prochain chancelier soit le candidat du SPD», estime Olaf Scholz, actuel vice-chancelier
  • Pour les chrétiens-démocrates, les «pertes sont amères», a toutefois admis Paul Ziemak, numéro deux de la CDU

BERLIN: Les sociaux-démocrates allemands ont remporté de justesse dimanche les élections législatives marquant la fin de l'ère Merkel, mais le pays se prépare à une longue période d'incertitude sur la succession de la chancelière.


Tant le centre gauche que le centre droit revendiquent en effet de former le prochain gouvernement, augurant de longues et incertaines tractations dans un pays attaché la stabilité qu'a incarnée Angela Merkel durant seize ans.


Les sociaux-démocrates du SPD et leur chef de file Olaf Scholz s'adjugent la première place avec entre 25,9% et 26% des voix, soit un léger avantage sur les conservateurs CDU/CSU de la chancelière et leur candidat Armin Laschet, qui obtiennent entre 24,1% et 24,5%, sur la base de projections des sondeurs.

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Présentation d'Olaf Scholz (SPD), Armin Laschet (CDU) et Annalena Baerbock (Verts), les candidats au poste de chancelier des trois partis en tête des sondages avant les élections législatives du 26 septembre (GraPhique, AFP)

Pour Olaf Scholz, le message est clair : "les citoyens veulent un changement, ils veulent que le prochain chancelier soit le candidat du SPD", a-t-il lancé sitôt les premiers résultats connus.


Problème: malgré leur score "décevant", les conservateurs entendent bien former eux aussi le prochain exécutif, a prévenu dans la foulée, Armin Laschet, qui s'est exprimé au côté de Mme Merkel.


"Nous ferons tout ce que nous pouvons pour construire un gouvernement dirigé par l'Union" CDU-CSU, a assuré le candidat chrétien-démocrate.


Dans un scrutin marqué par l'émiettement des suffrages, chacun des deux camps a en effet besoin de trouver deux autres formations pour former une coalition majoritaire à la chambre des députés, une première depuis les années 1950, 


Paralysie

Cette compétition qui se profile risque de plonger la première économie européenne dans une longue période d'immobilisme et de négociations entre partis.


Olaf Scholz comme Armin Laschet souhaitent qu'elles aboutissent "avant Noël". A l'issue du précédent scrutin de 2017, l'actuelle grande coalition n'avait vu le jour qu'après six mois.


Pour les chrétiens-démocrates, les "pertes sont amères", a admis Paul Ziemak, numéro deux de la CDU. Jamais le parti n'était tombé sous le seuil de 30%. En 2017, il avait encore enregistré 32,8% des suffrages.


Symbole de cette déconfiture : la circonscription d'Angela Merkel, dans laquelle elle était élue députée depuis 1990, tombe aux mains du SPD.


Pour le vieux parti allemand de centre-gauche, donné moribond il y a encore quelques mois, ce scrutin marque une renaissance inattendue.


Les chrétiens-démocrates subissent eux un revers sans précédent, qui va entraîner des remous en interne.


Le score inférieur à 30% est une "catastrophe", selon le quotidien populaire Bild.


Ce recul jette une ombre sur la fin de règne de Mme Merkel, dont la popularité personnelle reste au zénith au terme de quatre mandats mais qui s'est avérée incapable de préparer sa succession. Les tractations vont sans doute retarder le départ effectif de la chancelière, 67 ans dont plus de 30 passés en politique.

«Faiseurs de roi»

Les Verts et leur candidate Annalena Baerbock, un temps favoris du scrutin, manquent le coche avec 14,8%, selon les estimations. Maigre motif de satisfaction: ils battent leur record de 2009, quand ils avaient obtenu 10,7% des voix, et pourraient emporter la mairie de Berlin.


Les libéraux du FDP (droite), quatrième avec environ 11,5%, apparaissent comme les "faiseurs de rois" incontournables pour bâtir une future coalition.


L'extrême droite de l'AfD, dont l'entrée au Bundestag avait été le fait saillant du scrutin de 2017, confirme son enracinement dans le paysage politique allemand. Mais avec entre 10 et 11%, ce parti miné par des conflits internes, est en léger recul par rapport à il y a quatre ans (12,6%).


Au final Olaf Scholz, vice-chancelier austère et ministre des Finances du gouvernement sortant, semble avoir sur le papier les meilleures chances de succéder à Angela Merkel. Quelque 55% des Allemands préfèrent cette option, selon un sondage de la chaîne ZDF.


Mais rien n'est acquis. Les Verts se réservent la possibilité de s'allier tant avec le SPD qu'avec la droite, affirmant vouloir surtout promouvoir leur programme en faveur du climat.

Guerre des chefs à la CDU?

L'option d'une coalition purement de gauche en revanche semble désormais écartée, la gauche radicale Die Linke ayant enregistré un score trop faible.


Après une campagne chaotique marquée par ses erreurs et insuffisances, M. Laschet, le grand perdant de la soirée à ce stade, va devoir se montrer très persuasif pour éviter de reléguer son camp pour la première fois sur les bancs de l'opposition depuis 2005. 


Déjà critiqué pendant la campagne pour ses bourdes à répétition, il a commis une nouvelle gaffe dimanche en votant: il a enfreint la règle du secret du bulletin, en laissant apparaître son choix devant les caméras.


L'après Merkel risque au final de donner lieu à une nouvelle guerre des chefs au sein de la droite allemande, où la question de l'avenir de M. Laschet à la tête de la CDU est posée, huit mois après son élection.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.