Syrie: le rapatriement des familles françaises de djihadistes en question devant la CEDH

De nombreuses familles de djihadistes présumés sont emprisonnées dans le camp d’Al-Hol en Syrie (DELIL SOULEIMAN / AFP).
De nombreuses familles de djihadistes présumés sont emprisonnées dans le camp d’Al-Hol en Syrie (DELIL SOULEIMAN / AFP).
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

Syrie: le rapatriement des familles françaises de djihadistes en question devant la CEDH

  • Depuis la chute de l'organisation Etat islamique en 2019, Paris a rapatrié une trentaine d'enfants au cas par cas, majoritairement des orphelins
  • La France est pour l'heure le seul Etat européen attaqué devant la CEDH sur cette question

STRASBOURG: La France enfreint-elle les droits humains de ses citoyens en ne rapatriant pas des femmes et enfants de djihadistes en Syrie ? La question sera soumise mercredi aux juges de la Grande Chambre, formation la plus importante de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

Instance judiciaire du Conseil de l'Europe, basée à Strasbourg, la CEDH se penchera à 09H15 sur deux requêtes déposées en mai 2019 et octobre 2020 par les parents de Françaises parties avec leurs compagnons en Syrie où elles ont eu des enfants et qui sont désormais détenues dans des camps de réfugiés du nord-est syrien. Ces camps rassemblent des membres de familles de djihadistes et sont administrés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), conduites par les Kurdes.

Les quatre parents de ces deux femmes, désignés uniquement par leurs initiales, ont demandé au ministère français des Affaires étrangères le rapatriement en France de leurs filles et petits-enfants. Dans les deux cas, le juge des référés du tribunal administratif rejeta leurs demandes et les pourvois devant le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative en France, ont été rejetés en avril 2019 et septembre 2020.

Depuis la chute de l'organisation Etat islamique en 2019, Paris a rapatrié une trentaine d'enfants au cas par cas, majoritairement des orphelins, mais estime, en revanche, que les adultes, accusés de complicité avec l'organisation ultraradicale, devraient être jugés sur place.

Traitements inhumains ?

Saisie à l'encontre d'un Etat lorsque tous les recours nationaux sont épuisés, la CEDH juge du respect par 47 Etats du continent européen de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Dans ce cas, les 17 juges de la Grande Chambre, dont le président de la CEDH, l'Islandais Robert Spano, devront déterminer si la France a violé l'article 3 de la convention qui interdit les traitements inhumains ou dégradants.

Les requérants allèguent également que ces refus de rapatriement sont contraires à un article indiquant que "nul ne peut être privé du droit d'entrée sur le territoire de l'Etat dont il est le ressortissant".

Dans la première affaire, la fille des requérants, née en 1991, a quitté la France en 2014 pour rejoindre le territoire syrien contrôlé par l'Etat islamique avec son compagnon, mort en février 2018. Ils ont eu deux enfants nés en Syrie en 2014 et 2016. La femme et ses enfants auraient été arrêtés en février 2019 et seraient depuis dans le camp d'Al-Hol (nord-est de la Syrie), explique la CEDH.

Dans la seconde affaire, très similaire, la fille des requérants est partie en juillet 2015 pour l'Irak puis pour la Syrie, où elle donna naissance à un enfant en janvier 2019. Elle a été retenue avec son bébé dans le camp d'Al-Hol à compter de mars 2019, puis dans le camp de Roj, également contrôlé par les Kurdes. "Le père aurait été emprisonné dans une prison kurde", poursuit la cour.

L'ONG Save the Children a déploré jeudi le décès depuis début 2021 de 62 enfants dans ces deux camps abritant, dans des conditions de vie décriées, des dizaines de milliers de déplacés, dont quelque 40.000 enfants.

Décision ultérieure

Après l'audience, les juges de la CEDH se retireront pour délibérer et rendront leur décision dans plusieurs mois. Celle-ci sera définitive.

L'audience, publique mais avec un accès restreint en raison de la situation sanitaire, sera filmée et la vidéo sera mise en ligne sur le site internet de la CEDH à partir de 14H30.

Si la France est pour l'heure le seul Etat européen attaqué devant la CEDH sur cette question, sept États membres du Conseil de l'Europe (Norvège, Danemark, Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Espagne et Suède) ont demandé à intervenir dans la procédure, ce qui a également été accordé à plusieurs organisations non gouvernementales, comme la Défenseure des droits ou l'ONG britannique de défense des droits Reprieve.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.