Une oeuvre composée par un musicien noir, première historique au Met Opera

L'acteur Will Liverman et les membres de la distribution interprètent une scène lors d'une répétition de "Fire Shut Up in My Bones" de Terence Blanchard au Metropolitan Opera le 24 septembre 2021 à New York. (Photo, AFP)
L'acteur Will Liverman et les membres de la distribution interprètent une scène lors d'une répétition de "Fire Shut Up in My Bones" de Terence Blanchard au Metropolitan Opera le 24 septembre 2021 à New York. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 28 septembre 2021

Une oeuvre composée par un musicien noir, première historique au Met Opera

  • Le livret est inspiré des mémoires de Charles Blow, un chroniqueur du New York Times qui raconte son passage à l'âge adulte en tant que garçon noir dans le sud des Etats-Unis
  • Plus d'une heure avant la représentation, une longue file d'attente s'était formée pour montrer sa carte de vaccination puis s'asseoir sur les bancs, dans l'amphithéâtre de 1700 places

NEW YORK : Après un an et demi de rideau baissé à cause du coronavirus, le Metropolitan Opera de New York a retrouvé le public lundi soir pour une première historique: une oeuvre composée par un musicien noir, le trompettiste Terence Blanchard.

Pour l'occasion, l'opéra "Fire shut up in my bones" a été joué dans l'antre habituel du Met Opera, au Lincoln Center, mais diffusé aussi sur un écran géant, dans un grand amphithéâtre en plein air d'un parc d'Harlem, où l'entrée était gratuite.

En 138 ans d'existence et malgré de grands compositeurs afro-américains aux Etats-Unis comme William Grant Still, la prestigieuse maison n'avait jamais porté sur scène l'un de leurs opéras, contrairement à d'autres scènes du pays.

C'est chose faite depuis lundi, avec cette oeuvre contemporaine, aux accents jazz et blues de Terence Blanchard, trompettiste renommé et célèbre pour avoir composé les bandes originales de nombreux films de Spike Lee.

Le livret, écrit par la cinéaste américaine Kasi Lemmons, est inspiré des mémoires de Charles Blow, un chroniqueur du New York Times qui raconte son passage à l'âge adulte en tant que garçon noir dans le sud des Etats-Unis, aux prises avec le racisme, les mauvais traitements et la découverte de sa sexualité.

Plus d'une heure avant la représentation, à l'ombre des arbres du Marcus Garvey Park, près de la 125e rue à Harlem, une longue file d'attente s'était formée pour montrer sa carte de vaccination puis s'asseoir sur les bancs, dans l'amphithéâtre de 1 700 places bientôt rempli. Avant que le baryton Will Liverman ne chante les premières notes, l'orchestre, dirigé par Yannick Nézét-Séguin, a fait retentir l'hymne américain, applaudi par une foule debout au Lincoln Center comme à Harlem.

«Jamais pour un opéra»

"Je suis déjà venu ici (pour des événements culturels), mais jamais pour un opéra", a déclaré à l'AFP l'un des spectateurs au parc, Mark Thomas, 60 ans. "C'est chouette, cela donne un accès (à l'opéra) à des personnes qui n'y auraient pas accès habituellement", a ajouté ce comptable habitant du quartier, un élégant chapeau de paille sur la tête.

Fin 2019, le Metropolitan Opera avait annoncé mettre à son programme l'opéra de Terence Blanchard, déjà joué à Saint-Louis, sans préciser quelle place prendrait cette oeuvre dans sa saison. Un an et demi plus tard, et après l'affaire George Floyd, "Fire shut up in my bones" est à l'affiche de la réouverture post-Covid, un symbole encore plus important.

Cela "dépasse ma personne" avait confié à l'AFP le musicien de 59 ans, récompensé six fois aux Grammy Awards et nommé aux Oscars, y voyant un signe qui "en dit plus long sur ce qu'il se passe dans notre pays et dans le monde de l'art".

Mais pour Linda Talton, une consultante en éducation de 54 ans qui habite le quartier d'Harlem, "cela aurait dû arriver il y a bien plus longtemps". "C'est une honte qu'il ne soit que le premier. Nous sommes en 2021. Nous devrions avoir honte, en tant que pays", ajoute cette femme, cheveux courts teints en blond, qui se dit quand même "très heureuse". "Terence Blanchard est incroyable, c'est une légende, c'est très beau qu'il honore cet espace", dit-elle.  

Pendant la pandémie, le Met, premier employeur des Etats-Unis dans le domaine du spectacle vivant avec plus de 3.000 salariés, a aussi dû faire face à de longues négociations sociales, sur fond de baisses de salaires, pour pouvoir reprendre.

Un accord a finalement été trouvé à la fin du mois d'août: il prévoit des réductions de salaire pour les musiciens, la direction s'engageant à en rétablir une partie quand les recettes de billetterie atteindront 90% du niveau d'avant la pandémie.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.