En Tunisie, l'économie, dossier prioritaire du futur gouvernement

Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 29 septembre 2021 montre le président Kais Saied (à droite) et Najla Bouden lors d'une réunion dans la capitale Tunis. (Photo, AFP)
Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 29 septembre 2021 montre le président Kais Saied (à droite) et Najla Bouden lors d'une réunion dans la capitale Tunis. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 01 octobre 2021

En Tunisie, l'économie, dossier prioritaire du futur gouvernement

  • Najla Bouden a promis sur son compte Facebook d'«oeuvrer à la formation d'un gouvernement homogène pour faire face aux difficultés économiques du pays et lutter contre la corruption»
  • Priorité des priorités, «il faut que le gouvernement relance les négociations avec le FMI pour trouver des financements», estime l'économiste Mohsen Hassan

TUNIS: La nouvelle cheffe du gouvernement en Tunisie va devoir se pencher en priorité sur une grave crise économique dans un pays dont l'instabilité chronique freine aussi les ardeurs des investisseurs et des bailleurs de fonds.

Le président Kais Saied a chargé mercredi une géologue de formation, Najla Bouden, de former un nouveau gouvernement, deux mois après avoir limogé le précédent et suspendu le Parlement.

Mme Bouden a promis sur son compte Facebook d'"oeuvrer à la formation d'un gouvernement homogène pour faire face aux difficultés économiques du pays et lutter contre la corruption".

Les milieux d'affaires restent dans l'expectative. D'autant que Mme Bouden est dépourvue de compétences économiques et sera une cheffe de gouvernement aux prérogatives réduites, en vertu des "mesures exceptionnelles" décrétées par le chef d'Etat pour formaliser les pleins pouvoirs qu'il s'était arrogés le 25 juillet.

Priorité des priorités, "il faut que le gouvernement relance les négociations avec le FMI pour trouver des financements", estime l'économiste Mohsen Hassan.

La crise tunisienne, caractérisée par une croissance en berne depuis 10 ans (+0,6% par an en moyenne) et une forte inflation (6% par an), a été aggravée par la pandémie de la Covid qui a mis le pays à l'arrêt et l'a  privé de cruciales recettes touristiques (jusqu'à 14% du PIB et environ 400 000 emplois en jeu). 

«Payer la facture»

Le PIB a ainsi plongé de 8,8% en 2020, une chute qui devrait être à peine compensée de moitié en 2021: +4% de croissance prévue par la Banque mondiale.

Pour sortir de l'ornière, à côté des aides reçues notamment de l'Union européenne, la Tunisie s'est tournée pour la quatrième fois en 10 ans vers le Fonds monétaire international (FMI), dont elle espère obtenir dès 2021 un prêt de 3,3 milliards d'euros, mais les négociations sont au point mort depuis le coup de force de M. Saied.

"Malheureusement l'économie est en train de payer la facture de l'instabilité politique – neuf gouvernements en 10 ans – et le prix de l'ignorance de la classe politique du volet économique", ajoute M. Hassan, un ancien ministre du Commerce.

Le chômage est passé de 15% avant la pandémie à près de 18%, dont une forte proportion de femmes et jeunes. Un cinquième des 12 millions d'habitants sont considérés comme pauvres ou vulnérables (vivant avec maximum 5,5 dollars par jour), ce qui a nourri des mouvements de protestation.

Les autorités ont dû creuser la dette qui approche déjà les 80% du PIB pour payer une armada de fonctionnaires (14% de la population active), faisant enfler encore le déficit budgétaire (plus de 10%).

«État d'urgence économique»

M. Hassan juge la situation tellement grave qu'il faudrait "décréter l'état d'urgence économique" et s'inquiète de ce que M. Saied n'ait annoncé aucune mesure dans ce domaine, hormis ses promesses de mettre fin à la corruption.

"Il n'y a aucune visibilité, même à court terme, ce qui est grave. En plus, la confiance entre les acteurs économiques ne cesse de se dégrader, nous avons perdu une grande partie de nos partenaires étrangers", déplore-t-il.

L'entrepreneur Mehdi Bhouri, ancien macroéconomiste à la Banque centrale de Tunisie, redoute de faire les frais de cette désaffection.

M. Bhouri a lancé il y a trois ans, une start-up pour la culture d'une micro-algue dont est extraite l'asthaxanthine, utilisée comme anti-oxydant, anti-vieillissement et contre l'hypertension.

Pour passer à une production à grande échelle, il a sollicité des investisseurs étrangers mais le "flou qui règne sur la Tunisie" lui fait craindre de voir s'évanouir ces partenariats.

"Un horizon plus clair me permettra d'obtenir le dernier accord de financement et de lancer très rapidement" la phase industrielle du projet, dit M. Bhouri qui "accepte et comprend la situation exceptionnelle" actuelle mais se demande "jusqu'à quand cela durera ?" 

Tarak Cherif, président de la Confédération patronale Conect regroupant des jeunes entrepreneurs, souhaiterait voir l'Etat "essayer de faire vite, de nous donner un cap et mettre en place un gouvernement pour suivre les grands dossiers".

À ses yeux, il est indispensable de rétablir la confiance des investisseurs pour "sortir de cette situation compliquée".

La Tunisie va rapidement devoir faire face à des échéances: elle doit rembourser 4,5 milliards d'euros sur l'année en cours et a besoin d'une rallonge budgétaire de 5,7 milliards d'euros pour boucler le budget de cette année.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.