En Irak, derrière la renaissance de Ramadi, un politicien à l'ascension fulgurante

Parmi les projets en gestation, des centres commerciaux, un aéroport international, une zone franche qui accueillera la marchandise des trois postes-frontières reliant Al-Anbar à la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite. (AFP)
Parmi les projets en gestation, des centres commerciaux, un aéroport international, une zone franche qui accueillera la marchandise des trois postes-frontières reliant Al-Anbar à la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite. (AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

En Irak, derrière la renaissance de Ramadi, un politicien à l'ascension fulgurante

  • Longtemps marginalisée dans l'Ouest de l'Irak, Ramadi oeuvre pour son décollage économique, sous l'impulsion de l'influent chef du Parlement
  • Le journaliste Amer Alkubaisi, proche de la coalition Azm, dénonçait en septembre sur les réseaux sociaux Tagadom comme «un projet personnel», «de la poudre aux yeux» écrivait-il

RAMADI: Un hôtel de luxe en construction sur l'Euphrate, un hôpital privé à l'équipement ultrasophistiqué et surtout pleins de projets en préparation. Longtemps marginalisée dans l'Ouest de l'Irak, Ramadi oeuvre pour son décollage économique, sous l'impulsion de l'influent chef du Parlement.


Dans cette province majoritairement sunnite d'Al-Anbar, une sanglante guérilla contre les forces américaines avait éclaté après l'invasion en 2003. Les attentats d'Al-Qaïda et l'arrivée de l'Etat islamique (EI) ont fait des ravages. La reconquête fin 2015 s'est faite au prix d'immenses destructions, laissant le chef-lieu Ramadi en ruine.


Aujourd'hui, la ville veut attirer les investisseurs, portée par le chef du Parlement, Mohamed al-Halboussi, qui cultive cette image de quadragénaire dynamique pour consolider son assise populaire.


Pour ce politicien à l'ascension fulgurante, les législatives anticipées du 10 octobre s'annoncent comme un plébiscite. Son portrait et ceux des candidats de son mouvement Taqadom (progrès) sont omniprésents à Ramadi, éclipsant presque les rivaux de la coalition Azm qui réunit des barons de la politique sunnite.


Ici, les avenues au goudron impeccable sont bordées de lampadaires neufs et de pelouses. Sur la rive de l'Euphrate, les ouvriers s'activent pour finir un hôtel cinq étoiles de 15 étages et 184 chambres, le premier dans la province. Budget: 60 millions de dollars.


C'est un des projets phares de la municipalité, en partenariat avec le privé, et celle-ci ne lésine pas sur le luxe: pierre importée d'Espagne, marina sur le fleuve, spa et piscines.

«Plus cher qu'à Bagdad»
Majed Hatem Ghadbane, l'entrepreneur qui construit l'hôtel, ne tarit pas d'éloges au sujet des autorités locales, et de M. Halboussi: "C'est à lui que revient le mérite de la construction dans la province."


Dans un pays aux infrastructures ravagées par la guerre, où l'économie peine à décoller malgré la manne pétrolière, c'est un mini-boom riche en symboles. D'autant plus pour une communauté sunnite qui se dit marginalisée par le pouvoir central, dominé par les chiites, et qui n'a pas l'autonomie des Kurdes dans le Nord.


Le journaliste Amer Alkubaisi, proche de la coalition Azm, dénonçait en septembre sur les réseaux sociaux Tagadom comme "un projet personnel", "de la poudre aux yeux" écrivait-il.


Les travaux ne sont pas finis au principal hôpital public, même s'il est fonctionnel. Mais la clinique privée al-Safwa a ouvert ses portes en avril. Certains départements sont "disponibles pour la première fois dans la province", assure le directeur, Mohamed Mosleh Hannouche.


Lui aussi souligne l'attractivité de la région. "Les prix des terrains ont quasiment doublé, c'est plus cher qu'à Bagdad", ajoute le pédiatre.


Parmi les projets en gestation, des centres commerciaux, un aéroport international, une zone franche qui accueillera la marchandise des trois postes-frontières reliant Al-Anbar à la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite, explique le gouverneur Ali Al-Dulaimi.


Candidat aux législatives, il se présente au côté de M. Halboussi.

«Sommet de la pyramide»
Député en 2014, un temps chef de la commission des finances, M. Halboussi fut brièvement gouverneur d'Al-Anbar. Avant de devenir en 2018 le plus jeune président du Parlement jamais élu, avec le soutien du bloc proIran.


"Il a gravi les échelons rapidement", reconnaît l'analyste politique Hamzeh Haddad. En faisant cela "il s'est engagé contre la veille garde de la politique sunnite, les unissant contre lui."


M. Halboussi élargit ses contacts régionaux. En septembre, il était reçu par le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane (MBZ). Quelques jours plus tôt, c'était le président Abdel Fattah al-Sissi au Caire.


"Il y a un renforcement des liens entre l'Irak et les Emirats, surtout dans le domaine des affaires mais aussi sur le plan politique. L'administration actuelle a des connexions, ça vient du Premier Ministre et du chef du Parlement", ajoute M. Haddad.


Peut-il obtenir un deuxième mandat de président du Parlement? "Personne ne l'a encore fait. Mais si quelqu'un peut y arriver, c'est Halboussi", souligne l'analyste.


Dans son bureau, le directeur de la municipalité de Ramadi, Omar Mechaane Dabbous, exhibe des planches d'architecture. Des tours de verre rutilantes, un parking de plusieurs étages aux courbes futuristes. Tout comme il évoque un complexe immobilier confié à une entreprise émiratie.


Il faudra selon lui quatre années supplémentaires à M. Halboussi pour poursuivre le développement. "Nous espérons qu'il restera au sommet de la pyramide pour poursuivre ce qu'il a commencé avec son équipe".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.