Allemagne: Tesla fête sa nouvelle usine berlinoise, malgré les polémiques

Des visiteurs assistent à l'événement portes ouvertes au cours duquel les résidents locaux ont été invités à visiter le chantier de construction de l'usine Gigabit de la société automobile Tesla à Grünheide, près de Berlin, le 9 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des visiteurs assistent à l'événement portes ouvertes au cours duquel les résidents locaux ont été invités à visiter le chantier de construction de l'usine Gigabit de la société automobile Tesla à Grünheide, près de Berlin, le 9 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 09 octobre 2021

Allemagne: Tesla fête sa nouvelle usine berlinoise, malgré les polémiques

  • À travers ces «portes ouvertes», le constructeur américain veut montrer patte blanche auprès des habitants
  • Manifestations, recours en justice, lettres ouvertes... des opposants, soutenus par des associations, se sont mobilisés ces derniers mois pour retarder le projet

 GRÜNHEIDE: Opération séduction près de Berlin: le constructeur Tesla accueille samedi plusieurs milliers de personnes pour célébrer sa "giga-usine" allemande, avec une cérémonie aux allures d'inauguration, alors que l'entreprise n'a toujours pas reçu de permis de construire et que certains riverains s'opposent au projet.         

Dès 10h00 locales (8H00 GMT), les participants ont été acheminés par des navettes spéciales à Grünheide, formant de longues files d'attentes pour accéder à la première usine européenne du groupe, devant laquelle des dizaines de chapiteaux blancs, une grande roue et des manèges ont été installés.

"Je voulais jeter un coup d'oeil. Tesla est un super constructeur automobile très innovant", explique Dominique, un ingénieur de 25 ans, habitant de la région.

Au programme : concert de musique électro, visite de l'usine et "food trucks" végétariens, pour une journée que le groupe américain veut à l'image de Berlin, capitale européenne de la fête.

"La fête de la giga usine de Berlin c'est aujourd'hui!", s'est réjouit sur Twitter l'emblématique patron du groupe Elon Musk, qui sera présent.

«Aucune date»

À travers ces "portes ouvertes", le constructeur américain veut montrer patte blanche auprès des habitants, après plusieurs mois de polémiques ayant émaillé le chantier.

Tesla a en effet bénéficié d'une procédure exceptionnelle et controversée d'autorisation préalable, qui lui a permis de débuter les travaux dès 2019, avant même de recevoir un permis de construire.

Or, aucun agrément définitif n'a depuis été délivré par les autorités locales, qui évaluent encore l'impact de l'usine sur l'environnement, alors même que les travaux sont presque terminés.

Ce régime d'exception -et la situation ubuesque qui en découle- a suscité la colère de certains riverains, s'inquiétant d'une atteinte aux ressources en eau et sur la biodiversité de la région.

"Stop Tesla", "l'eau et la forêt ne sont pas pour le profit privé"  : quelques riverains se sont d'ailleurs rassemblés samedi matin à une centaine de mètres de l'usine pour exprimer leur rejet du projet.

"Il est incroyable de pouvoir construire une telle usine sans autorisation!", s'indigne Gurdrun Lübeck, militante associative locale de 69 ans.

Manifestations, recours en justice, lettres ouvertes... des opposants, soutenus par des associations, se sont mobilisés ces derniers mois pour retarder le projet.

L'an dernier, la justice a même contraint Tesla à suspendre son chantier en raison du risque de destruction d'habitat naturel d'espèces protégées de lézards et de serpents.

Une consultation publique, prévue dans le cadre de la procédure d'obtention du permis, est ouverte jusqu'au 14 octobre.

Aucune autorisation définitive ne devrait être accordée, indispensable pour que l'usine lance la production.

"Aucune date n'est encore fixée" pour délivrer cette autorisation, a assuré le ministère de l'Environnement du Brandebourg, la région où est implantée l'usine.

Retards

Parmis les invités à la fête, pour la plupart des habitants de la région, on ne trouve pas que des soutiens inconditionnels de l'entreprise. 

"Je suis critique, en quelque sorte. Il n'y a pas assez de routes, de place, pour une telle usine ici", estime Marlen Winkler, 35 ans.

L'usine, annoncée en grande pompe en novembre 2019, est située à Grünheide, en banlieue de Berlin, et s'étendra sur 300 hectares, pour une production de 500 000 véhicules électriques par an.

Mais beaucoup craignent l'insuffisance des infrastructures pour accueillir une telle installation, dans cette ancienne région d'Allemagne de l'Est.

L'usine doit en tout cas bénéficier des technologies dernier cri, avec notamment "la plus grande machine de moulage de pièces détachées au monde", note Ferdinand Dudenhöffer, expert automobile et directeur de l'institut allemand Center Automotive Research.

"Cela permettra de diminuer considérablement les coûts de production et rendre les produits de meilleure qualité", estime-t-il.

Elon Musk prévoit également d'y construire "la plus grande fabrique de batteries au monde". 

Le groupe devra démonter l'usine à ses frais si aucun permis de construire ne lui était délivré.

Une issue jugée "improbable" par Ferdinand Dudenhöffer, en raison du "soutien politique" au projet. "L'ensemble des partis politiques y sont favorables", rappelle l'expert. 

Mais des "modifications de l'édifice" pourraient être demandées, retardant l'ouverture. Celle-ci, initialement prévue en juillet, a déjà été repoussée à fin 2021/début 2022.          


La Bourse de Paris prudente, entre budget et Nvidia

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
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  • La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia
  • Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine

PARIS: La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, fer de lance de l'intelligence artificielle sur les marchés, tout en surveillant la situation politique en France.

Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 gagnait 0,30% à 7.732,59 points.

Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine.

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

Le géant américain publiera ses résultats après la fermeture de Wall Street (22H00).

Les places boursières sont portées ces dernières années par un engouement  autour de l'intelligence artificielle. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.

Il "représente désormais environ 8% du S&P 500. Ses résultats, ou la réaction du marché à ceux-ci, pourraient donc fortement influencer le marché", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

D'ici là, "les investisseurs continueront à faire preuve de prudence", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La dette française sur le grill

La situation politique et budgétaire en France inquiète les investisseurs, depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu'il solliciterait la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain, avec peu de chances de l'obtenir.

Le chef du gouvernement a promis mardi de se battre et demandé aux oppositions de "réfléchir" et de renoncer à leurs "réflexes spontanés", les appelant à choisir entre le "chaos" et "la responsabilité".

Après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d'intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% vers 09H40, au même niveau que la veille.

Mais il reste proche de celui imposé à l'Italie (3,56%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d'une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance  et de limitation des dépenses.

Et l'écart entre le taux d'intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le "spread", atteignait lui 0,78 point, contre 0,70 point en début de semaine avant l'intervention de M. Bayrou.

Nouvelle commande pour Alstom

Le géant français Alstom (-0,38% à 20,75 euros) ne profitait pas de la commande annoncée mardi de "quelques centaines de millions d'euros" pour fournir une ligne de métro à Mumbai en Inde.

 


Lancement de l'application d'IA saoudienne Humain Chat dans le Royaume

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  • L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe
  • Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens

RIYAD: L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe, désormais accessible aux utilisateurs du Royaume.

Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens.

Humain, une entreprise d’intelligence artificielle entièrement détenue par le Fonds d’investissement public (PIF), a été lancée en mai dernier par le prince héritier Mohammed ben Salmane. L’objectif est de développer des modèles linguistiques arabes de grande envergure et de positionner le Royaume comme un pôle mondial de l’innovation en IA.

L’application est disponible sur iOS, Android, ainsi que via navigateur web, et devrait prochainement être déployée dans d’autres pays arabophones.

« Le lancement de HUMAIN Chat est une source de fierté pour l’Arabie saoudite, marquant une étape historique dans notre mission de construire une IA souveraine, à la fois techniquement avancée et culturellement authentique, » explique Tareq Amin, PDG de HUMAIN.

ALLAM, développé entièrement par une équipe de plus de 120 spécialistes de l’IA, dont 35 chercheurs titulaires d’un doctorat en Arabie saoudite, a été conçu pour servir les 350 millions de locuteurs arabes à travers le monde.

Le modèle est sensible aux aspects culturels, comprend les différents dialectes arabes, et maîtrise l’ensemble des formes de la langue, de l’arabe classique aux variantes locales.

Disponible également en anglais, ce modèle a été entraîné sur l’un des plus grands ensembles de données arabes jamais réunis, puis affiné grâce aux retours de plus de 600 experts sectoriels et 250 évaluateurs. Le résultat : une maîtrise inégalée de l’arabe, alignée sur les nuances culturelles, religieuses et sociales du monde islamique et du Moyen-Orient, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

« Nous prouvons que des technologies compétitives à l’échelle mondiale peuvent naître de notre propre langue, notre infrastructure et nos valeurs — construites en Arabie saoudite par des talents saoudiens, » ajoute Tareq Amin.

« Ce n’est pas une fin en soi, mais le début d’un voyage pour servir le Royaume, le monde arabophone, et au-delà. Le potentiel est illimité, accélérant l’innovation et le progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. »

Les utilisateurs en Arabie saoudite peuvent accéder à Humain Chat ici : https://chat.humain.ai/

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


France: la confiance des ménages se replie légèrement en août

La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.  L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi. L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
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  • Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août
  • La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août

PARIS: La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.

L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli.

Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août.

En revanche, les craintes concernant la situation financière personnelle future des ménages se dégrade légèrement. Après trois mois de stabilité, le solde d'opinion associé perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis septembre 2023. La proportion de ménages qui estiment pertinent d'effectuer des achats importants demeure quant à elle quasi-stable.

La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août.

Le solde d'opinion relatif au niveau de vie futur perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2023, le solde correspondant aux craintes liées au chômage gagne de son côté deux points.

L'indicateur traduit également une crainte de l'inflation.

La part de ménages qui estiment que les prix vont augmenter dans les douze prochains mois augmente de nouveau et le solde d'opinion atteint son plus haut niveau depuis mars 2023, au-dessus de sa moyenne de longue période.

L'indice synthétique de confiance des ménages de juillet 2025 a été révisé par l'Institut national de la statistique à la baisse d'un point (après arrondi), à 88 au lieu de 89, finalement stable par rapport à juin.