Sae Eun Park, première étoile asiatique de l'Opéra de Paris

Cette photo prise le 23 juillet 2021 montre la première danseuse étoile asiatique du Ballet de l'Opéra de Paris, Sae Eun Park, lors d'un entretien à Séoul. (Yelim Lee/AFP)
Cette photo prise le 23 juillet 2021 montre la première danseuse étoile asiatique du Ballet de l'Opéra de Paris, Sae Eun Park, lors d'un entretien à Séoul. (Yelim Lee/AFP)
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Publié le Vendredi 15 octobre 2021

Sae Eun Park, première étoile asiatique de l'Opéra de Paris

  • Sae Eun Park n'a pu retenir ses larmes sur scène lorsqu'elle a reçu la consécration au milieu de l'ovation du public, après avoir interprété le rôle principal féminin de Roméo et Juliette
  • En juin, elle est devenue à 31 ans la première ballerine asiatique à être promue étoile dans la plus ancienne institution de ballet du monde

SÉOUL, Corée du Sud : Il y a dix ans, Sae Eun Park a quitté sa place de soliste en Corée du Sud pour un rôle subalterne de surnuméraire dans le corps de ballet de l'Opéra de Paris, tout en bas de la hiérarchie.

En juin, elle est devenue à 31 ans la première ballerine asiatique à être promue étoile dans la plus ancienne institution de ballet du monde, au milieu d'appels croissants en faveur de plus de diversité et d'inclusion dans le monde du ballet classique d'élite.

Sae Eun Park n'a pu retenir ses larmes sur scène lorsqu'elle a reçu la consécration au milieu de l'ovation du public, après avoir interprété le rôle principal féminin de Roméo et Juliette.

"Beaucoup d'émotions se chevauchaient - j'étais si heureuse, et si reconnaissante, et j'ai réalisé qu'un tel jour pouvait vraiment exister", a déclaré la ballerine à l'AFP.

Elle fait aujourd'hui partie, avec l'Argentine Ludmila Pagliero, des deux seules étoiles nées à l'étranger de la célèbre compagnie fondée en 1669.

"J'attendais depuis si longtemps, sur des charbons ardents, il y a eu des moments un peu difficiles, et je me suis rappelée de tout cela en même temps", se souvient l'étoile.

Elle a ainsi rejoint le club très fermé des danseurs sud-coréens qui évoluent au firmament des plus grandes compagnies du monde, parmi lesquels Kimin Kim au Mariinsky Ballet de Saint-Pétersbourg et Hee Seo à l'American Ballet Theatre.

- La "reine des concours" -

Née à Séoul en décembre 1989, Sae Eun Park s'est formée dans les meilleures institutions artistiques de Corée du Sud, à la méthode de ballet russe "Vaganova", qui met l'accent sur l'expression de l'âme, la force et la souplesse.

Elle ne connaissait que très peu le français à son arrivée, à 21 ans, et n'avait jamais fréquenté l'école de ballet affiliée au BOP, qui fournit environ 90% de ses danseurs et qui privilégie l'élégance et la précision.

Célébrée comme une adolescente prodige, Sae Eun Park était surnommée la "reine des concours" après avoir remporté le Grand Prix de Lausanne et la Médaille d'or de Varna, deux prix importants pour les aspirants danseurs de ballet.

Elle était à l'époque particulièrement acclamée pour sa maîtrise technique, ses sauts et ses tours, elle a pourtant cherché quelque chose de plus, qu'elle a trouvé en s'inspirant des vidéos des danseurs du BOP.

Elle est engagée comme surnuméraire dans le corps de ballet de l'Opéra il y a tout juste 10 ans, alors qu'elle était déjà soliste dans son pays.

"Avec le Korean National Ballet, j'étais soliste et je dansais les principaux rôles", confiait-elle en 2019 à l'AFP. "Entrée à l'Opéra, j'étais en CDD et j'étais tout le temps dans les coulisses mais j'ai beaucoup appris".

Aujourd'hui louée pour sa profondeur émotionnelle et son lyrisme, elle estime que "le ballet français vous libère de ce sentiment de devoir, ce sentiment d'avoir à prouver quelque chose" avec des mouvements grands et spectaculaires.

Laura Cappelle, rédactrice spécialisée en danse basée à Paris, vante sa "sérénité intérieure, un don pour ralentir le temps sur scène".

Son ascension a été interrompue en 2015, après avoir reçu un violent coup de pied au visage dans un accident à l'entraînement.

Elle a échoué aux examens de promotion cette année-là et a sombré dans la dépression, évitant pendant un temps les miroirs de peur de voir sa cicatrice.

La seule stratégie pour y faire face était de continuer à danser, dit-elle.

- Un "monde blanc" -

Contrairement à l'American Ballet Theatre basé à New York ou au Royal Ballet de Londres, le Ballet de l'Opéra de Paris, compte très peu de danseurs étrangers.

En février, l'Opéra de Paris a commandé un audit indépendant qui a souligné que seuls 25 des 154 interprètes du ballet étaient originaires de l'étranger.

L'institution est "un monde blanc fort éloigné de ce à quoi ressemble la société française contemporaine", ont estimé les auteurs du rapport.

Le BOP n'a pas répondu aux multiples sollicitations de l'AFP.

Kim Yong-geol, un ancien danseur sud-coréen du BOP, a décrit la compagnie comme une "société cloîtrée qui s'enorgueillit de sa tradition", avec un système de promotion "impitoyable".

"Cela peut vous faire vous sentir complètement anéanti", dit-il. "Les tout derniers survivants de ce processus éreintant deviennent des étoiles. Je pense qu'elle a accompli quelque chose d'impossible."

Sae Eun Park reconnaît s'être par moments demandée si le fait d'être asiatique ne la priverait pas de ses chances, dans un climat de féroce compétition entre danseurs au sien de la troupe.

Gavin Larsen, auteure de "Being a Ballerina", décrit Sae Eun Park comme une "artiste importante pour notre époque".

"Son choix d'explorer au-delà de sa culture natale, à la fois en matière de ballet et de vie quotidienne, montre sa volonté d'être vulnérable - ce qui est la seule façon d'être pour un véritable artiste", a-t-elle déclaré.


La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Amin Maalouf apporte un soutien inattendu aux langues régionales

Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs,
  • Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale.

PARIS : Une initiative d'un collectif visant à enseigner le patrimoine littéraire dans les langues régionales de France a reçu lundi  un soutien inattendu : celui du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf.

M. Maalouf, écrivain franco-libanais, a été élu en 2023 à la tête d'une institution dont la mission est de veiller au rayonnement et à l'intégrité de la langue française.

Toutefois, il soutient la démarche du Collectif pour les littératures en langues régionales, qui suggère un enseignement de ce type au collège ou au lycée, a indiqué ce collectif à l'AFP.

Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs, afin de sensibiliser à la « richesse de la production littéraire » dans d'autres langues que le français. 

« M. Maalouf, comme nous, est convaincu qu'il est nécessaire que les élèves français découvrent ces trésors culturels », écrit ce collectif à M. Bayrou, qui parle lui-même le béarnais.

Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale (de l'alsacien au tahitien, en passant par le basque ou le corse), traduits en français.

On y trouve entre autres un poème en provençal de Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904) intitulé Mirèio, une chronique en breton de Pierre-Jakez Hélias intitulée Bugale ar Republik, un court récit en créole martiniquais de Raphaël Confiant intitulé Bitako-a, ainsi qu'une chanson en picard d'Alexandre Desrousseaux intitulée Canchon dormoire (plus connue sous le nom de P'tit Quinquin).

« Il ne s'agit pas de donner des cours de langues régionales, mais de présenter des œuvres issues des littératures en langues régionales, que ce soit en français ou en version bilingue », précise le collectif.

Idéalement, selon lui, les élèves aborderaient des langues issues d'autres régions que la leur. « Pourquoi seuls les élèves antillais apprendraient-ils qu'il existe une littérature en créole ? », demande ce collectif, qui présente son initiative à la presse lors d'une visioconférence lundi après-midi. 


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
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  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com