ONU: Israël viole le droit international «parce qu’il peut se le permettre»

Des agents de la police des frontières israélienne arrêtent un jeune Palestinien lors d'affrontements pendant que des milliers de musulmans affluent vers la vieille ville de Jérusalem le 19 octobre 2021. (Photo, AP)
Des agents de la police des frontières israélienne arrêtent un jeune Palestinien lors d'affrontements pendant que des milliers de musulmans affluent vers la vieille ville de Jérusalem le 19 octobre 2021. (Photo, AP)
Des militants israéliens de l'organisation Rabbis for Human Rights aident des agriculteurs palestiniens à récolter leurs olives dans le village de Burin en Cisjordanie occupée, le 19 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des militants israéliens de l'organisation Rabbis for Human Rights aident des agriculteurs palestiniens à récolter leurs olives dans le village de Burin en Cisjordanie occupée, le 19 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 20 octobre 2021

ONU: Israël viole le droit international «parce qu’il peut se le permettre»

  • Le US/Middle East Project a appelé les leaders palestiniens à cesser de réprimer «leur propre peuple»
  • Le représentant permanent d'Israël auprès de l’ONU a critiqué les réunions du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient en déclarant que la discussion devrait plutôt être axée sur Téhéran

NEW YORK: Israël poursuit des politiques en violation du droit international et des résolutions de l'ONU «Parce qu’il le peut – sans que cela engendre des répercussions ou des conséquence tangible», a déclaré mardi le Conseil de sécurité de l'ONU.

Daniel Levy, président du US/Middle East Project, a expliqué aux membres du Conseil qu’il était nécessaire de s’attaquer à ce qu’il a appelé «un déficit de responsabilité en ce qui concerne les actions d’Israël», car il s’agit de l’un des accords fondamentaux qui devraient faire avancer le processus de paix.

«Si les politiques illégales et négatrices de paix d’Israël continuent d'être accueillies en toute impunité, il ne faut surtout pas s'attendre à un changement positif.

Il faut également tenir compte d’un «déficit de légitimité dans la politique palestinienne», a ajouté Levy.

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Des militants israéliens de l'organisation Rabbis for Human Rights aident des agriculteurs palestiniens à récolter leurs olives dans le village de Burin en Cisjordanie occupée, le 19 octobre 2021. (Photo, AFP)

 

«L'Organisation de libération de la Palestine doit devenir pleinement représentative, inclusive et, par extension, mieux à même de faire preuve d’une capacité stratégique et de négocier.

«Les Palestiniens ont le droit d'élire des représentants dans leurs institutions nationales. Cela nécessite une décision des dirigeants palestiniens, ainsi que des mesures de soutien, et non de prévention, de la part d'Israël et de la communauté internationale.

«Nous ne pouvons pas non plus ignorer ou tolérer lorsque les autorités autonomes palestiniennes existantes sur le terrain, avec leur mandat limité, répriment leur propre peuple.»

Hanan Ashrawi, politicienne, militante et universitaire palestinienne, a déclaré aux ambassadeurs que tout doit être considéré dans le contexte de l'occupation.

Selon Ashrawi, l'incapacité du Conseil de sécurité à affirmer son autorité a permis à «cette injustice de devenir une perpétuelle parodie tragique, humaine, politique moderne et juridique».

Elle a écarté toute discussion sur l’instauration d’un climat de confiance entre Israël et les Palestiniens, car «très peu de confiance peut exister sous occupation.

«La politique des mesures de confiance est peu judicieuse car l'occupation n'apporte que mépris, méfiance, rancune et résistance. Les opprimés ne peuvent être amenés à faire confiance à leur oppresseur ou à accepter qu’il leur fasse l’aumône comme alternative à leur droit à la liberté.»

Une autre tentative de répandre des idées fausses est l'appel constant à «l'équilibre dans une situation déséquilibrée», a soutenu Ashrawi.

«Le refrain insensé selon lequel Israël a le droit de se défendre alors que le peuple palestinien se voit refuser ce droit est pervers, et la violence de l'occupant est justifiée comme étant de la légitime défense alors que l’occupé est considéré comme terroriste.

«La paix ne s'obtient pas en normalisant l'occupation, en écartant la question palestinienne ou en la récompensant en repositionnant Israël en tant que superpuissance régionale.

 «Une telle approche maintient en place les causes de l'instabilité régionale tout en permettant à Israël, en tant qu'apartheid colonial, de superposer le plus grand Israël sur toute la Palestine historique.»

Le représentant permanent d'Israël auprès de l'ONU, Gilad Erdan, a vivement critiqué la présence d'Ashrawi à la réunion du Conseil de sécurité.

«Un porte-parole de l’autorité palestinienne a été invité à représenter la société civile», donnant une tribune à ce qu'il a appelé «le rejet palestinien».

Erdan a de plus critiqué les réunions du conseil de sécurité sur le Moyen-Orient pour ce qu'il a qualifié d’indifférence à l’égard de «la véritable menace pour la sécurité régionale et mondiale: l'Iran».

«L’Iran a rassemblé six armées de mandataires terroristes dans la région et en permettant au régime de l’Ayatollah de continuer à violer gravement ses engagements internationaux, ces six armées terroristes auront bientôt un parapluie nucléaire iranien.»

Avant le début de la réunion, Erdan a déclaré aux journalistes à New York que de telles réunions ont pour seul but de «dénigrer Israël» et sont une «perte de temps pour tout le monde».

«Les membres du Conseil de sécurité contribuent à creuser davantage le fossé du conflit», a-t-il ajouté.

Erdan a appelé les membres du Conseil à «tenir tête à l'Iran et à exiger que les dirigeants palestiniens abandonnent leur culture de haine. C'est le seul moyen de transformer la région en vrai paradis de progrès, de prospérité et de paix».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: les paramilitaires annoncent leur accord pour une proposition de trêve humanitaire

Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
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  • "En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire"
  • "Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé

PORT-SOUDAN: Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise.

"En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire" proposée en septembre par les pays médiateurs du Quad, les Etats-Unis, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

"Les FSR attendent de (...) commencer des discussions sur les arrangements pour la cessation des hostilités", affirme le communiqué publié sur leur chaine Telegram en saluant les efforts de médiateurs.

De son côté, le chef de l'armée soudanaise, Abdel-Fattah Al-Burhane, a déclaré que ses forces continuaient "de défaire l'ennemi et de sécuriser l'Etat soudanais jusqu'à ses frontières".

"Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé.

Après une réunion au sommet sur cette proposition portée par Washington, l'administration pro-armée basée à Port-Soudan avait fait savoir mardi qu'elle comptait poursuivre la guerre tout en présentant un plan pour "faciliter l'accès à l'aide humanitaire" et "la restauration de la sécurité et de la paix".

Cette réunion à Port-Soudan était intervenue après des nouveaux efforts de l'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, de faire avancer le plan présenté mi-septembre par le Quad.

"Massacre" 

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait encore exhorté mardi les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence".

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires, qui a éclaté en 2023, a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire contemporaine, selon l''ONU.

Des images satellite analysées par le laboratoire de l'université américaine de Yale montrent des "activités d'élimination des corps" dans la ville d'El-Facher, prise par les paramilitaires, avec notamment des traces "correspondant à des fosses communes".

Depuis la prise le 26 octobre de cette ville du Darfour, dans l'ouest du Soudan, l'ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population.

De multiples témoignages, étayés par des vidéos publiées par les paramilitaires des FSR sur les réseaux sociaux, décrivent des atrocités dans cette région coupée du monde.

Selon le rapport du Humanitarian Research Lab (HRL), des données aériennes récentes indiquent aussi qu'"un massacre est en cours sur le site de l'ancien hôpital" pour enfants.

Depuis la chute d'El-Facher, les violences continuent dans la région du Darfour, où est située la ville, mais les combats se concentrent au Kordofan, une région stratégique du centre du Soudan car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires.

 


L'armée israélienne annonce avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
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  • "L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué
  • L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région.

"L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le mouvement libanais soutenu par l'Iran avait déclaré jeudi matin rejeter toute "négociation politique" entre le Liban et Israël, proposée par des émissaires.

L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région.

"L'armée israélienne va bientôt frapper les infrastructures militaires appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans tout le sud du Liban, en réponse aux tentatives interdites de cette organisation de reprendre ses opérations dans la région", a écrit le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, sur X, en appelant les habitants de trois villages, Aita al-Jabal, al-Taybeh et Tayr Debba, à immédiatement quitter leurs logements.

Il a ensuite appelé à évacuer un bâtiment et ses environs du village de Zawtar El Charqiyeh, dans la même zone.

Dans une déclaration séparée, la porte-parole du gouvernement israélien, Sosh Bedrosian, a déclaré plus tôt qu'Israël prendrait des mesures pour garantir le respect du cessez-le-feu dans le sud du Liban.

"Israël continuera à défendre toutes ses frontières et nous continuons à insister sur la pleine application de l'accord de cessez-le-feu", a déclaré Mme Bedrosian aux journalistes.

"Nous ne permettrons pas au Hezbollah de se reconstruire", a-t-elle ajouté.

Un cessez-le-feu a mis fin en novembre 2024 à une guerre entre le Hezbollah et Israël. Ce dernier a poursuivi ses attaques contre les bastions du mouvement armé au Liban, affirmant vouloir l'empêcher de reconstituer ses forces.

Le Hezbollah a affirmé jeudi son "droit légitime" à se défendre face à l'intensification des attaques israéliennes.

 


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.