Le réseau social de Trump, nouveau révélateur des «deux Amériques»

L'entreprise qui doit permettre au réseau social de Donald Trump d'entrer en Bourse connaît une ascension fulgurante à Wall Street. Un succès qui illustre autant la fièvre spéculative autour de titres médiatisés que la popularité de l'ancien président américain auprès de sa base électorale. (Photo, AFP)
L'entreprise qui doit permettre au réseau social de Donald Trump d'entrer en Bourse connaît une ascension fulgurante à Wall Street. Un succès qui illustre autant la fièvre spéculative autour de titres médiatisés que la popularité de l'ancien président américain auprès de sa base électorale. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 23 octobre 2021

Le réseau social de Trump, nouveau révélateur des «deux Amériques»

  • L'annonce de la création de la plateforme «Truth Social» est un signe supplémentaire que l'ex-président se prépare à une nouvelle candidature
  • Les Américains sont désormais divisés en deux camps irréconciliables, chacun armé de sa propre version de la réalité, amplifiée par son média préféré

WASHINGTON : L'annonce de la création d'un réseau social estampillé Donald Trump est un signe supplémentaire que l'ex-président républicain se prépare à une nouvelle candidature. Elle risque aussi d'accentuer les divisions de la société américaine.

La notion infondée que les démocrates ont volé la présidence au républicain en 2020 devrait prendre une place de choix sur la nouvelle plateforme annoncée mercredi par le milliardaire, "TRUTH Social". Celle-ci devrait attirer nombre de conservateurs convaincus par les thèses sur une fraude électorale massive qui ont mené à l'assaut contre le Capitole du 6 janvier.

C'est sur ce socle de sympathisants, désormais majoritaires au sein de parti républicain, que l'ancien président compte pour se lancer dans une éventuelle nouvelle campagne en 2024 en vue d'un retour à la Maison Blanche. A ce jour, Donald Trump n'a fait qu'esquisser ses intentions, sans jamais les confirmer.

Donald Trump avait été banni des principaux réseaux sociaux après le 6 janvier. Sa nouvelle plateforme "TRUTH Social" sera lancée début 2022 dans un paysage de l'information lui aussi fracturé, qu'il s'agisse de réseaux sociaux ou de médias traditionnels.

Là où les Américains pouvaient autrefois se mettre d'accord sur un ensemble partagé de faits et de valeurs, désormais deux camps irréconciliables s'observent en chiens de faïence, chacun armé de sa propre version de la réalité, amplifiée par son média préféré.

Le journaliste d'investigation Carl Bernstein, dont l'enquête avec Bob Woodward sur l'affaire du Watergate avait amené à la démission du président Richard Nixon, a appelé les médias et les politiciens à s'atteler davantage à la lutte contre la désinformation, qui morcelle le pays.

"La division qui nous sépare et nous polarise dans ce pays est vicieuse. Elle est profonde", affirme-t-il. "Elle est emplie de haine et de colère. Et la majorité de cette haine et de cette colère reposent sur de grands mensonges", a ajouté le journaliste de 77 ans.

« Owning the libs »

Que l'on suive la chaîne progressiste d'information MSNBC ou la plus conservatrice Fox News, Donald Trump apparaît soit comme le dernier rempart contre une vague culturelle menée par la gauche et la prise du pouvoir par les communistes, soit comme la plus grande menace contre la démocratie américaine depuis la guerre de Sécession au 19e siècle.

Les partisans de chacune de ces deux bulles concurrentes rencontrent rarement des informations allant à l'encontre de leurs positions, et ce, au-delà de l'élection présidentielle de 2020.

La couverture par les médias des manifestations à travers les Etats-Unis après le meurtre de l'Afro-Américain George Floyd par un policier a suivi la même dichotomie, avec à gauche des images de manifestations dignes pour la justice raciale, tandis qu'à droite, les images correspondaient plus à des émeutes violentes.

La division reste un héritage marquant de l'ère Trump. Plus de 81 millions de personnes ont voté pour Joe Biden en 2020, un record, mais les 74 millions qui ont voté pour Trump représentent également le deuxième plus haut total pour un candidat.

A droite, certaines personnalités comme le fils de l'ancien président, Donald Trump Jr, ont adopté une stratégie nommée "owning the libs", que l'on pourrait traduire par "faire enrager les gauchos". Il s'agit de provoquer l'indignation par l'outrance au sein de la gauche en insistant sur les sujets les plus clivant.

 

Et dans les cercles les plus militants de gauche, chaque point de désaccord sur la question des minorités ethniques ou sexuelles est attribué à l'intolérance innée des conservateurs.

Fox News conserve une audience loyale, mais beaucoup de partisans de Donald Trump ont zappé depuis l'élection vers d'autres chaînes, plus à droite et plus conspirationnistes, comme Newsmax ou One America News.

Les émissions en prime time de Newsmax attirent ainsi jusqu'à plus d'un million de téléspectateurs.

La polarisation des médias représente un symptôme de fissures plus larges entre les Etats côtiers américains, et les Etats plus conservateurs de l'intérieur du pays qui considèrent les premiers comme une élite hors-sol.

L'application du réseau social Parler, accueillant les conservateurs bannis de Twitter et Facebook, a connu un rebond des téléchargements après l'élection de 2020, pour atteindre depuis presque neuf millions d'utilisateurs.

Leurs messages se nourrissent des "guerres culturelles" des Etats-Unis d'aujourd'hui: déboulonnage de statues historiques, sportifs professionnels posant un genou à terre durant l'hymne national pour dénoncer les discriminations contre les Américains noirs, enseignement de l'histoire des inégalités raciales dans les écoles.

"Quand je zappe entre les chaînes le soir, je vois deux Amériques qui existent en parallèle en ce moment", avait écrit après l'élection Brian Stelter, analyste médias pour CNN.

Le futur réseau social de Trump flambe à Wall Street

L'entreprise qui doit permettre au réseau social de Donald Trump d'entrer en Bourse connaît une ascension fulgurante à Wall Street. Un succès qui illustre autant la fièvre spéculative autour de titres médiatisés que la popularité de l'ancien président américain auprès de sa base électorale.

Après avoir été suspendue à de multiples reprises vendredi matin, l'action de Digital World Acquisition Corp s'est envolée et a terminé en hausse de 107,03% à 94,20 dollars.

Son prix avait décollé d'environ 200% un peu plus tôt dans la journée après avoir déjà grimpé de plus de 350% jeudi à la clôture.

En se basant sur les chiffres les plus récents, la valeur boursière du groupe atteignait les 3,2 milliards de dollars.

Un montant impressionnant pour une entreprise récente, jusqu'alors confidentielle et sans activité commerciale.

Digital World Acquisition Corp, qui s'échange sous le symbole DWAC au Nasdaq, est en effet une société d'acquisition à vocation spécifique, ou SPAC en anglais, c'est-à-dire une coquille vide cotée en Bourse en vue d'une fusion avec une entreprise pour laquelle elle lève des fonds en vendant des actions.

Lors de son entrée au Nasdaq en septembre, DWAC avait levé 293 millions de dollars.

La société cible s'est donc avérée être le nouveau groupe de médias et de technologies de M. Trump, fondé en février dans le Delaware, qui doit porter le projet de réseau social du milliardaire républicain.

Intitulée "Truth Social", cette future plateforme a été présentée par l'ancien locataire de la Maison Blanche comme une alternative à Facebook, Twitter et YouTube dont il est banni pour avoir incité ses partisans à la violence avant l'invasion du Capitole, le 6 janvier.

Dans un communiqué publié mercredi pour annoncer la fusion avec DWAC, M. Trump a dit vouloir "résister à la tyrannie des géants technologiques" et s'est indigné d'avoir été "réduit au silence".


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.


L'ONU fustige l'«apathie» du monde en lançant son appel humanitaire 2026

L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
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  • Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026
  • Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars

NATIONS-UNIES: L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre.

"C'est une époque de brutalité, d'impunité et d'indifférence", s'est emporté lors d'une conférence de presse à New York le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, dénonçant la "férocité et l'intensité des tueries", le "mépris total du droit international "et les "niveaux terrifiants de violences sexuelles".

"Une époque où notre sens de la survie a été engourdi par les distractions et corrodé par l'apathie, où nous mettons plus d'énergie et d'argent pour trouver de nouveaux moyens de nous entretuer, tout en démantelant les moyens durement gagnés de nous protéger de nos pires instincts, où les politiciens se vantent de couper les aides", a-t-il accusé, en présentant le plan humanitaire 2026.

Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026 à Gaza, au Soudan, en Haïti, en Birmanie, en RDC ou en Ukraine.

Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars pour sauver au moins 87 millions des personnes les plus en danger.

Ce plan "hyperpriorisé", qui passe également par des réformes pour améliorer l'efficacité du système humanitaire, est "basé sur des choix insoutenables de vie ou de mort", a commenté Tom Fletcher, espérant qu'avoir pris ces "décisions difficiles qu'ils nous ont encouragés à prendre" convaincra les Américains de revenir.

"Le plus bas en une décennie" 

En 2025, l'appel humanitaire de plus de 45 milliards de dollars n'a été financé qu'à hauteur d'un peu plus de 12 milliards, "le plus bas en une décennie". Permettant d'aider seulement 98 millions de personnes, soit 25 millions de moins que l'année précédente.

Selon les chiffres de l'ONU, les Etats-Unis sont restés en 2025 le premier pays donateur des plans humanitaires dans le monde, mais avec une chute majeure: 2,7 milliards de dollars, contre 11 milliards en 2024.

En haut des crises prioritaires en 2026, Gaza et la Cisjordanie pour lesquels l'ONU réclame 4,1 milliards de dollars pour aider 3 millions de personnes, ainsi que le Soudan (2,9 milliards pour 20 millions de personnes) où le nombre de déplacés par le conflit sanglant entre généraux rivaux ne cesse d'augmenter.

Parmi ces déplacés, cette jeune mère que Tom Fletcher a récemment rencontrée au Darfour, à Tawila, où affluent les survivants des combats dans la grande ville voisine d'El-Facher.

Elle a vu son mari et son enfant tués sous ses yeux, avant de s'enfuir, avec le bébé affamé de ses voisins morts eux-aussi, puis d'être attaquée et violée "sur la route la plus dangereuse du monde" qui la conduira enfin à Tawila, a-t-il raconté.

"Est-ce que quiconque, quel que soit d'où vous venez, ce que vous pensez, pour qui vous votez, pense qu'on ne devrait pas l'aider!".

L'ONU va désormais frapper à la porte des gouvernements de la planète, pendant les 87 prochains jours, un jour pour chaque million de vie à sauver.

Et s'il y a toujours un trou, Tom Fletcher prévoit une campagne plus large vers la société civile, les entreprises et les gens normaux qu'il estime abreuvés par de fausses informations surestimant la part de leurs impôts destinés à l'aide à l'étranger.

"Nous ne demandons qu'à peine un peu plus de 1% de ce que le monde dépense en armes et en programmes de défense. Je ne demande pas aux gens de choisir entre un hôpital à Brooklyn ou un hôpital à Kandahar. Je demande au monde de dépenser moins en défense et plus en humanitaire".