A Gaza, la gastronomie méconnue des Abou Hassira

«C'est moi le dernier pêcheur de la famille. J'ai tout vendu en 2013. Aujourd'hui, nous sommes dans le commerce du poisson, nous avons 13 restaurants Abou Hassira», raconte Eid Abou Hassira, cheveux blancs presque argentés, canne en bois et masque sanitaire sous le nez. (AFP)
«C'est moi le dernier pêcheur de la famille. J'ai tout vendu en 2013. Aujourd'hui, nous sommes dans le commerce du poisson, nous avons 13 restaurants Abou Hassira», raconte Eid Abou Hassira, cheveux blancs presque argentés, canne en bois et masque sanitaire sous le nez. (AFP)
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Publié le Dimanche 24 octobre 2021

A Gaza, la gastronomie méconnue des Abou Hassira

  • Pendant des décennies, la grande famille des Abou Hassira a lancé depuis Gaza ses hordes de pêcheurs en Méditerranée
  • Aujourd'hui, les restaurants de la famille accueillent des clients palestiniens aisés mais les temps restent durs dans ce territoire où le taux de chômage avoisine les 50%

GAZA: "Vous savez où est le restaurant Abou Hassira?". "Lequel? Celui de Mounir, Abou Ali ou Moïn?". A l'ombre des guerres, la bande de Gaza regorge de restaurants de poissons, inconnus des foodies et pour la plupart tenus par une grande famille locale.


Les premiers rayons de soleil percent à peine que déjà Mounir Abou Hassira arrive au marché de poissons, au coeur du port de Gaza.


Alors que les traders s'arrachent les kilos de sardines pêchées la nuit, Mounir se tient en retrait de la criée. 


Moustache fine et regard vif, l'homme mise plutôt sur les prises de luxe comme le mérou, la dorade et surtout les grosses crevettes qui partent ce matin-là à environ 70 shekels (environ 19 euros) le kilo. Une petite fortune pour Gaza.


"Ce sont des poissons chers pour les gens de Gaza. Alors j'en achète un peu pour mon restaurant, et le reste est entreposé au froid avant de partir en Cisjordanie, via le passage israélien de Kerem Shalom", lance Mounir, accompagné par des aides qui mettent dans une camionnette les centaines de kilos de poissons achetés ce matin-là. 


Pendant des décennies, la grande famille des Abou Hassira a lancé depuis Gaza ses hordes de pêcheurs en Méditerranée. Mais, après avoir lancé un premier restaurant dans les années 70, elle a fini par quitter la mer, où les pêcheurs disent aujourd'hui gagner des misères. 


Selon les autorités israéliennes, qui imposent depuis 2007 un blocus à l'enclave, 4 200 tonnes de poissons et fruits de mer ont été pêchés sur les côtes de Gaza l'an dernier, dont 300 sont parties à l'exportation. Trois fois rien pour les anciens qui rêvent encore de "l'âge d'or" des pêches de Gaza.

Le rabbin et la mer 
"C'est moi le dernier pêcheur de la famille. J'ai tout vendu en 2013. Aujourd'hui, nous sommes dans le commerce du poisson, nous avons 13 restaurants Abou Hassira", raconte Eid Abou Hassira, cheveux blancs presque argentés, canne en bois et masque sanitaire sous le nez.


Si Mounir est le grand marchand, c'est lui, Eid, le mokhtar aux 80 ans bien sonnés, qui dirige les affaires de la famille depuis son "diwan", sa cour, et se veut le gardien de la mémoire des Abou Hassira dont la branche gazaouie est musulmane, mais la branche israélienne juive.


Abou Hassira est le nom d'un célèbre rabbin marocain, mort lors d'un voyage en Egypte au 19e siècle. D'Egypte, un de ses descendants a eu la vision "qu'il fallait aller à Gaza", raconte Eid. "Alors nous sommes venus ici, mon grand-père a choisi de vivre de la mer", ajoute-t-il, en restant évasif sur la judaïté d'une partie de la grande famille.


Le vieil homme est plus loquace lorsqu'il s'agit de revendiquer la paternité de la +zebdiyya+. Quand il était gamin, sa mère cuisinait ce tajine de fruits de mer devenu l'emblème des tables Abou Hassira, chapelet de restaurants dans les rues autour du diwan.

Sans étoile Michelin 
Qui est le meilleur chef des Abou Hassira? A poser la question aux uns et autres, Moïn est plébiscité. Formé à la cuisine française dans un restaurant de Jaffa, en Israël, le cinquantenaire a ouvert en début d'année un nouveau restaurant Abou Hassira, le Roma.


Dans une rue où les gamins jouent au foot, il rend hommage aux racines de la famille avec sa "zebdiyya" de crevettes à la tomate, son tajine de poissons au tahiné, herbes et pignons de pin et son méchoui de mérou.


"Ici, il n'y a pas d'écoles de cuisine. Tout ce que nous savons, nous l'avons appris en s'échangeant des trucs entre nous (...) Le secret de la cuisine de Gaza, c'est le piment fort", dit-il dans la cuisine de son restaurant. 


Au fil du temps, la clientèle des restaurants Abou Hassira a changé. 


"Jusqu'au début de la première Intifada (1987), nos restaurants étaient bondés, les Israéliens venaient manger ici, comme les touristes", explique-t-il, en allusion à une époque où Gaza était accessible et visitée.


Et depuis l'imposition en 2007 du blocus israélien sur cette langue de terre tenue par les islamiste du Hamas, les touristes, les foodies étrangers et les plumes acérées des guides gastronomiques n'ont plus accès à l'enclave.


Aujourd'hui, les restaurants de la famille accueillent des clients palestiniens aisés mais les temps restent durs dans ce territoire où le taux de chômage avoisine les 50%, se désole Moïn.


Plus loin, Abou Ali, un autre membre de la famille, offre une soupe de fruits de mer magnifiée de pinces de crabe et des méchouis de poissons sur charbon de bois. 


Inconnu du guide Michelin, Abou Ali s'est vu néanmoins attribuer cette année une récompense encadrée sur le mur de sa salle: une étoile de mer et un poisson dessinés par une jeune Palestinienne qui a légendé: "meilleur poisson en ville, meilleur chef de Gaza".


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com