La dépouille d'un soldat saoudien mort dans une prison irakienne enfin rapatriée

Cette guerre de 42 jours a surtout fait des victimes dans les rangs des troupes irakiennes. On estime à 35 000 le nombre de morts parmi ces troupes. (Photo Getty)
Cette guerre de 42 jours a surtout fait des victimes dans les rangs des troupes irakiennes. On estime à 35 000 le nombre de morts parmi ces troupes. (Photo Getty)
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Publié le Dimanche 24 octobre 2021

La dépouille d'un soldat saoudien mort dans une prison irakienne enfin rapatriée

  • Les circonstances précises qui ont conduit à la détention du capitaine Al-Qarni restent inconnues
  • Il était détenu dans une prison irakienne où il serait décédé dans les dix années qui ont suivi, sans plus de précisions

LA MECQUE : Cette semaine, le capitaine Abdallah Al-Qarn a été rapatrié en Arabie saoudite, après 30 ans d’absence. Capturé par les forces irakiennes durant l'opération « Desert Storm » (Tempête du désert), il est décédé dans une prison irakienne.

Le 21 octobre, sa dépouille est arrivée à l'aéroport du roi Abdelaziz avant d'être transportée à La Mecque pour les prières funéraires. Elle a été inhumée au cimetière des martyrs de la ville.

C'est le 2 août 1990 que les événements qui ont conduit à sa mort ont commencé. Ce jour-là, les forces irakiennes envahissent le Koweït et s’emparent de sa capitale en quelques heures. Cette attaque inattendue a été le point de départ d'une occupation qui va durer 7 mois. En réponse, plus de 40 pays de l'Alliance, dirigés par les États-Unis, mobilisent troupes, chars, artillerie, navires et avions et les rassemblent dans la Province orientale et à Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite. Ils lancent conjointement l'opération Tempête du désert, dont l'objectif est de chasser les envahisseurs du Koweit.

Le 17 janvier 1991 est une autre date importante. Les alliés rassemblent plus de 600 000 soldats des armées de terre et de l’air ainsi que des forces navales et procèdent à des raids aériens et navals. Une semaine plus tard, une offensive terrestre est lancée. Le capitaine Al-Qarni est parmi les soldats engagés dans cette opération.

Cette guerre de 42 jours a surtout fait des victimes dans les rangs des troupes irakiennes. On estime à 35 000 le nombre de morts parmi ces troupes. Des dizaines de soldats alliés ont également péri. Du côté des forces saoudiennes, 18 soldats ont été tués et 32 autres ont été blessés. 11 prisonniers de guerre saoudiens ont été ramenés sains et saufs au Royaume.

Les circonstances précises qui ont conduit à la détention du capitaine Al-Qarni restent inconnues. Mais une chose est sûre : il était détenu dans une prison irakienne où il serait décédé dans les dix années qui ont suivi, sans plus de précisions. Les autorités saoudiennes se sont employées pendant des années à remettre sa dépouille à sa famille. Ces efforts ont été couronnés de succès cette semaine.

« Il est mort noblement et a défendu sa nation jusqu'au dernier jour de sa vie ». C'est ce qu'ont confié à Arab News le frère du martyr, Saleem Al-Qarni, vétéran de la marine saoudienne à la retraite, et son cousin, Saleh Salman Al-Qarni.

Ils racontent qu'avant d'aller à la guerre, il avait fait ses adieux à ses 3 filles et à sa femme. Il a quitté leur village natal d'Ash-e Shaaf, situé dans la province d'Asir et a rejoint Riyad où il a suivi une formation militaire.

 

« En 1990, quelques mois avant la guerre du Golfe, on a choisi mon frère pour s'entraîner avec d'autres à Al-Muzahimiyah (à l'ouest de Riyad) », raconte Saleem. « Un mois plus tard, le Koweït a été brutalement attaqué et mon frère a reçu l'ordre de s'y rendre pour effectuer des opérations militaires avec les autres soldats engagés dans cette mission».

 

Selon lui, son frère s'est engagé dans les combats sans hésiter, mais il a été capturé et emmené en Irak au bout de 5 jours. Sa famille a été prévenue et le gouvernement saoudien a continué à suivre la condition des détenus. « En 2002, lorsque les forces dirigées par les États-Unis ont envahi l’Irak, on savait que mon frère était détenu dans le pays », affirme Saleem.

 

Après la mort de l'ancien président irakien Saddam Hussein et la chute de son régime, on n'a trouvé aucune trace d'Al-Qarni ou de ses compagnons dans les prisons. Sa dépouille a été identifiée par la suite et la famille s'est lancée dans une nouvelle bataille pour la récupérer sans jamais baisser les bras et a poursuivi sa quête avec le concours du gouvernement saoudien.

 

« Le gouvernement a suivi de près les démarches entreprises, ce qui a permis d'identifier sa dépouille et de la rapatrier en Arabie saoudite », affirme M. Saleem.

 

« Mon frère a sacrifié sa vie pour défendre courageusement notre pays. Dieu lui a accordé l'honneur de mourir en martyr pendant qu'il défendait la région avec ses compagnons. Eux aussi étaient conscients des sacrifices qu'ils consentaient. Ils sont restés loyaux, intrépides et ont défendu leur pays jusqu'au dernier souffle ».

 

En 2004, la famille obtient un certificat de décès ; l'année suivante, Saleem épouse la veuve de son frère pour prendre soin d'elle et de ses 3 nièces. En effet, Abdallah était parti à la guerre un jour seulement après la naissance de sa 3e  fille. Saleem a eu 2 autres filles avec la veuve de son frère ; ils sont restés ensemble jusqu'à la mort de celle-ci en 2019.

 

Saleem évoque les souffrances endurées par ses parents à la suite de la disparition de son frère : « On ignorait où il se trouvait avant que sa mort ne soit confirmée, mais ils ont gardé l'espoir de le revoir ». Son père est mort en 2000 et sa mère en 2015.

 

Pour Saleh, la mort de son cousin en défendant son pays est une véritable source de fierté, de dignité et d'honneur. Son cousin était un homme croyant et dévoué à sa patrie et à son roi ; il a accompli son devoir sans hésiter pour défendre son pays et la région, affirme-t-il.

« Nous faisons nos adieux à son corps et à son âme et accueillons fièrement sa dépouille », déclare Saleh. « Des émotions contradictoires nous animent: douleur, deuil et fierté. Ce qui nous console, c'est qu'il a accompli son devoir. Nous avons perdu cette âme pure et ce bel esprit dans les ténèbres des prisons irakiennes ».

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.