«Colonnes de fumée», «murs de nuage»: Thomas Pesquet, témoin spatial des catastrophes

sur le long terme, les profits des entreprises sont directement menacés par le changement climatique. (AFP)
sur le long terme, les profits des entreprises sont directement menacés par le changement climatique. (AFP)
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Publié le Jeudi 28 octobre 2021

«Colonnes de fumée», «murs de nuage»: Thomas Pesquet, témoin spatial des catastrophes

  • «L'urgence, c'est de sortir du tout carbone. Il faut donner la priorité à l'énergie renouvelable ou décarbonnée... »
  • «Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'on n'arrive pas à s'entendre au niveau international, et que les questions économiques priment toujours sur les questions environnementales»

PARIS: A 400 km d'altitude, Thomas Pesquet a été un témoin spécial des catastrophes qui ont frappé la Terre ces six derniers mois. Depuis la Station spatiale internationale, où il termine sa deuxième mission, l'astronaute français a confié ses inquiétudes pour l'avenir de la planète bleue, à l'approche de la COP26.

Q: Quelles images de catastrophes naturelles vous ont le plus marqué ?  

R: Les ouragans et les feux de forêts. Je n'avais jamais assisté à ça, des feux d'une ampleur incroyable, avec des colonnes de fumée qu'on voyait depuis l'espace pendant des jours et des jours.... C'était impressionnant de se dire l'énergie qui était dégagée et les dégâts provoqués pour les gens qui avaient la malchance d'être sur la trajectoire. On a aussi vu une succession de tempêtes tropicales, extrêmement impressionnantes, on pouvait quasiment regarder dans l'oeil du cyclone. Ce sont des murs de nuages d'une puissance phénoménale, de plus en plus fréquents, de plus en plus destructeurs.

Q: Voir la Terre d’en haut une deuxième fois, à cinq années d'écart, a-t-il renforcé votre conscience de sa fragilité ?

R: Oui, clairement. Voir la planète depuis son hublot, ça fait réfléchir. Mais il suffit de la voir une fois en fait: on peut séjourner seulement deux jours dans l'espace, le simple fait de prendre du recul, de voir la fragilité de l'atmosphère, cette bulle de savon qui nous préserve de l'impossibilité de la vie en milieu spatial, cette oasis incroyable... ça marque à vie.

Et quand on voit les changements sur le temps long - évidemment il faut parfois plus de cinq ans - on ne peut pas ne pas se sentir concernés. C'est pourquoi j'ai essayé de m'engager encore plus pour l'environnement, en devenant ambassadeur de la FAO pour la protection de la planète, et de me faire l'avocat de toutes ces causes...

Q: Qu'est-ce qui vous inquiète le plus à court terme? Quelles sont les mesures d'urgence à prendre contre le réchauffement climatique ? 

R: Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'on n'arrive pas à s'entendre au niveau international, et que les questions économiques priment toujours sur les questions environnementales. Or c'est un raisonnement court-termiste puisque sur le long terme, les profits des entreprises sont directement menacés par le changement climatique. Quand on voit que la Grande Barrière de corail australienne n'a pas été placée sur la liste des sites en péril (du patrimoine mondial de l'Unesco, ndlr) suite à la pression du gouvernement australien, on se dit que les priorités ne sont pas les bonnes et c'est inquiétant.

La première chose à faire, c'est d'écouter les experts, pour qui c'est le travail d'une vie entière d'apporter des réponses, au niveau local, régional, national, global. Il faut essayer de les mettre en oeuvre. 

L'urgence, c'est de sortir du tout carbone. Il faut donner la priorité à l'énergie renouvelable ou décarbonnée... Et puis il faut des mesures contraignantes, à savoir des engagements internationaux auxquels les pays sont tenus. C'est à ça que sert un forum comme la Cop26.

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Réchauffement: Des migrants climatiques par millions
Par Arab News en Français -
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Retour au calme à la frontière entre Afghanistan et Pakistan

Un membre du personnel de sécurité afghan monte la garde alors qu'un camion arrive du Pakistan près du point zéro du poste frontière de Torkham entre l'Afghanistan et le Pakistan, dans la province de Nangarhar, le 23 janvier 2024. (AFP).
Un membre du personnel de sécurité afghan monte la garde alors qu'un camion arrive du Pakistan près du point zéro du poste frontière de Torkham entre l'Afghanistan et le Pakistan, dans la province de Nangarhar, le 23 janvier 2024. (AFP).
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  • Le Pakistan avait mené tôt lundi des frappes aériennes dans les deux provinces afghanes frontalières de Paktika et de Khost
  • Ces frappes ont entraîné une riposte afghane avec des tirs "à l'arme lourde" sur des cibles militaires pakistanaises dans les zones frontalières, auxquels ont répliqué les forces d'Islamabad

KABOUL: Les affrontements à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan déclenchés par des frappes meurtrières des forces aériennes d'Islamabad sur l'est afghan ont cessé, ont annoncé mardi le gouvernement taliban et la police pakistanaise.

"Les tirs ont cessé, la situation est calme", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement taliban afghan, Zabihullah Mujahid.

Le Pakistan avait mené tôt lundi des frappes aériennes dans les deux provinces afghanes frontalières de Paktika et de Khost, qui ont tué huit civils -- des femmes et des enfants -- selon Kaboul.

Ces frappes ont entraîné une riposte afghane avec des tirs "à l'arme lourde" sur des cibles militaires pakistanaises dans les zones frontalières, auxquels ont répliqué les forces d'Islamabad.

Le gouvernement taliban avait menacé son voisin de "conséquences que le Pakistan ne serait pas capable de contrôler".

"Le silence règne à la frontière aujourd'hui (mardi) et les forces de sécurité ont renforcé leurs positions", a confirmé à l'AFP un haut responsable de la police du district de Kurram, dans le nord-ouest du Pakistan.

Lundi, des obus de mortier tirés par les forces afghanes à Kurram ont "endommagé trois postes de sécurité et cinq maisons de civils" et "neuf individus, dont quatre membres des forces de sécurité, ont été blessés", a ajouté cette source, sous couvert d'anonymat.

Cette grave escalade des tensions entre les deux voisins a poussé les Etats-Unis à appeler le Pakistan à "faire preuve de retenue" et les talibans à contrôler les extrémistes.

Depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul en 2021, les tensions frontalières entre les deux pays musulmans se sont envenimées.

Le Pakistan affirme que des groupes armés, tels les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), mènent des attaques planifiées depuis le sol afghan, via une frontière très poreuse.

Le gouvernement afghan a toujours nié abriter des groupes armés étrangers utilisant le sol afghan pour lancer des attaques contre ses voisins.


Nucléaire: «  l'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer », alerte le chef de l'ONU

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  • "L'Horloge de l’apocalypse tourne, et son tic-tac entêtant retentit à toutes les oreilles"
  • A Hollywood, le film de Christopher Nolan "Oppenheimer", "a donné vie à la dure réalité de l'apocalypse nucléaire pour des millions de personnes à travers le monde"

NATIONS-UNIES: "L'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer", film aux sept Oscars qui "a donné vie à la dure réalité de l'apocalypse nucléaire", a mis en garde lundi le secrétaire général de l'ONU, s'alarmant une nouvelle fois d'un risque de "guerre nucléaire".

"Nous nous réunissons aujourd'hui à un moment où les tensions géopolitiques et la méfiance ont porté le risque de guerre nucléaire à son niveau le plus élevé depuis plusieurs dizaines d'années", a répété Antonio Guterres lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération nucléaire organisée par le Japon.

"L'Horloge de l’apocalypse tourne, et son tic-tac entêtant retentit à toutes les oreilles".

A Hollywood, le film de Christopher Nolan "Oppenheimer", "a donné vie à la dure réalité de l'apocalypse nucléaire pour des millions de personnes à travers le monde", a noté le secrétaire général.

Mais "l'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer. Toutes ces voix, toutes ces mises en garde, tous ces survivants implorent le monde de s'écarter du précipice vers lequel il s'élance".

"Oppenheimer" retrace les moments clés de la vie de Robert Oppenheimer, le physicien qui a fait entrer la planète dans l'ère nucléaire, précipitant la fin de la Seconde Guerre mondiale lorsque les Etats-Unis ont largué des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.

Antonio Guterres s'est inquiété d'une nouvelle course à l'armement nucléaire.

"Les instruments de guerre font l'objet d'investissements bien plus importants que les instruments de paix. Les pays engloutissent des ressources considérables dans de nouvelles technologies nucléaires mortelles et étendent la menace à de nouveaux domaines", a-t-il déploré.

"Et certaines déclarations ont évoqué la perspective d'un déchaînement de l'enfer nucléaire, menaces que nous devons collectivement dénoncer haut et fort", a-t-il ajouté.

S'il n'a nommé personne, d'autres intervenants, notamment le Japon, les Etats-Unis et la France, ont clairement dénoncé la "rhétorique" nucléaire de Vladimir Poutine qui a notamment assuré que l'arsenal russe était toujours "prêt" à une guerre nucléaire.

Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU n'a jamais été aussi divisé, Antonio Guterres a également appelé à "reconnaître que ce n'est qu'en travaillant main dans la main que nous pourrons éradiquer le risque d'un holocauste nucléaire".

Dans ce contexte, l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a annoncé travailler avec le Japon sur un projet de résolution du Conseil "réaffirmant les obligations" des pays signataires du traité sur l'espace extra-atmosphérique de 1967 et appelant à "ne pas développer d'armes nucléaires ou toute autre arme de destruction massive conçues spécifiquement pour être placées en orbite".

L'espace "doit rester un endroit sans armes nucléaires", a insisté la ministre japonaise des Affaires étrangères Yoko Kamikawa.

Elle a d'autre part annoncé la création d'un groupe d'"amis" pour soutenir les négociations d'un traité pour l'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires (dit traité "cut-off").

Les Etats-Unis et la France ont indiqué rejoindre ce groupe d'"amis".


Biden somme Israël d'envoyer une délégation à Washington pour tenter d'éviter une opération à Rafah

Le président américain Joe Biden a affirmé lundi avoir enjoint au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'envoyer une délégation à Washington pour discuter de la manière d'éviter un assaut généralisé dans la ville de Rafah. (AFP).
Le président américain Joe Biden a affirmé lundi avoir enjoint au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'envoyer une délégation à Washington pour discuter de la manière d'éviter un assaut généralisé dans la ville de Rafah. (AFP).
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  • Cette sommation est l'une des plus claires tentatives de M. Biden de tenter de freiner Israël
  • M. Biden a "réitéré la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat dans le cadre d'un accord sur la libération des otages, d'une durée de plusieurs semaines"

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a affirmé lundi avoir enjoint au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'envoyer une délégation à Washington pour discuter de la manière d'éviter un assaut généralisé dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Cette sommation est l'une des plus claires tentatives de M. Biden de tenter de freiner Israël, pays qui envisage une offensive terrestre majeure de son armée à Rafah, où plus d'un million de civils palestiniens sont réfugiés.

"J'ai demandé au Premier ministre d'envoyer une équipe à Washington pour discuter des façons de cibler le Hamas sans mener une vaste offensive terrestre à Rafah", a déclaré M. Biden après un entretien avec M. Netanyahu, le premier depuis plus d'un mois entre les deux dirigeants, dont la relation s'est nettement refroidie.