Washington sanctionne un parlementaire et deux hommes d'affaires libanais

Jamil Sayyed a d'après les autorités américaines «cherché à contourner les politiques et réglementations bancaires nationales» (Dossier/Reuters)
Jamil Sayyed a d'après les autorités américaines «cherché à contourner les politiques et réglementations bancaires nationales» (Dossier/Reuters)
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Publié le Vendredi 29 octobre 2021

Washington sanctionne un parlementaire et deux hommes d'affaires libanais

  • Jamil Sayyed est accusé d'avoir « cherché à contourner les politiques et réglementations bancaires nationales »
  • Jihad al-Arab aurait «remporté plusieurs contrats publics en échange du paiement de pots-de-vin»

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont sanctionné jeudi un parlementaire et deux hommes d'affaires libanais, en les accusant d'avoir tiré profit de la corruption « endémique » au Liban et d'avoir « contribué au délitement de l'Etat de droit » au moment où leur pays traverse une crise économique historique. 

Les hommes d'affaires Jihad al-Arab et Dany Khoury ainsi que le membre du Parlement Jamil Sayyed « ont chacun personnellement profité de la corruption et du clientélisme généralisés au Liban, s'enrichissant aux dépens du peuple et des institutions étatiques » du pays, a affirmé dans un communiqué le Trésor américain. 

En vertu de ces sanctions, tous les biens et intérêts des trois hommes aux Etats-Unis sont bloqués, selon le texte. 

« Le peuple libanais mérite de voir la fin de la corruption endémique perpétuée par des hommes d'affaires et des politiques qui ont mené leur pays vers une crise sans précédent », a déclaré la directrice du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC), Andrea Gacki. 

« Le temps est venu de mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires et de mettre fin aux pratiques de corruption qui sapent les fondations du Liban. Le Trésor n'hésitera pas à utiliser ses outils pour lutter contre l'impunité au Liban », a-t-elle ajouté. 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a souligné, dans un communiqué distinct, que ces sanctions avaient été décidées en signe de « solidarité avec le peuple libanais ». 

Le Liban est en proie à une crise économique dévastatrice, causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption. 

Depuis l'automne 2019, les Libanais sont soumis à des restrictions bancaires draconiennes qui les empêchent d'avoir librement accès à leur argent, tandis que la monnaie locale a perdu plus de 90% de sa valeur par rapport au dollar sur le marché noir. Près de 80% de la population vit désormais dans la pauvreté sur fond d'une inflation galopante et de graves pénuries de médicaments, de carburant et de courant. 

« Impunité »  

Le riche homme d'affaires Jihad al-Arab, un proche de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, est accusé par Washington d'avoir, « en raison de ses connexions politiques », remporté plusieurs contrats publics « en échange du paiement de pots-de-vin à des responsables gouvernementaux ». 

En 2016, affirment les autorités américaines, il a obtenu un contrat de 288 millions de dollars pour construire une décharge « après que les ordures eurent envahi les rues de Beyrouth ». Mais « des informations ont plus tard révélé que la société d'al-Arab avait ajouté de l'eau aux conteneurs à ordures pour gonfler leur poids facturable », selon le Trésor. 

Quant à Dany Khoury, un proche de l'ex-ministre Gebran Bassil, lui-même déjà sanctionné par les Etats-Unis, il est accusé d'avoir empoché des millions de dollars en contrats publics « tout en échouant à remplir les termes de ces contrats de manière significative ». 

« Khoury et sa société ont été accusés de déverser des déchets toxiques et des ordures dans la mer Méditerranée, empoisonnant la pêche et polluant les plages du Liban tout en ne remédiant pas à la crise des ordures », affirme le Trésor. 

Enfin, l'ancien directeur de la Sûreté générale du Liban, Jamil Sayyed, a d'après les autorités américaines « cherché à contourner les politiques et réglementations bancaires nationales ». 

Cet ancien général, qui avait été écroué pendant quatre ans dans l'enquête sur le meurtre du dirigeant libanais Rafic Hariri, a été « aidé par un haut responsable du gouvernement à transférer plus de 120 millions de dollars vers des investissements à l'étranger » selon le Trésor. 

Et « lors des manifestations de 2019, lorsque des protestataires se sont rassemblés devant son domicile pour exiger sa démission en le traitant de corrompu, Sayyed a appelé les autorités à tirer sur les manifestants et à les tuer », affirme le communiqué américain. 


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com