Soudan: trois manifestants tués lors de protestations contre le putsch

Depuis le coup d'Etat, les Soudanais sont entrés en «désobéissance civile», juchés sur des barricades, face aux balles réelles, en caoutchouc et aux grenades lacrymogènes des forces de sécurité. (Photo, AFP)
Depuis le coup d'Etat, les Soudanais sont entrés en «désobéissance civile», juchés sur des barricades, face aux balles réelles, en caoutchouc et aux grenades lacrymogènes des forces de sécurité. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 31 octobre 2021

Soudan: trois manifestants tués lors de protestations contre le putsch

  • L'ONU et Washington avaient multiplié les mises en garde contre l'utilisation de la violence
  • Ces nouveaux décès portent à onze le nombre de personnes tuées depuis le début des manifestations lundi

KHARTOUM: Des dizaines de milliers de Soudanais sont descendus samedi dans la rue pour protester contre le coup d'Etat du général Abdel Fattah al-Burhane, des protestations émaillées par des violences qui ont coûté la vie à trois manifestants et blessé une centaine.

Ces nouveaux décès portent à 12 le nombre de manifestants tués depuis le début des protestations lundi contre la décision le même jour du général Burhane, chef de l'armée, de dissoudre l'ensemble des institutions de ce pays pauvre plongé dans le marasme économique et miné par des décennies de conflits.

L'ONU et Washington avaient par avance mis en garde contre l'usage de la violence, estimant que les manifestations de samedi seraient un "test" sur les intentions des militaires.

Dans la capitale Khartoum, où les forces de l’ordre étaient déployées en force, comme à Kessala ou Gedaref dans l'Est, les cortèges, au milieu de pneus brûlés, ont scandé "Non au régime militaire" et "Pas de retour en arrière possible", dans un pays sorti en 2019 de 30 années de dictature d'Omar el-Béchir, écarté par l'armée sous la pression de la rue.

Des manifestants ont brandi des portraits du Premier ministre déchu et assigné à résidence Abdallah Hamdok à Khartoum, appelant à "ne pas renoncer". Des manifestations ont également eu lieu à Port-Soudan sur la mer Rouge, au Kordofan-Nord (ouest) et dans l'Etat du Nil Blanc (sud).

A Omdourman, ville-jumelle de Khartoum, trois manifestants ont été tués par balles et une centaine blessés par les forces de sécurité, selon un syndicat des médecins prodémocratie. Outre les 12 morts, près de 300 personnes ont été blessées dans la répression, selon la même source.

Un usage excessif de la force rejeté par la police, qui a nié dans un communiqué avoir tiré à balles réelles sur les manifestants et accusé ces derniers d'avoir "attaqué" les forces de l'ordre.

En soirée, le nombre des manifestants s'est réduit mais depuis lundi les protestataires dans la rue affirment leur détermination à tenir tête aux putschistes.

«100% civil»

Depuis le coup d'Etat, les Soudanais sont entrés en "désobéissance civile", juchés sur des barricades face aux balles réelles, en caoutchouc et aux gaz lacrymogènes des forces de sécurité.

"Nous voulons un régime civil et nous n'accepterons pas cette fois le partage avec les militaires, il faut qu'il soit 100% civil", a lancé Hachem al-Tayeb, un manifestant à Khartoum.

"Le Soudan a en assez des régimes militaires", a affirmé Hajar Youssef, une autre manifestante, alors que le pays est dirigé quasiment sans interruption depuis 65 ans par des militaires.

Les autorités militaro-civiles au Soudan, mises en place en août 2019, étaient chargées de mener la transition vers un pouvoir entièrement civil, après le renversement quatre mois plus tôt de M. Béchir, au prix de plus de 250 morts dans la répression de la révolte.

Après plus de deux ans d'une délicate transition, l'entente entre l'armée et les civils a volé en éclats ces dernières semaines, culminant avec le putsch et l'arrestation de la plupart des dirigeants civils. 

Après le coup d'Etat, les Etats-Unis comme la Banque mondiale ont suspendu leur aide financière à Khartoum, vitale pour le pays asphyxié par une inflation galopante et une pauvreté endémique. L'Union africaine a suspendu Khartoum et l'ONU a exigé le retour des civils au pouvoir.

«Le monde regarde»

Avant les protestations de samedi, Amnesty International a mis en garde les militaires: "ils ne doivent pas s'y tromper: le monde les regarde et ne tolèrera pas plus de sang".

Le putsch a coupé court aux espoirs d'élections libres fin 2023 et plongé le pays dans l'inconnu. 

Avant le coup d'Etat, des dizaines de milliers de Soudanais avaient défilé au cri de "Burhane, quitte le pouvoir!". Une protestation qui a probablement précipité le cours des événements, le général Burhane, désormais seul aux manettes, prétextant avoir agi pour empêcher "une guerre civile".

Mais aujourd'hui, affirment des experts, forts de l'expérience de 2019, les manifestants sont mieux organisés.

"Les militaires ne nous dirigeront pas", a affirmé à l'AFP la militante Tahani Abbas. Et la manifestation monstre de samedi annoncée sur les réseaux sociaux et par des graffitis sur les murs à Khartoum- où les autorités ont coupé l'internet et le réseau téléphonique- n'est qu'un "premier pas".

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Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com