Credit Suisse face à ses investisseurs après une série de scandales coûteux

Cette photo montre l'entrée principale du siège de la banque suisse Credit Suisse à Zurich le 9 août 2021. (Photo, AFP)
Cette photo montre l'entrée principale du siège de la banque suisse Credit Suisse à Zurich le 9 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 02 novembre 2021

Credit Suisse face à ses investisseurs après une série de scandales coûteux

  • Dans un court communiqué, la banque a annoncé lundi la tenue d'une journée pour les investisseurs à Londres durant laquelle elle compte fournir une «mise au point sur sa revue stratégique du groupe»
  • Ce point avec les investisseurs interviendra dans les heures suivants la publication de ses résultats du troisième trimestre, d'ores et déjà grevés par 230 millions de dollars (198 millions d'euros)

ZURICH : Le nouveau président de Credit Suisse, le Portugais Antonio Horta-Osorio, affrontera les investisseurs jeudi qui vont pour la première fois pouvoir demander des comptes sur les scandales à répétition qui ont coûté des milliards à la banque.  

Dans un court communiqué, la banque a annoncé lundi la tenue d'une journée pour les investisseurs à Londres durant laquelle elle compte fournir une "mise au point sur sa revue stratégique du groupe". 

Ce point avec les investisseurs, qui sera retransmis en téléconférence, interviendra dans les heures suivants la publication de ses résultats du troisième trimestre, d'ores et déjà grevés par 230 millions de dollars (198 millions d'euros) de charges découlant des récentes amendes et pénalités liées au Mozambique. 

Dès son arrivée à la tête du Credit Suisse fin avril, Antonio Horta-Osorio, qui s'est bâti une solide réputation pour avoir redressé la banque britannique Lloyds, avait promis de remettre la gestion des risques au coeur de la culture de la banque et avait amorcé une revue stratégique du numéro du secteur bancaire helvétique. 

«évalués, gérés et contrôlés»

Arrivé en pleine tourmente, alors que la banque a été éclaboussé en mars par la faillite de Greensill puis par l'implosion du fonds américain Archgos, Antonio Horta-Osorio s'était donné jusqu'à la fin de l'année pour finaliser et dévoiler sa vision stratégique afin de prendre le temps d'examiner "minutieusement" la façon dont les risques sont "évalués, gérés et contrôlés", avait-il expliqué début octobre.

Parmi les premières initiatives concrètes prises depuis son arrivée, le conseil d'administration a été renforcé avec l'élection de deux grands spécialistes de la gestion des risques, le Suisse Axel Lehmann, un ancien cadre dirigeant de la banque concurrente UBS, et l'Espagnol Juan Colombas, qui avait déjà travaillé à ses côté chez la banque Lloyds. 

Mais avec les amendes de 475 millions de dollars qui lui ont été infligées en octobre par les autorités américaines et britanniques en lien avec ses activités au Mozambique, la pression est encore montée d'un cran. 

Dans les jours suivant, l'agence de notation Fitch avait estimé que "les sérieuses lacunes dans la gouvernance d'entreprise" qui avait conduit à ces amendes mettaient en lumière "le besoin urgent pour le groupe de finaliser son programme destiné à renforcer le contrôle des risques". 

La banque a commencé à remédier à "ses faiblesses", avait-elle concédé dans un commentaire de marchés, mais si Credit Suisse ne parvient pas à résoudre pleinement ces questions, sa notation à long terme pourrait se trouver sous pression, avait-elle prévenu.

Changement de culture

"Le montant de l'amende montre à quel point le manque de responsabilité a été grave jusqu'à présent", avait estimé l'organisation actionnariale Actares, exigeant désormais des "signes clairs" des changements promis. 

"Les dirigeants ont promis un changement culturel. Il est temps d'entendre un signe clair de ce que Credit Suisse entend par responsabilité pour l'économie, la société et la place financière suisse", a déclaré à l'AFP cette organisation actionnariale. 

Credit Suisse, numéro deux du secteur bancaire helvétique, a été secouée tour à tour en mars par la faillite de la société britannique Greensill dans laquelle quelque 10 milliards de dollars avaient été engagés par le biais de quatre fonds, puis par l'implosion du fonds américain Archegos qui a coûté quelque 5,5 milliards de dollars à la banque.

Puis s'y sont ajoutés les 475 millions de dollars de pénalités au terme d'un accord avec les autorités américaines et britanniques pour mettre fin aux poursuites liées aux crédits accordés à des entreprises d'État du Mozambique, au coeur d'un scandale de corruption.

Les pénalités n'ont pas été uniquement financières. Selon les termes de l'accord, la banque devra pendant trois ans venir faire le point avec le département américain de la justice au moins une fois par trimestre et lui soumettre chaque année un rapport sur ses efforts pour améliorer les questions de conformité. 

La Finma, l'autorité de surveillance des marchés en Suisse, a de son côté imposé des restrictions temporaires quant aux opérations de crédit avec des pays financièrement faibles ou présentant un fort risque de corruption.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com