LISBONNE : Quelque 2 milliards de dollars sont investis chaque semaine pour augmenter la production de semi-conducteurs et pallier à la pénurie mondiale, mais cet investissement pourrait mettre à risque la filière, s'est inquiété mardi à Lisbonne le patron du spécialiste des microprocesseurs Arm.
"Beaucoup d'argent est investi actuellement pour endiguer la pénurie que nous connaissons. Environ 2 milliards de dollars par semaine vont être dépensés au cours des deux prochaines années pour augmenter la capacité (de production, NDLR)", a affirmé Simon Segars au Web Summit, grand-messe annuelle de l'économie numérique et des nouvelles technologies.
"Cela augmentera la capacité d'environ 50% dans cinq ans", a-t-il précisé.
"Les décisions que nous prendrons aujourd'hui auront un impact sur l'offre au cours de la prochaine décennie. Va-t-on faire ce qu'il faut? Dépenserons-nous assez? Dépenserons-nous trop? Va-t-on accidentellement casser la filière en le faisant?", s'est inquiété M. Segars.
Il s'est notamment interrogé sur où seraient réalisés ces investissements, alors que la filière voit aujourd'hui ses capacités de production concentrées en Asie.
"Il est très important de faire le bon choix car nous risquons par inadvertance de provoquer un désastre financier", a insisté M. Segars.
La pénurie mondiale de puces électroniques retarde la production dans de nombreuses industries, de l'électronique à l'automobile.
Dans un an, "les problèmes d'approvisionnement seront un peu moins importants mais ne seront pas réglés. Nous ne sommes pas devant un problème de court terme avec une solution de court terme", a noté le patron d'Arm, société britannique que le japonais SoftBank souhaite céder pour jusqu'à 40 milliards de dollars à l'américain Nvidia, champion des cartes graphiques.