Au Soudan, les familles des manifestants anti-putsch tués réclament justice

Mahasen Muhammad, 53 ans, mère du manifestant soudanais Jamal Chazli, tient son portrait lors d'un entretien au domicile familial, dans le quartier de Sahafa, dans le sud de la capitale Khartoum, le 1er novembre 2021. AFP
Mahasen Muhammad, 53 ans, mère du manifestant soudanais Jamal Chazli, tient son portrait lors d'un entretien au domicile familial, dans le quartier de Sahafa, dans le sud de la capitale Khartoum, le 1er novembre 2021. AFP
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Publié le Vendredi 05 novembre 2021

Au Soudan, les familles des manifestants anti-putsch tués réclament justice

  • «Comment ont-ils pu affronter des manifestants pacifiques avec des armes?»
  • La semaine dernière, alors qu'il manifestait contre le putsch mené le 25 octobre par le général Abdel Fattah al-Burhane, Jamal a perdu la vie en raison de la répression, tout comme onze autres personnes

KHARTOUM : "Comment ont-ils pu affronter des manifestants pacifiques avec des armes?" Abdel Nasser al-Chazli est affligé. Son fils Jamal, âgé de 20 ans, a été tué par balles la semaine dernière lors des manifestations hostiles au coup d'Etat militaire au Soudan.

Jamal appartenait à la jeunesse soudanaise qui a mis fin en 2019 à 30 ans de règne de l'autocrate Omar el-Béchir, au prix d'une révolte qui a fait plus de 250 morts.

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Amina, sœur du manifestant soudanais assassiné Jamal Chazli, tient son portrait lors d'un entretien au domicile familial dans le quartier de Sahafa, au sud de la capitale Khartoum, le 1er novembre 2021. AFP

La semaine dernière, alors qu'il manifestait contre le putsch mené le 25 octobre par le général Abdel Fattah al-Burhane, Jamal a perdu la vie en raison de la répression, tout comme onze autres personnes, selon un syndicat de médecins prodémocratie.

"Lorsque je suis allé à la morgue, je n'ai pas pu le reconnaître", raconte à l'AFP M. Chazli, bouleversé.

Alors que la police a juré n'avoir tiré que des grenades lacrymogènes sur les manifestants, il a retrouvé la dépouille de son fils criblée de balles.

Jamal a reçu deux balles dans la tête et une dans le ventre, qui "semblent avoir été tirées à bout portant", selon son père. Une partie de son corps aurait été écrasée par un poids lourd.

Les manifestants se battaient alors pour une même revendication, un régime civil, après que le général Burhane avait dissous toutes les institutions du pays et fait arrêter la quasi-totalité des dirigeants civils avec lesquels l'armée gouvernait.

Escalade et répression

Dans ce pays d'Afrique orientale à l'économie décimée par des décennies de sanctions américaines, de mauvaise gestion et de conflits armés sous Béchir, le putsch a mis un coup d'arrêt à une transition civilo-militaire qui battait de l'aile.

Le Premier ministre Abdallah Hamdok a été arrêté par l'armée puis assigné à domicile, tandis qu'une bonne partie de son cabinet demeure introuvable.

Les Soudanais sont immédiatement entrés en "désobéissance civile", sortant dans la rue pour huer les militaires aux quatre coins du pays.

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Des jeunes soudanais brandissent un drapeau national alors qu'ils manifestent dans les rues de la capitale Khartoum, au milieu des manifestations en cours contre une prise de contrôle militaire qui a suscité une large condamnation internationale, le 4 novembre 2021.
AFP

Et tandis que le général Burhane a assuré "rectifier la trajectoire de la transition", ses forces de sécurité ont tiré sur les protestataires des balles réelles, en caoutchouc et utilisé des gaz lacrymogènes, selon un syndicat de médecins prodémocratie.

"J'ai vécu longtemps sous des régimes militaires : ils ne sont que persécution et répression", dénonce Abdel Salam Anouar, un autre père endeuillé.

Depuis son indépendance il y a 65 ans, le Soudan n'a connu que de rares interludes de régime civil, avec de nombreux coups d'Etat militaires, comme celui qui a porté le général Béchir au pouvoir en 1989.

La destitution du dictateur, actuellement emprisonné à Khartoum, avait offert une lueur d'espoir aux Soudanais. 

Mais aujourd'hui, M. Anouar broie du noir. Ses fils Mohamed et Oussama ont été parmi les premiers à descendre dans la rue et s'opposer à un retour de l'ordre militaire, samedi 25 octobre.

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Abdelsalam, père du manifestant soudanais de 21 ans assassiné Mohamed Anouar, surnommé "Mido", est assis devant la maison familiale dans la capitale Khartoum, le 4 novembre 2021. AFP

Un seul d'entre eux en est revenu.

Désir de justice

Mohamed, 21 ans, a été grièvement blessé à la poitrine et au flanc, avant de succomber à ses blessures deux jours plus tard à l'hôpital.

Il faisait partie des manifestants qui ont tenu les barricades, brûlé des pneus à Khartoum-Nord et que la police a visé avec des grenades lacrymogènes, se remémore son frère.

"Quand ça s'est arrêté, on m'a dit que mon frère avait été touché et qu'il était hospitalisé", relate Oussama.

Malgré la répression et la coupure quasi-totale des communications, les manifestants ont continué à affluer par dizaines de milliers dans la rue samedi dernier.

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Des Soudanais se rassemblent pour demander justice pour les personnes tuées par les forces de sécurité lors de manifestations, dans le centre de Khartoum, le 4 novembre 2021.
AFP

Car la plupart d'entre eux gardent, comme feu Mohamed Anouar, de "l'espoir" pour leur pays, affirme sa soeur Dalia.

Depuis, face à l'intransigeance des militaires et l'éclatement des civils, diplomates étrangers et membres de la société civile soudanaise ont initié des médiations pour remettre la transition sur les rails.

Mais pour Abdel Salam Anouar, tout ce qui compte, c'est que justice soit rendue et qu'on mette fin à ce "régime répressif".

"Je ne veux pas que le sang de mon fils ait été versé en vain", espère-t-il.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com