Tollé autour de la «pression du Hezbollah» sur la justice militaire libanaise

Des affrontements avaient éclaté à Khalde, au sud de Beyrouth, entre des membres du Hezbollah et des habitants affiliés à des tribus arabes. (Photo, AFP)
Des affrontements avaient éclaté à Khalde, au sud de Beyrouth, entre des membres du Hezbollah et des habitants affiliés à des tribus arabes. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 novembre 2021

Tollé autour de la «pression du Hezbollah» sur la justice militaire libanaise

  • La justice évite d'arrêter des militants du Hezbollah, personne n'est tenu responsable, affirment les familles impliquées dans les incidents de Tayouneh et Khalde
  • Le Hezbollah a pris toutes les institutions de l'État en otage, notamment la justice militaire, a déclaré l'ancien ministre Ahmed Fatfat

BEYROUTH: Les familles des personnes arrêtées lors des violences de Tayouneh survenues le 14 octobre et au cours de l'incident de Khalde début août, sont en colère contre ce qu'elles prétendent être des « actions biaisées » des autorités judiciaires.

Ces derniers jours, la colère régnait face au manque d'arrestations de toute personne associée au Hezbollah concernant l'un ou l'autre incident, «bien que le parti et ses hommes armés aient clairement été impliqués».

Ces familles se demandent si la justice militaire libanaise ferme les yeux sur les personnes impliquées dans les violences, ou si l'institution a été ébranlée par la pression exercée par le Hezbollah sur tous les institutions de l'État.

Des affrontements avaient éclaté à Khalde, au sud de Beyrouth, entre des membres du Hezbollah et des habitants affiliés à des tribus arabes connues sous le nom de «Arabes de Khalde», lors des funérailles du responsable du Hezbollah Ali Shibli. Deux personnes sont mortes et plusieurs civils ont été blessés en conséquence.

Le premier juge d'instruction militaire par intérim, le juge Fadi Sawan, a émis un acte d'accusation pour l'incident de Khalde il y a deux jours, renvoyant 32 accusés, dont 23 détenus des Arabes de Khalde, devant le tribunal militaire pour jugement.

Cependant, il a ignoré tous les membres affiliés du Hezbollah qui sont impliqués dans les affrontements.

Sawan a demandé que les accusés soient jugés pour «formation d'un groupe armé dans l'intention de commettre des crimes contre des personnes, des crimes de meurtre, des tentatives de meurtre, des incitations à des conflits sectaires, du vandalisme et l'utilisation d'armes de guerre sans permis».

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que ce qui s'était passé à Khalde était «une tentative de meurtre, ce massacre a été commis par un gang».

Il a exigé que «toutes les personnes impliquées, dont les visages et les noms sont bien connus, soient tenues pour responsables».

Les familles ont vivement réagi au récit de Nasrallah, lui demandant de «revérifier ses sources avant d’accuser les tribus arabes».

Les familles des personnes arrêtées lors de l'incident de Khalde ont bloqué vendredi l'autoroute de Khalde pour protester contre le fait que l’appareil judiciaire «se concentre uniquement sur les tribus et laisse le Hezbollah en dehors de cela».

EIles ont exprimé leur colère contre les actions biaisées du tribunal militaire, car «21 jeunes hommes de Khalde n'ont pas encore été libérés, alors qu'aucun partisan du Hezbollah, dont les noms et les adresses sont connus par les services de sécurité, n'a encore été arrêté».

La députée du Mouvement du futur Rola Al-Tabash a averti : «Les tribus arabes ne seront pas un bouc émissaire. Pourquoi les hommes armés qui ont attaqué les tribus dans leurs maisons n'ont-ils pas été arrêtés ?»

Elle a ajouté : «Le pouvoir judiciaire s'est opposé aux opprimés, et soutient l'oppresseur armé, juste sous le nez de l'État».

Entre-temps, aucun acte d'accusation concernant l'incident de Tayouneh n'a encore été émis, qui a fait sept morts et 32 blessés.

L'équipe de défense des détenus, dont la plupart sont affiliés aux Forces libanaises, a déposé une plainte devant le parquet militaire qui comprend «des photos et des vidéos documentant les individus armés qui ont participé aux affrontements mais n'ont pas été convoqués pour interrogatoire».

Cependant, le parquet militaire «n'a pas statué sur la plainte», selon l'équipe de défense, «et aucun des individus mentionnés n'a été convoqué car ils sont membres des Brigades de résistance, une faction affiliée au Hezbollah».

À la suite de l'incident de Tayouneh, Nasrallah a publiquement accusé le parti des Forces libanaises d'avoir déclenché les affrontements et a exigé que la direction du parti rende des comptes.

Les familles des détenus ont manifesté devant le tribunal militaire. Antoine Saad, avocat représentant les détenus, a souligné : «Ain Al-Remmaneh ne sera certainement pas un bouc émissaire».

L'avocat a ajouté : «Le juge ne traite pas équitablement toutes les parties impliquées dans l'incident. Ce qui a été annoncé au sujet des enquêtes contredit ce qui s'est passé dans la réalité».

L'ancien chef du Conseil d'État de la Choura, le juge Choukri Sader, a déclaré à Arab News : «Beaucoup se sont plaints du tribunal militaire qui traite les affaires des incidents de Tayouneh et Khalde. On pense que c'est une île qui fonctionne toute seule et que le Conseil judiciaire suprême n’y en a aucun contrôle. Est-il permis de juger la victime et d'exclure les auteurs ?»

Il a ajouté : «Le système judiciaire au Liban est un gâchis ; les partis et les autorités législatives et exécutives en font toujours pression. Ce qui se passe dans l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth en est la preuve».

Sader a révélé que l'enquêteur judiciaire «a été empêché d'interroger les accusés, en particulier les responsables politiques et sécuritaires. Beaucoup ont tenté de le retirer de l'affaire et de mettre la main illégalement sur les enquêtes confidentielles».

Sader a aussi noté : «Il est clair que beaucoup essaient d'influencer et de faire pression sur la justice militaire.

«Pour empêcher ce qui se passe, les pouvoirs de la justice militaire doivent se limiter à juger uniquement les militaires.

«Utiliser le prétexte des «actes terroristes» est un abus. Les incidents de Tayouneh et de Khalde n'étaient pas des actes de terrorisme, mais un groupe de voyous errant dans les rues, qui est le produit de chefs de guerre qui dominent l'État.

«Ces gens ne veulent pas d'un état de droit, mais plutôt d'une ferme ; une ferme qui a infiltré le système  judiciaire».

L'ancien ministre Ahmed Fatfat a confié qu'il n'était pas surpris que la justice militaire évite d'arrêter des militants du Hezbollah.

«Le Hezbollah a pris en otage toutes les institutions de l'État, notamment la justice militaire, et essaie également de s'emparer de la justice civile. Mais les juges civils parlent franchement, à savoir le juge Tarek Bitar, qui dirige l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth », a déclaré Fatfat à Arab News.

Fatfat a ajouté : «Cela se produit depuis longtemps. Avons-nous oublié l'officier pilote, Samer Hanna, qui a été tué en 2008 alors que son hélicoptère survolait une zone où le Hezbollah était stationné à Sejoud ? À l'époque, le Hezbollah a envoyé un homme avec un handicap à la main au tribunal militaire et a assuré que c'était lui qui avait abattu l'hélicoptère.

«Cet homme a admis plus tard qu'il avait été légalement mandaté par le Hezbollah pour dire qu'il l'avait fait. L'affaire a été classée sur-le-champ, et le Hezbollah n'a jamais été tenu pour responsable».

Fatfat a constaté : «Certains partis libanais refusent d'admettre que le Liban est sous occupation iranienne.

«Tant que ces partis couvriront le Hezbollah en partageant le pouvoir, rien ne changera. Le Hezbollah contrôle le pays, mais il n'en assume pas la responsabilité.

«Les gens critiquent le gouvernement et le président et ne réalisent pas que le Hezbollah est la source de la crise».

Fatfat a souligné : «Nous devrions laisser le Hezbollah gouverner seul et en assumer la responsabilité.

«Nous devrions tous rejoindre l'opposition politique contre cela et ce n'est qu'alors que les vraies visages du Hezbollah seront révélés.

«Je ne sais pas pourquoi le Mouvement patriotique libre et même le Premier ministre Najib Mikati s'accrochent encore au pouvoir.

«Pourquoi? Je ne crois pas qu'ils craignent un autre vide gouvernemental car le travail du gouvernement est déjà déstabilisé par une décision du Hezbollah».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.