L'Ethiopie rappelle ses conditions à d'éventuelles discussions avec les rebelles

Des réfugiés éthiopiens qui ont fui le conflit du Tigré en Éthiopie, dans le camp de réfugiés d'Um Raquba à Gedaref, dans l'est du Soudan, le 6 décembre 2020 (Photo, AFP)
Des réfugiés éthiopiens qui ont fui le conflit du Tigré en Éthiopie, dans le camp de réfugiés d'Um Raquba à Gedaref, dans l'est du Soudan, le 6 décembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

L'Ethiopie rappelle ses conditions à d'éventuelles discussions avec les rebelles

Des réfugiés éthiopiens qui ont fui le conflit du Tigré en Éthiopie, dans le camp de réfugiés d'Um Raquba à Gedaref, dans l'est du Soudan, le 6 décembre 2020 (Photo, AFP)
  • Aucune aide n'est arrivée au Tigré par la route depuis le 18 octobre et 364 camions sont bloqués dans la capitale régionale de l'Afar «en attendant l'autorisation des autorités pour procéder», a indiqué l'ONU
  • Ces derniers jours, les diplomates étrangers ont intensifié leurs efforts pour tenter d'arracher un cessez-le-feu

ADDIS ABEBA: Le gouvernement éthiopien a rappelé jeudi ses conditions à d'éventuelles discussions avec les rebelles tigréens, après plusieurs jours d'intenses tractations diplomatiques pour empêcher une nouvelle recrudescence des combats, débutés il y un an dans le nord du pays.  

En guerre avec les forces pro-gouvernementales depuis novembre 2020, les combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont avancé ces derniers mois au-delà des limites du Tigré, dans les régions voisines de l'Afar et l'Amhara, et n'ont pas exclu de marcher sur la capitale Addis Abeba.  

Evoquant les conditions préalables à des discussions, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Dina Mufti, a toutefois souligné que le principe même de discussions avec les rebelles n'était pas acquis.  

« Pour qu'il y ait une solution pacifique, il faut être deux », a-t-il déclaré jeudi à la presse.   

« Il y a des conditions. D'abord, arrêtez vos attaques. Deuxièmement, quittez les zones dans lesquelles vous êtes entrés (l'Amhara et l'Afar, ndlr). Troisièmement, reconnaissez la légitimité de ce gouvernement », a-t-il poursuivi.  

« Mais ne vous méprenez pas, il n'est pas dit qu'une décision a été prise d'entamer des négociations », a-t-il ensuite insisté.  

Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a déclaré ce week-end qu'un retrait préalable de l'Amhara et de l'Afar n'était « absolument pas envisageable ».  

De son côté, le TPLF demande la fin de ce que l'ONU qualifie de blocus « de facto » du Tigré, où des centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.  

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Retour sur un an de conflit dans la région éthiopienne dissidente du Tigré (nord), qui s'est étendu aux régions voisines de l'Afar et de l'Amhara (Graphique, AFP)

Pénurie de médicaments  

Aucune aide n'est arrivée au Tigré par la route depuis le 18 octobre et 364 camions sont bloqués dans la capitale régionale de l'Afar « en attendant l'autorisation des autorités pour procéder », a indiqué jeudi l'ONU dans son rapport hebdomadaire sur la situation humanitaire.   

« On estime que 80% des médicaments essentiels ne sont plus disponibles au Tigré alors que la plupart des établissements de santé ne sont pas fonctionnels en raison de dégâts et du manque de stocks », indique le rapport.   

L'hôpital Ayder, le principal de la région, a annoncé avoir dû fermer son programme de traitement du cancer, « laissant quelque 500 patients sans traitement ».   

La semaine dernière, le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays, déclenchant une vague d'arrestations massives.   

Vingt-deux membres du personnel de l'ONU ont été arrêtés lors de raids qui, selon des groupes de défense des droits de l'homme, ciblent les Tigréens. Neuf étaient toujours en détention mercredi.   

L'ONU a également alerté sur les cas de 72 chauffeurs contractés par le Programme alimentaire mondial détenus en Afar.   

Le gouvernement affirme que ces arrestations font partie d'un effort légitime pour éradiquer l'organisation « terroriste » du TPLF.   

Dina Mufti a déclaré que les travailleurs de l'ONU « ont le devoir de respecter le peuple éthiopien et la loi éthiopienne », bien qu'il a reconnu que « des erreurs peuvent être commises » et qu'une enquête sera menée.    

Un communiqué du gouvernement a annoncé jeudi que tous les propriétaires ont une semaine pour fournir à la police des informations sur leurs locataires.  

Plus de 27 500 jeunes ont par ailleurs été recrutés pour participer aux opérations de sécurité à Addis-Abeba, a indiqué l'agence de presse éthiopienne (EPA) citant un responsable de la ville.  

Réunions diplomatiques  

Ces derniers jours, les diplomates étrangers ont intensifié leurs efforts pour tenter d'arracher un cessez-le-feu.  

L'émissaire américain pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman, a quitté l'Éthiopie mercredi après plusieurs jours de réunions dans le pays et au Kenya voisin, selon des responsables informés de ses déplacements.  

L'émissaire de l'Union Africaine pour la région, Olusegun Obasanjo, devait, lui, quitter le pays jeudi après une dernière entrevue avec le Premier ministre Abiy Ahmed, ont indiqué des responsables. Il s'était précédemment rendu à Mekele, la capitale du Tigré, où il a rencontré des dirigeants du TPLF.  

Les Etats-Unis, qui ont apporté leur « puissant soutien » à l'ancien président nigérian, ont estimé mercredi qu'il existait « une fenêtre » pour stopper ce conflit dévastateur.   

M. Abiy a envoyé l'armée au Tigré pour destituer les autorités régionales issues du TPLF, qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.  

Après leurs récentes avancées, le TPLF, et ses alliés de l'Armée de libération oromo (OLA), affirment désormais se trouver à environ 300 kilomètres au nord d'Addis Abeba. 


La Chine a lancé une sonde pour collecter des échantillons sur la face cachée de la Lune

Une fusée Longue Marche 5, transportant la sonde lunaire de la mission Chang'e-6, décolle alors qu'il pleut au Centre de lancement spatial de Wenchang, dans la province de Hainan, dans le sud de la Chine, le 3 mai 2024. (Photo, AFP)
Une fusée Longue Marche 5, transportant la sonde lunaire de la mission Chang'e-6, décolle alors qu'il pleut au Centre de lancement spatial de Wenchang, dans la province de Hainan, dans le sud de la Chine, le 3 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Une fusée transportant la sonde Chang'e 6 a décollé du Centre de lancement spatial de Wenchang, sur l'île tropicale de Hainan (sud), peu avant 17h30 (09h30 GMT)
  • Il s'agit du dernier projet de la Chine, qui, selon Washington, déguise un programme spatial militaire sous l'apparence d'un programme civil

WENCHANG: La Chine a lancé vendredi une sonde pour collecter des échantillons sur la face cachée de la Lune, une première mondiale, qui serait une avancée pour l'ambitieux programme du pays.

Une fusée transportant la sonde Chang'e 6 a décollé du Centre de lancement spatial de Wenchang, sur l'île tropicale de Hainan (sud), peu avant 17h30 (09h30 GMT), ont constaté des journalistes de l'AFP près du site.

Des centaines de spectateurs se sont rassemblés à proximité pour assister à la dernière avancée du programme spatial chinois.

L'agence d'Etat Chine Nouvelle a salué ce lancement comme "la première entreprise de ce type dans l'histoire de l'exploration humaine de la Lune".

"L'ensemble de la mission comporte de nombreux défis, chacune des étapes étant liées entre elles et est éprouvante pour les nerfs", a déclaré à Chine Nouvelle Wang Qiong, concepteur en chef adjoint de la mission Chang'e 6.

Il s'agit du dernier projet de la Chine, qui, selon Washington, déguise un programme spatial militaire sous l'apparence d'un programme civil.

La mission Chang'e 6 a pour objectif de collecter environ deux kilos d'échantillons lunaires sur la face cachée de la Lune et de les ramener sur Terre à des fins d'analyse.

Il s'agit d'une mission techniquement complexe, d'une durée de 53 jours, qui consiste notamment à lancer une sonde sur cet hémisphère de la Lune qui tourne le dos en permanence à la Terre.

"Chang'e 6 collectera pour la première fois des échantillons de la face cachée de la Lune", a indiqué à la presse Ge Ping, vice-directeur du Centre chinois d'exploration lunaire et d'ingénierie spatiale.

En 2019, la Chine avait déjà posé un engin sur la face cachée de la Lune mais il n'avait pas rapporté d'échantillons.

La sonde doit se poser dans l'immense bassin Pôle Sud-Aitken, l'un des plus grands cratères d'impact connus du système solaire. Une fois sur place, elle ramassera du sol et des roches lunaires et mènera des expériences dans la zone où elle aura atterri. Sa mission terminée, elle doit revenir vers la Terre et atterrir au Centre de lancement spatial de Wenchang.

Le président Xi Jinping a donné un coup d'accélérateur au "rêve spatial" de la Chine. La deuxième économie mondiale a injecté des milliards de dollars dans son programme spatial militaire afin de rattraper les Etats-Unis et la Russie.

Pékin a déjà enregistré plusieurs succès, notamment la construction de la station spatiale Tiangong ("Palais céleste") où ont été envoyés la semaine dernière un nouvel équipage de trois astronautes.

"Grande importance pour l'humanité" 

La Chine a également fait atterrir un astromobile (un petit "rover" motorisé) sur Mars et c'est le troisième pays au monde à avoir envoyé un humain dans l'espace par ses propres moyens.

Les Etats-Unis comptent faire atterrir des astronautes sur la Lune en 2026 avec leur mission Artémis 3. La Chine compte aussi y envoyer des humains, d'ici 2030.

La Chine est exclue de la Station spatiale internationale depuis 2011, date à laquelle les Etats-Unis ont interdit à la NASA de collaborer avec Pékin. La Chine a alors développé son propre projet de station spatiale.

L'avancée rapide du programme spatial chinois suscite l'inquiétude de Washington.

En avril, Bill Nelson, le patron de la Nasa, a affirmé que les Etats-Unis se trouvent désormais engagés dans une "course" avec Pékin.

"Nous pensons qu'une grande partie de ce qu'ils appellent leur programme spatial civil est en fait un programme militaire", a-t-il dit, devant une commission chargée des dépenses à la Chambre des représentants, à Washington.

Chang'e 6 est la première des trois missions sans équipage envoyée sur la Lune prévues par la Chine pour cette décennie.

Puis, Chang'e 7 explorera le pôle sud lunaire à la recherche d'eau, tandis que Chang'e 8 tentera d'établir la faisabilité technique de la construction d'une base sur le satellite naturel de la Terre, Pékin affirmant qu'un "modèle de base" sera achevé d'ici à 2030.

Selon les scientifiques, la face cachée de la Lune - appelée ainsi parce qu'elle est invisible depuis la Terre et non parce qu'elle ne capte jamais les rayons du soleil - est très prometteuse pour la recherche, car ses cratères sont moins recouverts par d'anciennes coulées de lave que ceux de la face proche.

Cela pourrait donc signifier qu'il sera plus facile de collecter des matériaux afin de mieux comprendre comment la Lune s'est formée.

"Les échantillons collectés par Chang'e 6 auront un âge géologique d'environ 4 milliards d'années", a estimé M. Ge.

"La collecte d'échantillons lunaires provenant de différentes régions et de différents âges géologiques et la réalisation d'expériences sont d'une grande valeur et d'une grande importance pour l'humanité", a-t-il ajouté.

 


Niger: des troupes russes dans une base abritant des soldats américains

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, témoigne de la demande de budget du ministère de la Défense pour l'exercice 2025 lors d'une audience du comité des services armés de la Chambre des représentants des États-Unis, à Capitol Hill, à Washington, DC, le 30 avril 2024. (Photo, AFP)
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, témoigne de la demande de budget du ministère de la Défense pour l'exercice 2025 lors d'une audience du comité des services armés de la Chambre des représentants des États-Unis, à Capitol Hill, à Washington, DC, le 30 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Le déploiement russe dans la base aérienne située dans la capitale Niamey place les soldats russes et américains dans une situation de proximité à un moment où Washington et Moscou sont en farouche désaccord sur la guerre en Ukraine
  • Interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse jeudi, Lloyd Austin a indiqué que le déploiement russe ne posait pas de "problème significatif (...) en terme de protection de nos forces"

WASHINGTON: Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a indiqué jeudi que des soldats russes étaient installés dans une base aérienne au Niger abritant également des troupes américaines, après que Niamey a exigé le retrait du pays des forces américaines.

Le déploiement russe dans la base aérienne située dans la capitale Niamey place les soldats russes et américains dans une situation de proximité à un moment où Washington et Moscou sont en farouche désaccord sur la guerre en Ukraine.

Interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse jeudi, Lloyd Austin a indiqué que le déploiement russe ne posait pas de "problème significatif (...) en terme de protection de nos forces".

"La base aérienne 101, où sont nos forces, est une base des forces aériennes nigériennes qui est située à côté de l'aéroport international dans la capitale. Les Russes sont dans un bâtiment séparé et n'ont pas accès aux forces américaines ni à nos équipements", a-t-il dit lors d'une conférence à Hawaï.

Interrogé lors d'un point presse à Moscou, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov n'a ni confirmé ni démenti la présence russe dans la base, indiquant simplement que Moscou développait ses relations avec les pays africains dans tous les domaines, y compris militaire.

Le régime militaire du Niger issu d'un coup d'Etat perpétré le 26 juillet 2023 a dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que celui-ci avait été "imposé unilatéralement" par Washington et que la présence américaine était désormais "illégale".

Mi-avril, Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1.000 soldats.

Des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sont toujours en cours concernant les modalités de ce retrait, a indiqué la semaine dernière le chef du commandement militaire américain pour l'Afrique. Les Etats-Unis disposent notamment d'une importante base de drones près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le régime militaire a également rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française.

Il s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des militaires et confrontés à la violence jihadiste, perpétrée par des groupes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.

En avril, des instructeurs russes sont arrivés à Niamey tandis que les autorités du pays réceptionnaient leur première livraison de matériel militaire russe.

 


Biden appelle au retour à l'ordre face à la mobilisation étudiante pour Gaza

Après plusieurs avertissements, "environ 300 manifestants sont sortis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l'ordre de se disperser et ont été arrêtés", a dit le président de UCLA Gene Block dans un communiqué. (AFP).
Après plusieurs avertissements, "environ 300 manifestants sont sortis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l'ordre de se disperser et ont été arrêtés", a dit le président de UCLA Gene Block dans un communiqué. (AFP).
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  • A six mois des élections, dans des Etats-Unis polarisés, le président démocrate a pris la parole sur ce thème susceptible de plomber sa campagne pour affirmer jeudi que "l'ordre devait prévaloir"
  • Cette déclaration après une série de démantèlements manu militari par la police de campements pro-palestiniens, le dernier en date à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA)

WASHINGTON: Après deux semaines de silence, le président Joe Biden s'est engagé dans la question du mouvement qui agite les universités américaines contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, appelant à un retour à l'ordre.

A six mois des élections, dans des Etats-Unis polarisés, le président démocrate a pris la parole sur ce thème susceptible de plomber sa campagne pour affirmer jeudi que "l'ordre devait prévaloir".

Cette déclaration après une série de démantèlements manu militari par la police de campements pro-palestiniens, le dernier en date à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où elle a interpellé des dizaines d'étudiants.

"Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui réduit les gens au silence", a néanmoins assuré Joe Biden lors d'une courte allocution.

Auparavant, son adversaire républicain Donald Trump l'avait accusé d'inaction face au mouvement pro-palestinien. "Ce sont des tarés de la gauche radicale et il faut les arrêter maintenant", a-t-il lancé à son arrivée à son procès à New York.

Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza déferle sur les campus américains, dans une quarantaine d'universités, de la côte Atlantique à la Californie, évoquant les manifestations contre la guerre du Vietnam.

Près de 2.000 arrestations

La police est intervenue à plusieurs reprises ces derniers jours pour déloger les protestataires. Près de 2.000 personnes ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.

Les étudiants appellent en particulier les universités à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël et dénoncent l'appui quasi inconditionnel des Etats-Unis à leur allié engagé dans une campagne massive dans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son sol.

A UCLA, les protestataires ont été interpellés jeudi un par un, menottés puis conduits à l'extérieur à l'issue d'un face à face tendu avec les policiers, selon un journaliste de l'AFP.

Les policiers ont démonté méthodiquement les palettes de bois et panneaux de contreplaqué d'une barricade entourant le camp et ont défait les tentes des manifestants, dont bon nombre portaient des keffiehs.

Après plusieurs avertissements, "environ 300 manifestants sont sortis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l'ordre de se disperser et ont été arrêtés", a dit le président de UCLA Gene Block dans un communiqué.

La nuit précédente, des affrontements avaient éclaté sur ce campus quand des contre-manifestants, pour beaucoup masqués, avaient attaqué le campement pro-palestinien et tenté d'enfoncer une barricade. Manifestants et contre-manifestants s'étaient ensuite affrontés à coups de bâton et de projectiles.

Graeme Blair, professeur de sciences politiques à UCLA, regrette une crise "ô combien inutile".

"L'université et les autorités avaient l'occasion d'une désescalade. Ils ont envoyé la police très tardivement contre les extrémistes la nuit dernière (lors de l'attaque des contre-manifestants, NDLR) et maintenant ils s'en prennent aux étudiants participant à une manifestation pacifique", confie-t-il à l'AFP.

Le président de UCLA avait mis en garde avant ces violences contre la présence de personnes extérieures au campus.

« Désinvestissement »

Quelque 300 personnes ont été interpellées mercredi à New York sur des sites universitaires, selon les autorités. Dans la nuit de mardi à mercredi, les policiers avaient déjà chassé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans la prestigieuse université Columbia, épicentre de la mobilisation estudiantine.

La police de New York a indiqué jeudi que sur les 282 individus interpellés sur les campus de Columbia et CCNY mardi soir, 48% étaient des manifestants extérieurs aux universités.

A rebours d'autres institutions, l'université Brown (Rhode Island, est) s'est accordée avec les manifestants sur le démantèlement de leur campement en échange d'un vote sur un éventuel "désinvestissement" de "+sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza+".

Une mobilisation qui inspire les militants pro-palestiniens à travers le monde, en France, en particulier sur des sites de la prestigieuse école Sciences Po, dont les principaux locaux seront fermés vendredi, à l'université McGill au Canada, et jeudi en Suisse, à l'Université de Lausanne (UNIL).

A Mexico, des dizaines d'étudiants pro-palestiniens de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), la plus grande du pays, ont dressé un camp jeudi dans la capitale, scandant "Vive la Palestine libre !" et "De la rivière à la mer, la Palestine vaincra !".

Les images de policiers anti-émeute intervenant sur les campus américains ont fait le tour de la planète et suscité une vive réaction en Israël.

Son président Isaac Herzog a dénoncé une "terrifiante résurgence de l'antisémitisme" dans le monde, et notamment aux Etats-Unis, où "des universités réputées" sont "contaminées par la haine".