En Autriche, les non-vaccinés au ban de la société

 Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg (Photo, AFP)
Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 16 novembre 2021

En Autriche, les non-vaccinés au ban de la société

 Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg (Photo, AFP)
  • «La situation est grave (...). Nous ne prenons pas cette mesure le coeur léger mais malheureusement elle est nécessaire», a déclaré Alexander Schallenberg
  • Des contrôles inopinés seront effectués

VIENNE: L'Autriche est devenue lundi le premier pays de l'UE à confiner les personnes non-vaccinées contre la Covid-19 et a commencé à vacciner les enfants dès cinq ans, alors que l'Europe est confrontée à une reprise de l'épidémie.


"Ce n'est pas de gaieté de coeur que nous avons partiellement privé de liberté une partie de la population, a déclaré à l'AFP le chancelier conservateur Alexander Schallenberg.


Mais cette mesure "porte déjà ses fruits", s'est-il félicité, citant "l'augmentation massive des inscriptions dans les centres de vaccination".


Selon les statistiques officielles, près d'un demi-million de personnes ont reçu une dose la semaine dernière dans ce pays d'Europe centrale, dont 128.813 pour la première fois.


Pour stopper "le cercle vicieux" de la propagation du virus et doper le taux de vaccination "honteusement bas" de sa population (65% à ce jour), l'Autriche emploie les grand moyens. 


Depuis lundi, les personnes de plus de 12 ans non immunisées après avoir attrapé le Covid ou non-vaccinées âgés de plus de 12 ans, soit deux millions d'habitants, n'ont pas le droit de quitter leur domicile sauf pour faire leurs courses, du sport ou pour des soins médicaux.


Sous peine d'encourir 500 euros d'amende en cas de contrôle.

Retour des restrictions en Europe 
La "situation est grave", avait lancé dimanche le chef du gouvernement, devant la flambée des nouveaux cas, au plus haut depuis le début de la pandémie - 12 000 par jour en moyenne dans ce pays de 8,9 millions d'habitants.


Un vent d'inquiétude souffle sur l'Europe où les contaminations grimpent et les restrictions reviennent, comme aux Pays-Bas où un confinement partiel a été réintroduit. 


Face au rebond, la France a réinstauré lundi le port du masque obligatoire à l'école primaire, tandis que le Royaume-Uni a étendu la troisième dose aux plus de 40 ans. 


Et en Lettonie, les non-vaccinés pourront désormais être licenciés.


Mais l'Autriche est la seule dans l'Union européenne (UE) à aller jusqu'à les confiner, après les avoir déjà exclus des restaurants, des hôtels ou salons de coiffure, ce qui rend furieuse une partie de la population. 

«Discrimination»

"Bienvenue en apartheid", dénonçait lundi un collectif nommé Initiative Corona Info accusant le gouvernement de désigner des "bouc-émissaires". 


L'Autriche installe "un système à deux classes", s'indigne Nikolaus Unterguggenberger, un professeur de 57 ans dont la famille n'est pas vaccinée. Il raconte que ses enfants ont dû arrêter leurs cours de musique à cause des nouvelles règles. 


"J'avais peur qu'on en arrive là, mais que cela soit adopté aussi facilement me surprend", dit-il à l'AFP. Jugeant la mesure illégale, il compte bien continuer à sortir et rencontrer des amis. 


Une manifestation soutenue par le parti d'extrême droite FPÖ - dont le chef anti-vaccins vient d'annoncer être positif au Covid 19 - est prévue samedi prochain.


"C'est de la discrimination pure et simple", s'était offusquée dimanche lors d'un rassemblement Sabine, une conseillère en énergie de 49 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. "Bien sûr, ma vie, ma liberté sont entravées".


Des allégations dont se défend le chancelier, qui jure ne pas violer la Constitution.

Noël «en sécurité»
A Vienne, les plus jeunes sont aussi mis à contribution.


Même si le régulateur européen n'a pas encore donné son aval à l'utilisation du sérum Pfizer-BioNTech chez les 5-11 ans, la capitale autrichienne a choisi de prendre les devants. 


"Nous nous sentons rassurés", réagit Gerald Schwarzl, 41 ans, venu lundi avec ses deux enfants à l'inauguration de ce programme inédit au sein de l'UE. 


Pia, huit ans, robe noire et masque FFP2 rose, cheveux blonds, dit avoir eu "un peu" peur mais est toute fière de repartir avec son "Ninja pass", du nom du sésame donné aux enfants en Autriche.


Dans le centre-ville, les commerçants et passants interrogés par l'AFP saluaient dans l'ensemble ces nouvelles mesures.


"On fait ce qu'il faut faire et on veut que tout le monde se sente en sécurité", explique Daniel Stocker, responsable du marché de Noël situé sur la place de la mairie et qui avait dû être annulé l'an dernier pour cause de pandémie.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com