Mohammed ben Zayed visitera la Turquie dans l'espoir d'une «nouvelle ère» dans les relations

Le prince héritier d'Abu Dhabi, Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyan (Photo, Reuters/Archives)
Le prince héritier d'Abu Dhabi, Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyan (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Vendredi 19 novembre 2021

Mohammed ben Zayed visitera la Turquie dans l'espoir d'une «nouvelle ère» dans les relations

  • Une rencontre en août entre Erdogan et le conseiller à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, Cheikh Tahnoun ben Zayed al-Nahyan, a été suivie de plusieurs accords commerciaux entre les deux pays
  • Malgré les plans commerciaux, les relations bilatérales seraient «testées sur des points géopolitiques chauds comme la Libye», selon un analyste

ANKARA: Dans le cadre d'un processus de réconciliation en cours, le prince héritier d'Abu Dhabi, Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyan, devait rencontrer le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en Turquie dans les prochains jours. Il s’agit de la visite de plus haut niveau à ce jour après des années de tensions entre les deux pays.

Un voyage réciproque devrait également avoir lieu, tandis que les autorités des deux pays se rencontreront le 23 novembre pour un forum d'affaires à Dubaï.

«Un tel rapprochement entre les Émirats arabes unis et la Turquie, cette coopération étroite pour la résolution des problèmes, est une bonne chose», a récemment annoncé le porte-parole du Parti turc de la justice et du développement, Omer Celik, ajoutant qu'Ankara possède un «plan d'action de grande envergure et une approche franche» dans le but de résoudre les conflits régionaux.

Les experts ont constaté que la visite de facto du prince héritier des Émirats arabes unis sera axée sur le renforcement des liens économiques et commerciaux comme première étape de la construction de ponts entre les deux pays.

Les fonds d’investissement des Émirats arabes unis seront proposés avec d'éventuelles opportunités d'investissement lors de la réunion, notamment dans les secteurs de l'énergie et de la défense, a révélé un responsable turc, qui a souhaité garder l'anonymat.

Une rencontre en août entre Erdogan et le conseiller à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, Cheikh Tahnoun ben Zayed al-Nahyan, a été suivie de plusieurs accords commerciaux entre les deux pays.

Les Émirats arabes unis ont déjà investi dans la société de commerce électronique la plus connue de Turquie, Trendyol, et dans la startup de livraison rapide Getir, qui a triplé sa valorisation à plus de 7,5 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,86 euro) après s'être développée depuis janvier à Paris, Berlin, Londres, Amsterdam et aux États-Unis.

Soner Cagaptay, directeur du programme de recherche sur la Turquie au Washington Institute, a déclaré à Arab News: «Les EAU et leurs alliés, en particulier l'Arabie saoudite et l'Égypte, ont trouvé les récentes mesures prises par la Turquie pour restreindre les activités des Frères musulmans sur le sol turc comme des signaux très positifs, car ils considèrent les Frères musulmans comme la plus grande menace pour la sécurité intérieure et extérieure.»

Dans le cadre de sa détente régionale avec l'Égypte, Ankara a exhorté en mars plusieurs chaînes d'opposition affiliées aux Frères musulmans basées à Istanbul à modérer leur couverture négative du Caire.

Cagaptay a souligné: «Entre-temps, alors que la Turquie et les Émirats arabes unis cherchent à rétablir leurs relations, ce n'est pas une coïncidence si le chef de la mafia en exil, Sedat Peker, qui vivait aux Émirats, a pris du recul en impliquant les dirigeants turcs pour divers crimes présumés.

«Bien que les allégations de Peker doivent être prises avec prudence, il s'agit d'un facteur adoucissant que les EAU ont peut-être offert à la Turquie pour montrer sa sincérité en faveur de la normalisation. Les allégations de Peker auraient pu être très dommageables pour le gouvernement turc si elles avaient continué.

«La Turquie veut relancer l'économie afin de consolider la base électorale d'Erdogan, tandis que les Émirats arabes unis gagneront beaucoup d'argent grâce aux opportunités commerciales lucratives. Les deux pays vont donc construire des ponts sur une base gagnant-gagnant», a-t-il ajouté.

Ankara et Abu Dhabi visent à doubler leur volume commercial bilatéral, qui s'élève actuellement à environ 9 milliards de dollars.

Selon Galip Dalay, chercheur associé à Chatham House et chercheur à l'Université d'Oxford, une image stratégique régionale plus large est en train d’évoluer avec le retrait du président américain, Joe Biden, de la région, ce qui a provoqué une certaine imprévisibilité parmi les pays régionaux qui tentent de nouer de nouvelles alliances.

Toutefois, Dalay a souligné qu'il était peu probable qu'Ankara et Abu Dhabi discutent pour l'instant de questions difficiles.

«Comme il existe encore des divergences politiques entre les Émirats arabes unis et la Turquie, ayant soutenu les parties opposées dans la guerre civile libyenne et les conflits en Méditerranée orientale, je m'attends à ce que les deux pays concentrent leurs efforts sur les relations économiques plutôt que de prendre immédiatement des mesures stratégiques afin de désamorcer l'escalade sur le front politique», a expliqué Dalay.

Cependant, il était sceptique quant à la mesure dans laquelle la Turquie permettrait à Abu Dhabi d'aller plus loin en termes d'investissement.

«Il existe certains secteurs stratégiques de l'industrie de la défense dans lesquels la Turquie pourrait ne pas être disposée à autoriser les investissements ou Ankara peut imposer des règles et des restrictions sur des aspects cruciaux comme le transfert du savoir-faire», a-t-il ajouté.

Dalay a ainsi reconnu que les relations bilatérales continueront d'être testées sur des points géopolitiques chauds tels que la Libye, où des compromis des deux parties montreront si les récentes mesures de réconciliation font partie d'une désescalade permanente ou d'un rapprochement à plus court terme.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com