Le Drian: "Sans réformes, il n'y aura pas d'aide financière internationale. Mises en œuvre, nous ne ménagerons pas nos efforts"

"Sans réformes, il n'y aura pas d'aide financière internationale. Par contre, si elles sont mises en œuvre, nous ne ménagerons pas nos efforts", a une nouvelle martelé Jean-Yves Le Drian, s'exprimant sur le dossier libanais.(Photo AFP)
"Sans réformes, il n'y aura pas d'aide financière internationale. Par contre, si elles sont mises en œuvre, nous ne ménagerons pas nos efforts", a une nouvelle martelé Jean-Yves Le Drian, s'exprimant sur le dossier libanais.(Photo AFP)
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Publié le Vendredi 25 septembre 2020

Le Drian: "Sans réformes, il n'y aura pas d'aide financière internationale. Mises en œuvre, nous ne ménagerons pas nos efforts"

  • Une visioconférence à huis clos sur le Liban s'est tenue en marge de la 75e Assemblée générale des Nations unies
  • "A cette heure, les forces politiques n'ont toujours pas réussi à s'entendre pour former un gouvernement", a déploré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian lors de cette visioconférence

PARIS : La France a exhorté mercredi les partenaires du Liban à exercer des "pressions fortes et convergentes", au côté du président Emmanuel Macron, pour pousser à la formation d'un gouvernement dans ce pays et l'aider à sortir de la crise.

"A cette heure, les forces politiques n'ont toujours pas réussi à s'entendre pour former un gouvernement", a déploré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian lors d'une visioconférence à huis clos sur le Liban en marge de la 75e Assemblée générale des Nations unies.

"Des pressions fortes et convergentes de notre part sont donc nécessaires, pour pousser les responsables libanais à respecter leurs engagements", a souligné le ministre, aux propos rapportés dans un communiqué et dont le pays est en première ligne sur ce dossier. M. Le Drian co-présidait la réunion avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Les responsables politiques libanais tardent à se mettre d'accord sur la création d'un nouveau gouvernement, formé de personnalités indépendantes, malgré la promesse faite le 1er septembre au président français de régler cette question en 15 jours.

Le processus piétine en raison de divergences sur l'attribution de portefeuilles ministériels entre formations confessionnelles.

Le principal obstacle vient du mouvement chiite armé pro-iranien Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise, et de son allié Amal, dirigé par le chef du Parlement Nabih Berri, qui réclament le portefeuille clé des Finances, une demande rejetée en bloc par leurs détracteurs, dont l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri.

La réunion sur le Liban rassemblait les représentants du Groupe international de soutien (GIS) à ce pays - France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Etats-Unis, Russie, Chine, Union européenne et Ligue arabe -  ainsi que le Premier ministre libanais démissionnaire Hassan Diab.

Le ministre italien des Affaires étrangères Luigi di Maio y a souligné dans un communiqué, tout comme son homologue français, "l'urgence à former un nouveau gouvernement capable d'adopter les réformes structurelles nécessaires à la relance du pays".

Pour sa part, le ministre français des AE Jean Yves Le Drian est intervenu en affirmant que: "Sans réformes, il n'y aura pas d'aide financière internationale. Par contre, si elles sont mises en œuvre, nous ne ménagerons pas nos efforts".

"Sur le soutien humanitaire d’abord. J’ai pu, aux côtés du Président de la République à Beyrouth le 1er septembre dernier, constater les premiers résultats concrets des efforts que nous avons déployés ensemble pour venir en aide aux Libanais à la suite de l’explosion du 4 août, notamment grâce à la conférence du 9 août. Les besoins restent très importants : pour les infrastructures affectées par l’explosion, pour les écoles et les hôpitaux endommagés, pour les logements à réhabiliter et pour le soutien à apporter à de très nombreuses familles. Il est donc essentiel que nous restions mobilisés : après l’urgence immédiate, nous sommes dans une deuxième phase de la réponse à la catastrophe. Et cette phase ne doit pas négliger la dimension éducative et culturelle. L'UNESCO cherche, avec son initiative « Li Beirut », à répondre aux urgences dans ces domaines et nous saluons la volonté de l'organisation de travailler avec les Etats membres sur cette initiative" a ainsi indiqué Le Drian.

Et d’ajouter : "L’aide de la communauté internationale doit être distribuée avec efficacité, en toute transparence, au bénéfice des Libanais. Nous devons continuer à travailler à cet effet avec les Nations unies, à qui revient le premier rôle en matière de coordination de l’aide.

Je tiens à saluer le rôle des ONG libanaises. La société civile libanaise, qui a depuis de longs mois incarné les aspirations au changement, a une nouvelle fois fait la preuve de sa capacité d’initiative et de mobilisation, et de sa volonté de prendre son destin en main. La société civile libanaise est la véritable richesse du Liban : dans l’épreuve, elle force le respect et il revient aux responsables libanais de se montrer à la hauteur ". 

Jean-Yves Le Drian a souligné que, comme l’a rappelé le Secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres, le Président de la République Emmanuel Macron a proposé la tenue à Paris d’une conférence internationale en soutien au Liban pour assurer le suivi de de notre réponse aux conséquences de l’explosion. Tous les membres du GIS – et au-delà – seront conviés à cette rencontre qui pourrait se tenir avant la fin du mois d’octobre.  

Et de rappeler que le redressement du Liban est "d’abord la responsabilité des forces politiques libanaises". "Elles ont pris, début septembre, des engagements forts : celui de former rapidement un gouvernement de mission ; et celui de le soutenir dans la mise en œuvre des réformes indispensables au redressement du pays. Les mesures attendues, par les Libanais comme par les partenaires internationaux du Liban sont connues. Je ne citerai que parmi elles :

- la reprise de discussions sérieuses avec le FMI, le lancement d’un audit de la Banque du Liban et la mise en place d’un contrôle des capitaux ;

- des mesures crédibles de lutte contre la corruption;

- des mesures de gouvernance et de transparence, à commencer par la réforme des douanes et la régulation des secteurs clés comme l’électricité ".   

Et de conclure : "Ce n’est qu’à cette condition et sur cette base que nous pourrons contribuer à la sortie de la crise politique, économique et sociale que traverse le pays".


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.

 


JO-2024: environ 50 000 agents mobilisés dans la fonction publique d'Etat

Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
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  • Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police, 25 000 agents déployés, et de l'armée 20 000, a affirmé une source proche du dossier
  • Le ministère de la Transition écologique «aurait dépêché environ 1 500 agents» pour le plus grand événement sportif au monde

PARIS: Un peu moins de 50 000 agents de la fonction publique d'Etat, qui en compte 2,5 millions au total, seront particulièrement mobilisés pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), a-t-on appris vendredi.

Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police (25.000 agents déployés) et de l'armée (20.000), a affirmé une source proche du dossier au lendemain d'une réunion de préparation des JO qui a réuni l'administration et les syndicats de fonctionnaires.

Selon les estimations présentées par l'administration au cours de cette réunion, le ministère de la Transition écologique "aurait dépêché environ 1.500 agents" pour le plus grand événement sportif au monde, poursuit cette source.

"Quelques centaines" seraient mobilisés à la Répression des fraudes (DGCCRF), "500 pour les Affaires étrangères", "500 à 600 agents pour les ministères sociaux et environ 700 agents pour le ministère de la Justice", a-t-elle énuméré.

Les chiffres "quasiment cristallisés" sont "encore susceptibles de bouger à la hausse", a-t-elle ajouté.

Dans une instruction envoyée en mars aux ministères, la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) leur demandait de recenser avant le 31 mars les agents "dont la présence est indispensable pendant la période de préparation ou de déroulement des Jeux".

Au cours de la réunion de jeudi, quatre points ont été abordés: l'organisation des Jeux, le dialogue social, les modalités d'organisation du travail pendant les JO et les mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés (places en crèche, garde d'enfants...).

La CGT et FO, les deux premiers syndicats de la fonction publique qui ont tous deux déposé des préavis de grève couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques (28 août-8 septembre), n'étaient pas présents à la réunion.

Dans un message à l'AFP, la patronne de la CGT des agents de l'Etat, Céline Verzeletti, demande à rencontrer le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, "pour échanger sur un socle commun et contraignant" de mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés, dans les trois branches du secteur public (Etat, hôpitaux, collectivités locales).

Mécontent de la politique salariale du gouvernement pour les fonctionnaires, FO a suspendu sa participation aux réunions avec le gouvernement et l'administration jusqu'à la fin avril, où le syndicat doit être reçu par le cabinet du Premier ministre Gabriel Attal.


France: décès d'une adolescente en marge d'une attaque au couteau devant une école

Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement
  • Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens

SOUFFELWEYERSHEIM: Une adolescente de 14 ans a été victime d'un arrêt cardiaque lors du confinement de son collège consécutif à une attaque au couteau jeudi dans une école attenante dans un village au nord de Strasbourg (est de la France).

La jeune fille "avait été secourue par des enseignants qui très vite ont appelé les services de pompiers" dans la commune de Souffelweyersheim, en Alsace, mais "elle est décédée en fin d'après-midi", a expliqué vendredi à l'AFP le recteur d'académie, Olivier Faron.

"C'est avec une infinie tristesse que j'ai appris le décès d'une jeune collégienne, victime d'un arrêt cardiaque lors de la mise en sûreté en marge de l'attaque au couteau à proximité de son établissement", a réagi auprès de l'AFP la ministre française de l'Education nationale, Nicole Belloubet.

"La perte d'une jeune vie, pleine de promesses et d'avenir, est une tragédie qui me bouleverse, qui nous bouleverse. Dans la douleur, toute l'Education nationale est auprès des siens".

Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement par un individu présentant des antécédents psychiatriques.

Outre l'école, le collège, distant de quelques dizaines de mètres, a également été confiné.

"Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l'ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque", a indiqué le recteur.

Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens.

"Aucune solution parfaite" 

"(Mon fils) est autonome, il fait le trajet tout seul à vélo normalement, mais là, faire le trajet ce matin lui faisait peur. On est juste venu récupérer ses affaires et je vais le garder avec moi aujourd'hui. Il a eu du mal à s'endormir hier soir", a expliqué à l'AFP Deborah Wendling, mère d'un élève du collège.

"Le confinement a été mené presque plus sous forme de jeu à l'école primaire, mais ici ça a été peut être un peu trop direct", a-t-elle ajouté. "Lui pensait qu'il y avait une personne armée dans le collège. Ils entendaient des portes claquer, mais en fait c'était juste les autres classes qui se confinaient aussi".

Lorsque l'alerte a été donnée, les classes ont fermé leurs portes et les élèves se sont dissimulés sous les tables. L'auteur de l'attaque au couteau n'est entré dans aucun établissement.

"Des investigations devront être menées afin de déterminer dans quelles conditions cet arrêt (cardiaque) est intervenu", a déclaré jeudi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.

"Il n'y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s'est passé. S'il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire", a commenté le recteur.

Motivation de l'assaillant inconnue 

"Nous sommes atterrés, sans voix", a déclaré Georges Schuler, maire de Reichstett, commune de résidence de la collégienne. "Je ne peux pas vous dire si cette jeune fille présentait une pathologie cardiaque ou pas".

La présence de la gendarmerie aux abords des établissements scolaires a été renforcée, selon la préfecture du Bas-Rhin.

Les deux fillettes visées lors de l'attaque présentent des "blessures physiques légères" et ont rapidement quitté l'hôpital, selon le parquet de Strasbourg.

L'assaillant, âgé de 30 ans, a été interpellé.

Une enquête pour "tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion)" a été ouverte.

"Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade", a précisé le parquet, évoquant des "fragilités psychiatriques".