Rio: Le «carnaval du siècle» aura-t-il lieu?

Un ouvrier de l'école de samba de Viradouro prépare des coiffes au quartier général du groupe, à la Cidade do Samba (Ville de Samba), où sont fabriqués les costumes et les chars pour le carnaval de Rio, en vue du carnaval de 2022 à Rio de Janeiro, Brésil, le 12 novembre, 2021.(Mauro Pimentel/AFP)
Un ouvrier de l'école de samba de Viradouro prépare des coiffes au quartier général du groupe, à la Cidade do Samba (Ville de Samba), où sont fabriqués les costumes et les chars pour le carnaval de Rio, en vue du carnaval de 2022 à Rio de Janeiro, Brésil, le 12 novembre, 2021.(Mauro Pimentel/AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Rio: Le «carnaval du siècle» aura-t-il lieu?

  • Les écoles de samba de Rio de Janeiro ont repris leurs répétitions pour le carnaval que tous espèrent grandiose
  • En attendant le verdict, les écoles de samba continuent de travailler d'arrache-pied pour fabriquer à temps des milliers de costumes, et surtout les chars monumentaux

RIO DE JANEIRO, Brésil : Les corps couverts de paillettes se trémoussent au rythme frénétique des percussions: les écoles de samba de Rio de Janeiro ont repris leurs répétitions pour le carnaval que tous espèrent grandiose - si le Covid ne vient pas de nouveau empêcher la fête, comme l'an dernier.

Après une attente de deux ans, les Cariocas s'apprêtent à célébrer fin février leur plus grand carnaval depuis un siècle.

"Rio est une ville de culture. La samba fait partie de notre vie, comme le foot ou la plage", explique Moacyr da Silva Pinto, dit "maître Ciça", régisseur des percussions de l'école Unidos do Viradouro.

Cet homme de 65 ans au visage émacié dirige une cinquantaine de percussionnistes par de grands gestes de la main, un sifflet pendu au cou.

Plusieurs dizaines de membres de Viradouro chantent, dansent et s'enlacent sur la piste, montrant sans retenue -et pour la plupart sans masque- à quel point ils sont heureux de se retrouver.

"C'est un cri de liberté, une joie sans fin, de pouvoir enlever ces masques, d'être vacciné", confie Leonina Gabriel, 35 ans.

Viradouro avait été sacrée championne de la dernière édition, en 2020, au terme de deux nuits de défilés lors desquelles 12 écoles de samba sont notées sur différents critères comme l'harmonie, la qualité des chars ou le thème choisi.

Les autorités locales ont conditionné la tenue du carnaval, du 25 février au 1er mars, à la situation épidémiologique, qui s'est nettement améliorée grâce à l'avancée de la vaccination.

Mais le maire Eduardo Paes, qui avait déclaré il y a deux mois qu'il serait "ridicule" d'imposer des gestes barrière durant les festivités, est désormais plus prudent.

"Si les conditions sont réunies, le carnaval aura lieu. Sinon, il n'aura pas lieu", a-t-il admis auprès de l'hebdomadaire Veja.

- Le plus grand carnaval depuis 1919 -

En attendant le verdict, les écoles de samba continuent de travailler d'arrache-pied pour fabriquer à temps des milliers de costumes, et surtout les chars monumentaux hauts comme des immeubles de plusieurs étages.

Charpentiers, soudeurs, stylistes, costumières: des dizaines de petites mains s'activent dans les grands hangars de la Cité de la Samba, dans la zone portuaire de Rio, où chaque école dispose d'un espace pour préparer son défilé, dans le plus grand secret.

"Le carnaval de Rio est une grande industrie qui fait vivre de nombreuses familles", explique l'architecte Marcus Ferreira, un des directeurs de la création de Viradouro.

C'est le cas notamment de Simone dos Santos, 46 ans, cheffe des costumières, qui a dû trouver des petits boulots pour joindre les deux bouts après l'annulation des dernières festivités.

"La pandémie a été un rude coup pour ceux qui dédient leur vie au carnaval", déplore-t-elle, rappelant qu'elle travaille dans ce secteur depuis qu'elle a 20 ans.

Viradouro a justement choisi pour thème le carnaval de 1919, vécu comme une sorte de catharsis pour fêter la fin de l'épidémie de grippe espagnole, qui avait fait entre 50 et 100 millions de morts à travers le monde.

À l'époque, les écoles de samba n'existaient pas encore, mais les chroniqueurs font état d'une ferveur populaire inégalée.

"Le monde s'est arrêté (à cause du Covid-19), mais nous, les Brésiliens, nous sommes des guerriers et nous avons vaincu. C'est ce que nous montrerons, avec le plus grand carnaval depuis 1919", assure maître Ciça.

- Sans restriction? -

Au-delà des défilés du sambodrome, la fête aura lieu aussi dans les rues, avec plus de 500 "blocos", cortèges délurés de millions de cariocas et de touristes qui dansent du matin au soir et où alcool coule à flots.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui avait déjà critqué les excès du carnaval avant la pandémie, a affirmé jeudi que, si ça ne tenait qu'à lui, "il n'y aurait pas de carnaval".

Plus de 60% des Brésiliens ont reçu deux doses de vaccin, une proportion encore insuffisante pour les spécialistes, pour qui la nouvelle vague de contaminations en Europe doit servir d'avertissement.

Pour Mariângela Simão, spécialiste brésilienne chargée de l'accès aux médicaments à l'OMS, l'idée d'un retour du carnaval est "préoccupante".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.