Grippe aviaire: un premier foyer en élevage détecté dans le nord de la France

En Europe, 26 pays sont actuellement touchés par les virus influenza, concernant plus de 400 foyers en élevage et 600 cas en faune sauvage. (Photo, AFP)
En Europe, 26 pays sont actuellement touchés par les virus influenza, concernant plus de 400 foyers en élevage et 600 cas en faune sauvage. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 27 novembre 2021

Grippe aviaire: un premier foyer en élevage détecté dans le nord de la France

  • Avec ce cas dans un élevage, la France perd à nouveau son statut «indemne» d'influenza aviaire, qu'elle venait de retrouver le 2 septembre
  • La France avait déjà déclaré depuis la fin de l'été quatre cas de grippe aviaire parmi les oiseaux sauvages et trois cas dans des basses-cours sur le territoire métropolitain

PARIS : La grippe aviaire, déjà repérée parmi les oiseaux sauvages et dans quelques basses-cours françaises, a touché un premier élevage commercial de poules pondeuses, dans le nord du pays, un nouveau coup dur pour la filière avicole.

"Alors que des virus de l'influenza aviaire circulent activement en Europe par l'intermédiaire des oiseaux migrateurs, la France a détecté le 26 novembre un foyer dû à une souche hautement pathogène (IAHP) dans un élevage de poules pondeuses situé sur la commune de Warhem, dans le département du Nord", a annoncé samedi le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.

Il s'agit du virus H5N1, précise le cabinet du ministre.

Avec ce cas dans un élevage, la France perd à nouveau son statut "indemne" d'influenza aviaire, qu'elle venait de retrouver le 2 septembre, a confirmé la même source. Cela devrait avoir "des conséquences sur certains marchés à l'export" de ses volailles.

"Des démarches ont été initiées via les ambassades pour rassurer les principaux pays importateurs sur le caractère sporadique à ce stade de cet événement et la mise en oeuvre des mesures de gestion habituelles telles que prévues par la réglementation de l'Union européenne", ajoute le cabinet de Julien Denormandie.

La France avait déjà déclaré depuis la fin de l'été quatre cas de grippe aviaire parmi les oiseaux sauvages et trois cas dans des basses-cours sur le territoire métropolitain.

En Europe, 26 pays sont actuellement touchés par les virus influenza, concernant plus de 400 foyers en élevage et 600 cas en faune sauvage, précise le ministère.

La suspicion d'infection dans l'élevage de Warhem fait suite à un constat de mortalités anormales parmi les volailles de l’exploitation. L'analyse complète de la souche du virus est actuellement en cours au laboratoire national de référence de l’Anses, l'autorité sanitaire française. 

Crises récurrentes

Des mesures sanitaires ont été prises. Les poules vont être abattues et le foyer sera désinfecté. Une zone de protection (3 km autour du foyer) et une zone de surveillance (10 km) ont été instaurées par le préfet du département. Pour éviter le risque de diffusion du virus, les mouvements de volailles sont interdits dans ces zones où des mesures sanitaires strictes doivent être observées.

Un arrêté préfectoral "suspendant la chasse aux gibiers d’eau et à plumes" jusqu'à "nouvel ordre" dans les territoires des communes situées dans un rayon de 10 km autour de l’élevage, a également été pris.

"La consommation de viande, foie gras et oeufs – et plus généralement de tout produit alimentaire à base de volaille – ne présente aucun risque pour l'homme", affirme le ministère.

Début novembre, par mesure de précaution, le gouvernement avait décidé de reconfiner les volailles de plein air pour éviter les contacts avec les oiseaux migrateurs susceptibles de transmettre ce virus.

L'hiver dernier, l'influenza aviaire s'était répandue comme une traînée de poudre dans les élevages du Sud-Ouest, région réputée pour son foie gras. Près de 500 avaient été touchés entre novembre 2020 et mai 2021.

L'épizootie n'avait été enrayée qu'au prix de l'abattage de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards. 

Récurrentes, les crises sanitaires dues à l’influenza aviaire hautement pathogènes génèrent des coûts considérables pour les professionnels et l'Etat, et des pertes de marché à l’export.

Cependant, pour le moment, les conséquences de la perte par la France de son statut "indemne" de grippe aviaire "ne devraient pas aller au delà-de ce qui avait été noté l'an dernier", selon le cabinet de Julien Denormandie. 

"Nous avons l'assurance qu'un certain nombre de pays continueront à accepter l'introduction des productions françaises à partir des autres départements, grâce à ce qu'on appelle la reconnaissance du zonage", ajoute-t-il. 

 

La grippe aviaire se propage dans plusieurs régions du monde

Elle est présente en Europe, en Asie et en Afrique: des foyers de grippe aviaire ont été détectés dans plus de 40 pays chez des volailles et des oiseaux sauvages depuis mai et les foyers "se multiplient", alerte l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

Elle appelle les pays à "intensifier leurs efforts de surveillance et à mettre en oeuvre des mesures de biosécurité strictes", dans cette "période à haut risque, d'octobre à avril", dans un communiqué du 19 novembre.

L'OIE leur demande également de "veiller à notifier les foyers en temps opportun afin d'enrayer la propagation de la maladie".

Cette maladie constitue "une menace" pour la stabilité économique, la sécurité alimentaire et la subsistance de nombreuses populations, relève l'OIE, organisation intergouvernementale presque centenaire, basée à Paris.

L'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est une maladie "très contagieuse, qui touche plusieurs espèces de volailles ainsi que les oiseaux domestiques et sauvages, et, occasionnellement l'homme", rappelle l'OIE.

Une personne peut être contaminée en cas de contact étroit avec des oiseaux infectés. En revanche, "rien n'indique que la consommation de volaille ou d'oeufs propres à la consommation humaine pourrait transmettre ce virus aux humains", précise l'OIE sur son site.

Depuis quelques années, de nombreux sous-types des virus de l'influenza aviaire circulent dans diverses populations d'oiseaux sur une large étendue géographique. En 2021, une variabilité génétique sans précédent de sous-types de virus de l'influenza aviaire a été signalée chez les oiseaux, "créant une situation difficile du point de vue épidémiologique", souligne l'OIE.

Les sous-types actuellement en circulation à l'échelle mondiale chez les volailles et les oiseaux sauvages sont H5N1, H5N3, H5N4, H5N5, H5N6 et H5N8.

La grippe aviaire a un caractère saisonnier, la plupart des foyers apparaissant pendant l'hiver de l’hémisphère nord.

Les foyers commencent généralement à augmenter en octobre, atteignent leur pic en février et se poursuivent jusqu’en avril.

Près de 16 000 cas de grippe aviaire chez les oiseaux domestiques et sauvages ont déjà été signalés cette année en octobre, "ce qui laisse entrevoir un risque accru de circulation du virus", s'inquiète l'OIE.

"En de rares occasions, la maladie peut également présenter un risque pour la santé humaine. A ce jour, certains cas récents chez l'humain ont été associés au sous-type H5N6 actuellement en circulation" en Asie, indique l'OIE.

En raison des conséquences de la maladie "sur la subsistance des éleveurs de volailles et sur le commerce international ainsi que des risques de transmission aux humains", le secteur de la santé animale doit mettre en oeuvre "des mesures de biosécurité strictes dans les élevages, dans le commerce et sur les marchés d'oiseaux vivants afin de prévenir sa propagation", martèle l'OIE.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.