La coalition arabe frappe une base de missiles souterraine à Sanaa

De la fumée s'échappe du site des frappes aériennes saoudiennes à Sanaa, au Yémen, le 27 novembre 2021. (Photo, Reuters).
De la fumée s'échappe du site des frappes aériennes saoudiennes à Sanaa, au Yémen, le 27 novembre 2021. (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 28 novembre 2021

La coalition arabe frappe une base de missiles souterraine à Sanaa

  • Les habitants ont été avertis en amont des raids aériens ciblant des ateliers de drones et des dépôts d'armes dans le district de Dhahban
  • Au cours des deux derniers mois, les Houthis ont intensifié la pression militaire sur les troupes gouvernementales qui défendent Marib dans le but d'avancer vers la ville

AL-MUKALLÂ : La coalition arabe qui soutient le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a frappé samedi tôt le matin des sites militaires sous le contrôle des Houthis soutenus par l'Iran dans la capitale, Sanaa.

Les résidents ont signalé avoir entendu plusieurs fortes explosions qui ont déclenché des déflagrations suivies de boules de feu à travers Sanaa.

La coalition a affirmé dans un communiqué que les frappes aériennes visaient des tunnels souterrains secrets du palais présidentiel utilisés pour stocker des missiles balistiques et d'autres emplacements militaires.

Des ateliers de drones et des dépôts d'armes dans le district de Dhahban à Sanaa ont également été pris pour cibles, a indiqué la coalition, demandant aux habitants d'éviter de s'approcher de ces zones.

Les résidents ont décrit les frappes aériennes de samedi matin comme les «plus longues et les plus intenses» depuis des années.

Vendredi, la coalition a publié des images satellite d'une frappe aérienne sur un missile balistique alors que les Houthis le déplaçaient d'un dépôt secret vers une zone de lancement. Au cours des cinq derniers jours, la coalition arabe a intensifié les frappes aériennes sur les camps militaires et d'autres zones de Sanaa, contrôlée par les Houthis, dans le but de détruire des missiles balistiques, des drones chargés d’explosif et d'autres armes.

La semaine dernière, la coalition arabe a accusé les Houthis d'avoir transformé l'aéroport de Sanaa en une installation militaire en y testant un système de défense aérienne.

Dans la province de Marib, la coalition arabe a mené de nombreux raids aériens en soutien aux troupes gouvernementales au sol au cours des dernières 24 heures, touchant des renforts militaires houthis.

Cela s'est produit pendant que les troupes gouvernementales se sont engagées vendredi et samedi dans de violents affrontements avec les Houthis à Juba et Thana, au sud du Yémen, sans aucune information sur les gains des deux côtés.

Le gouvernement yéménite a annoncé qu'il avait repoussé les attaques des Houthis à Juba après avoir tué et blessé des dizaines de Houthis.

Au cours des deux derniers mois, les Houthis ont intensifié la pression militaire sur les troupes gouvernementales qui défendent Marib dans le but d'avancer vers la ville.

La coalition a averti les civils de ne pas se rassembler dans les environs des zones visées (Photo, SPA/Archives).

Des milliers de combattants et de civils ont été tués dans la province de Marib depuis février, lorsque les Houthis ont renouvelé leur offensive pour prendre le contrôle de la ville riche en sources énergétiques de Marib.

La pression militaire des Houthis sur Marib a été atténuée au cours des sept derniers jours lorsque les forces conjointes sur la côte ouest du pays ont lancé une offensive, prenant pour cible les Houthis dans des zones stratégiques des provinces de Ta’izz et d’Al-Hodeidah.

Les Forces conjointes ont pris le contrôle du district de Hays à Al-Hodeidah et se sont enfoncées plus profondément dans le territoire contrôlé par les Houthi, s'emparant de parties de Maqbanah à Ta’izz et d'Al-Jarahi à Al-Hodeidah.

Samedi, les brigades des forces conjointes ont annoncé qu'elles avaient pris le contrôle d'une partie de la vallée de Saqoum et d’un grand nombre de terrains vallonnés au nord de Maqbanah à Ta’izz après de violents affrontements avec les Houthis.

Les dernières avancées des forces conjointes ont incité les Houthis à envoyer leurs leaders dans les provinces densément peuplées sous leur contrôle pour inciter les gens à rejoindre les champs de bataille.

Les médias officiels houthis ont rapporté qu'Abdel Rahman Al-Jamai, vice-président du parlement contrôlé par les rebelles et gouverneur d'Ibb, a appelé vendredi à une mobilisation générale des forces afin de renforcer les champs de bataille avec des combattants, des fonds et des armes.

Concluant une visite à Moscou vendredi, l'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a réitéré ses préoccupations concernant l'impact de l'escalade des combats entre les troupes gouvernementales et les Houthis dans les provinces de Marib, Taiz et Al-Hodeidah sur les civils et les efforts de paix. Il a exhorté les factions belligérantes à arrêter les hostilités et à travailler à la conclusion d'un accord de paix global et inclusif pour mettre fin à cette guerre.

«Nous sommes confrontés à une escalade militaire potentielle qui ne fera qu'augmenter les souffrances des civils. Des efforts internationaux accrus sont essentiels pour convaincre toutes les parties de la nécessité de régler les désaccords à la table des négociations», a soutenu Grundberg dans un communiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.