Un haut responsable iranien révèle les «objectifs militaires» du programme nucléaire

Légende : L'ancien chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Fereydoun Abbasi-Davani. (Photo, Reuters)
Légende : L'ancien chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Fereydoun Abbasi-Davani. (Photo, Reuters)
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

Un haut responsable iranien révèle les «objectifs militaires» du programme nucléaire

  • L'ancien directeur de l'agence nucléaire a déclaré que le plus grand scientifique nucléaire de Téhéran a été tué parce que ses recherches «devenaient une menace»
  • La recherche d'armes pourrait déclencher une «course aux armements nucléaires», déclare un expert à Arab News

LONDRES : L'ancien chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a révélé que le programme nucléaire de Téhéran avait des objectifs militaires, ce qui constitue l'aveu le plus clair à ce jour des ambitions iraniennes en matière de bombe nucléaire.

Dans une interview accordée aux médias publics, Fereydoun Abbasi-Davani, ancien directeur de l'OIEA, a admis l'existence d'un « système » doté de capacités militaires.

L'existence d'une branche de recherche militaire au sein du programme nucléaire iranien constituerait une violation directe de la ligne de l’État sur les armes nucléaires.

Les responsables iraniens citent souvent une fatwa − un édit religieux − émise par le guide suprême Ali Khamenei contre le développement et l'utilisation des armes nucléaires comme preuve qu'ils ne cherchent pas à se doter d'arme nucléaire.

Cependant, en discutant de l'assassinat en 2020 par des agents israéliens de Mohsen Fakhrizadeh, le plus grand scientifique nucléaire iranien, Abbasi-Davani a suggéré que ses recherches faisaient partie d'un « système » qui était devenu une menace militaire pour Israël.

« Lorsque la croissance globale du pays a commencé à inclure des satellites, des missiles et des armes nucléaires, et a franchi de nouvelles frontières de la connaissance, la question est devenue plus sérieuse pour eux », a déclaré Abbasi-Davani.

Si les éléments individuels du programme nucléaire iranien n'avaient pas d'utilisation militaire manifeste, l'existence de ce « système » d'activités de recherche, comme l'enrichissement de l'uranium, combinée au programme national de missiles relativement avancé de l'Iran, serait à l'origine du meurtre de Fakhrizadeh.

Mais l'interview d'Abbasi-Davani, publiée alors que Washington et Téhéran s'apprêtent à reprendre les discussions de longue haleine sur l'avenir du programme nucléaire iranien a également révélé de nouvelles informations sur les objectifs stratégiques qui sous-tendent la quête d'armes nucléaires : un parapluie nucléaire pour ses mandataires régionaux.

« Bien que notre position sur les armes nucléaires, fondée sur la fatwa explicite du guide suprême selon laquelle les armes nucléaires sont haram (interdites par la religion), soit très claire, Fakhrizadeh a créé ce système et sa préoccupation n'était pas seulement la défense de notre propre pays », a déclaré Abbasi-Davani.

Et d'avertir : « Notre pays soutient l'axe de la résistance (contre Israël), et lorsque vous entrez dans ce domaine, les sionistes deviennent sensibles. »

L' « axe de la résistance » désigne le réseau iranien d'organisations terroristes et de groupes mandataires, notamment les Houthis au Yémen, le Hezbollah au Liban et les milices des Unités de mobilisation populaire en Irak.

Idéologiquement, ces groupes sont opposés à Israël, mais ils sont utilisés dans la pratique pour poursuivre les objectifs de la politique étrangère iranienne.

Meir Javedanfar, maître de conférences sur l'Iran à l'Université Reichman, a déclaré à Arab News que l'aveu d'Abbasi-Davani était « extrêmement inquiétant », notamment en raison de la référence à un « système ».

« C'est sans précédent, a-t-il déclaré. Jusqu'à présent, l'hypothèse était que même si l'Iran se dotait d'un programme nucléaire, celui-ci ne serait utilisé que pour défendre l'Iran et dissuader les autres. »

« Maintenant, sur la base des commentaires d'Abbasi-Davani, nous savons que si l'Iran obtient une arme nucléaire, elle sera utilisée pour défendre ses mandataires dans la région. Il est donc encore plus impératif que l'Iran ne se dote pas d'armes nucléaires. »

Et d’ajouter : « Utiliser des armes nucléaires pour soutenir les mandataires de l'Iran signifierait à tout le moins fournir un parapluie de protection à divers groupes dans la région. Cela mettrait en danger de nombreux pays de la région, et pas seulement l'État d'Israël. »

« Cela pourrait conduire, en soi, à une course aux armements nucléaires », a averti Javedanfar.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru dans Arabnews.com


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.