Pétrole: l'Opep+ face aux défis posés par la Maison Blanche et le nouveau variant

Le siège de l'OPEP à Vienne. (Photo, AFP)
Le siège de l'OPEP à Vienne. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 30 novembre 2021

Pétrole: l'Opep+ face aux défis posés par la Maison Blanche et le nouveau variant

  • «C'est sûrement l'une des plus importantes réunions" de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés via l'accord Opep+ "depuis l'amorce de la reprise de la demande» d'or noir après la débâcle de la pandémie
  • Au cours des sept derniers jours, deux événements de taille se sont produits: «la libération coordonnée des réserves stratégiques de plusieurs pays consommateurs et l'émergence soudaine du variant Omicron»

LONDRES : Défiés par Joe Biden côté offre, secoués par le nouveau variant du Covid-19 côté demande, les membres de l'Opep+ se retrouvent jeudi pour résoudre une équation complexe, celle de leur niveau de production pour début 2022.

"C'est sûrement l'une des plus importantes réunions" de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés via l'accord Opep+ "depuis l'amorce de la reprise de la demande" d'or noir après la débâcle de la pandémie, commente Peter McNally, analyste chez Third Bridge.

Au cours des sept derniers jours, deux événements de taille se sont produits: "la libération coordonnée des réserves stratégiques de plusieurs pays consommateurs et l'émergence soudaine du variant Omicron", explique-t-il à l'AFP.

Après avoir beaucoup grogné contre le cartel pour qu'il ouvre davantage le robinet, les Etats-Unis, rejoints par la Chine, l'Inde ou le Japon, ont annoncé puiser dans leurs réserves stratégiques afin de calmer la flambée des cours du brut qui pèse sur la reprise économique.

Cette "initiative majeure", selon le président américain Joe Biden, concerne au total entre 65 et 80 millions de barils selon les estimations des analystes, dont 50 millions pour les seuls Etats-Unis.

Si cette manœuvre n'a pas eu l'effet escompté - les cours ont augmenté dans la foulée -, c'est le nouveau variant du coronavirus qui s'est chargé de doucher les prix.

Urgent d'attendre ?

La détection de cette nouvelle souche, baptisée Omicron par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a entraîné une vive réaction vendredi sur les marchés: les cours du brut ont décroché de plus de 10%, une première depuis les séances cauchemardesques d'avril 2020. 

Ce développement "laisse penser que l'Opep+ n'augmentera pas davantage sa production", estime Carsten Fritsch, de Commerzbank, pour tenter de conserver les prix au niveau actuel, autour de 70 dollars le baril, "du moins pour l'instant".

Un telle décision serait conforme à l'approche mesurée adoptée depuis la réouverture graduelle des vannes par l'Opep+ depuis mai 2021.

"La crise (...) n'est pas encore terminée", professait fin octobre le ministre saoudien de l'Energie Abdelaziz ben Salmane. "Nous devons faire attention à ne pas prendre les choses pour acquises".

La prudence est le terme favori des responsables de l'alliance, qui ne remettent chaque mois que 400.000 barils par jour supplémentaires sur le marché, alors que leur marge de manœuvre est dix fois supérieure, à en croire leurs niveaux dits de référence.

Le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, chargé du pétrole, a quant à lui précisé lundi qu'il fallait se garder de toute "décision hâtive", selon des propos cités par les agences de presse de son pays.

Une réunion technique précédant habituellement le sommet, prévue mardi, a été repoussée à jeudi "pour obtenir plus d'informations sur la situation actuelle", a ajouté M. Novak.

Arlésienne

L'alliance doit aussi composer avec le possible retour en odeur de sainteté de l'Iran, maintes fois évoqué mais toujours repoussé.

Le producteur historique de l'Opep est écarté du marché depuis la dénonciation en 2018 par Donald Trump de l'accord de 2015 sur le nucléaire, censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique.

Après cinq mois de pause, les négociations ont repris lundi à Vienne, en Autriche, avec une délégation iranienne "déterminée" à aboutir.

Si la plupart des analystes sont peu optimistes sur les chances à court terme d'une issue positive, Bjarne Schieldrop, de Seb, présente "la remise sur les rails de la production et des exportations de pétrole iranien" comme "la meilleure option pour le président Joe Biden afin d'atténuer la tension actuelle sur le marché pétrolier".

En 2017, l'Iran produisait près de 4 millions de barils par jour. Un volume qui avait été réduit de moitié l'an dernier.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com