En Tunisie, des femmes DJ cherchent à s'imposer dans un milieu d'hommes

Nada, qui souhaite ouvrir un jour son propre studio de production, est consciente qu' «être une femme DJ en Tunisie, ça fait peur à la plupart des familles. Car tu vas rentrer la nuit et c'est plutôt un truc masculin ». (Photo, AFP)
Nada, qui souhaite ouvrir un jour son propre studio de production, est consciente qu' «être une femme DJ en Tunisie, ça fait peur à la plupart des familles. Car tu vas rentrer la nuit et c'est plutôt un truc masculin ». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 02 décembre 2021

En Tunisie, des femmes DJ cherchent à s'imposer dans un milieu d'hommes

  • Cette assistante caméra dans le cinéma a bénéficié il y a cinq ans d'un stage de trois jours et, pour le reste, s'est formée sur le tas
  • Issue du milieu artistique avec une mère maquilleuse, Fouchika a une famille qui accepte sa passion

TUNIS : Fouchika Junior fait glisser une commande et monte une fréquence. Elle initie aux bases du mixage une poignée de futures DJ en Tunisie, où ont émergé des formations inédites pour que les femmes s'imposent dans le milieu très masculin de l'animation musicale.

Ce jour-là, à l'Institut français de Tunis, Nada Benmadi, 25 ans, touche pour la première fois des platines. Cette aspirante ingénieure du son veut ajouter le métier de DJ à sa palette, à la fois car elle "aime le son et la musique" et aussi pour "réunir les fans de musique électronique, de danse et diffuser de l'énergie positive".

Nada, qui souhaite ouvrir un jour son propre studio de production, est consciente qu'"être une femme DJ en Tunisie, ça fait peur à la plupart des familles. Car tu vas rentrer la nuit et c'est plutôt un truc masculin".

Pour elle, aucun problème toutefois, sa famille est composée de "gens ouverts qui m'encouragent à faire ce que j'aime".

"Un, deux, trois, quatre". Sa prof du jour, Yasmina Gaida, alias Fouchika Junior, 29 ans, est spécialisée en "deep house" et en "afrohouse". Elle bat la mesure et montre comment synchroniser manuellement les morceaux.

Cette assistante caméra dans le cinéma a bénéficié il y a cinq ans d'un stage de trois jours et, pour le reste, s'est formée sur le tas. Elle enseigne le DJing "pour donner une chance aux femmes" qui n'ont "pas la possibilité, ni les moyens" de l'apprendre et pour transmettre l'idée que "c'est possible qu'une femme soit DJ en Tunisie".

«Pas pour les filles»

Fouchika a vu "quelques évolutions" ces dernières années, mais elles ne sont "pas flagrantes". "Les proprios de boîtes de nuit, c'est comme s'ils avaient peur d'embaucher une DJ pour une soirée, au cas où ça ne marcherait pas, parce que ça reste un truc technique" et ils pensent que "ce n'est pas fait pour les filles".

Compliqué aussi pour les femmes de percer, selon elle. "Quand c'est un homme qui se présente, on lui dit: vas-y, envoie-moi ton SoundCloud et il peut venir mixer. Quand c'est une fille, on lui demande: tu as déjà mixé avant? Jamais entendu parler de toi!"

Issue du milieu artistique avec une mère maquilleuse, Fouchika a une famille qui accepte sa passion. Mais elle doit parfois aller "parler aux familles pour leur dire: +tout va bien, on ne fait rien de mal, juste de la musique+".

"Le DJing n'est pas considéré comme +safe+ pour une Tunisienne. C'est vu comme un métier dominé par les hommes, très difficile, qui se passe la nuit dans un environnement qui peut être toxique, violent pour les femmes", confirme à l'AFP Olfa Arfaoui, fondatrice en 2018 de ce qu'elle présente comme la première "DJ Academy for Girls" dans le monde arabe.

«Libérer la parole»

En trois ans, l'Academy, soutenue par des fondations internationales, a formé une centaine de femmes DJ. "Les femmes commencent à intégrer l'espace du clubbing, plus sensibilisé à leur présence. Même s'il y a aussi parfois un peu d'opportunisme à utiliser leur image", note-t-elle.

La DJ Academy for Girls, qui dispense ses ateliers les weekends pour une somme accessible (80 à 90 euros le module de 36H sur trois mois), se veut aussi "école de la deuxième chance pour fournir un deuxième métier, un complément de salaire ou une possibilité de reconversion", selon Mme Arfaoui.

Son école propose des formations complémentaires d'ingénieures du son, de "sound designer", de "live coding" --pour créer des sons via le codage informatique-- ainsi que d'arrangement musical ou encore de production de musique.

L'académie entend aussi jouer un rôle social, en intervenant dans des universités ou écoles afin d'utiliser le DJing, qui "libère la parole et met à l'aise", "pour donner confiance aux jeunes filles et discuter de sujets sensibles comme la menstruation ou les rapports sexuels".

Roua Bida, formée à la DJ Academy il y a environ un an, partage cet état d'esprit militant "contre ces gens qui ont peur pour leur masculinité, qu'on leur arrache des lieux et de l'espace". Quand elle mixe, cette rappeuse de 33 ans "essaye d'introduire des morceaux de musique +féministes+".

Avec Fouchika et d'autres, elles vont monter "très prochainement" un collectif de femmes DJ. "Si on lutte chacune dans notre coin, on aura toujours les mêmes problématiques. Alors que si on est unies, on ira s'imposer et revendiquer nos droits, et les gens vont nous donner notre chance".


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.