Manche: un élu macroniste menacé de mort, sa maison taguée «Zemour président»

"Ses trois véhicules qui étaient stationnés dans un garage attenant à sa maison ont été incendiés" et sur "le mur de sa propriété, il y avait des tags infamants", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Lhonneur, maire DVD de Carentan-les-Marais (AFP)
"Ses trois véhicules qui étaient stationnés dans un garage attenant à sa maison ont été incendiés" et sur "le mur de sa propriété, il y avait des tags infamants", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Lhonneur, maire DVD de Carentan-les-Marais (AFP)
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Publié le Mardi 07 décembre 2021

Manche: un élu macroniste menacé de mort, sa maison taguée «Zemour président»

  • Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a apporté «tout son soutien» à Bernard Denis
  • Selon les pompiers, aucun blessé n'est à déplorer

CAEN : Un élu macroniste de la Manche a été menacé de mort et deux de ses véhicules incendiés dans la nuit de lundi à mardi tandis qu'un tag "Zemour (sic) président" a été peint sur le mur de sa maison, a-t-on appris auprès du maire de la commune.

"Le maire soutien (sic) Macron" et "à mort" ont également été inscrits sur les murs de Bernard Denis, 65 ans, maire délégué Modem de Saint-Côme-du-Mont, commune rattachée à Carentan-les-Marais (Manche).

"Ses trois véhicules qui étaient stationnés dans un garage attenant à sa maison ont été incendiés" et sur "le mur de sa propriété, il y avait des tags infamants", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Lhonneur, maire DVD de Carentan-les-Marais, qui s'est rendu sur place.

Un des véhicules, appartenant à la fille de l'élu, "a pu être en partie sauvé. Les deux autres sont inutilisables", a précisé M. Lhonneur, dénonçant cette agression. 

Selon les pompiers, aucun blessé n'est à déplorer.

"Vers 01H30 du matin j'ai entendu un gros boum (...) J'ai vu de la lumière dehors (...) C’était pas de la lumière. C’était très rouge c’était du feu, dans mon garage qui est un garage ouvert", a expliqué à La Presse de la Manche Bernard Denis.

L'élu est ensuite monté dans la voiture de sa fille "pour la mettre en sécurité", sans voir qu'elle était brûlée sur l'arrière, a-t-il expliqué. "J'ai peut-être pris des risques parce que c'était une voiture au gaz", a-t-il ajouté.

M. Denis, qui fait pour la première fois l'objet de menaces, dit avoir également constaté, après avoir porté plainte, des vols sur le chantier où il est en train de construire une deuxième maison.

"Si c'est réellement à cause de ma position politique, c'est très très grave", a-t-il déclaré. "Lundi 29 on a fait une réunion à Saint-Côme-du-Mont pour créer le comité de soutien à Emmanuel Macron. On était une vingtaine. Et il y a eu des articles où mon nom est sorti", a expliqué M. Denis. 

Le parquet a confirmé les tags et le fait que "deux véhicules appartenant au maire de Saint-Côme-du-Mont ont été incendiés". "Une enquête de flagrance a été ouverte des chefs de destructions volontaires par moyens dangereux", a indiqué le procureur de la République de Coutances, Cyril Lacombe. 

Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a apporté "tout son soutien" à Bernard Denis, de même que le Modem. De très nombreux élus normands ont également dénoncé cette nouvelle agression d'élu.

Le préfet de la Manche Frédéric Périssat a dénoncé de son côté des "agissements inacceptables". "De tels comportements contraires aux valeurs de notre démocratie et de la République seront combattus avec la plus grande fermeté", a-t-il déclaré dans un communiqué.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.