Présidentielle: Le flou domine encore à gauche, LR et LREM s'activent

Pas de primaire à gauche, rétorque Jadot à Hidalgo. (AFP).
Pas de primaire à gauche, rétorque Jadot à Hidalgo. (AFP).
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Présidentielle: Le flou domine encore à gauche, LR et LREM s'activent

  • Du côté de la droite, les LR font actuellement le ménage puisque le parti, aussitôt Valérie Pécresse élue, s'est empressé de radier  Guillaume Peltier et Gaël Perdriau
  • A gauche, c'est encore le flou puisqu'à l'appel d'Anne Hidalgo d'organiser des primaires à gauche, le candidat Yannick Jadot a d'ores et déjà riposté en répondant par la négative 

ATHENES: Les choses se précisent de jour en jour à Paris pour ce qui est de la présidentielle de 2022. Car même si le président actuellement en exercice Emmanuel Macron n'a toujours pas fait officiellement état de sa candidature, il n'en reste pas moins que les mécanismes qui se mettent en place ne laissent plus que très peu de place au doute. Ainsi, du côté de la République en marche, Bruno Le Maire se frottera au candidat déclaré Eric Zemmour lors d'un débat télévisé organisé ce soir par France 2. Du côté de la droite, les LR font actuellement le ménage puisque le parti, aussitôt Valérie Pécresse élue, s'est empressé de radier  Guillaume Peltier (de sa fonction de vice-président) et le maire LR de Saint-Etienne Gaël Perdriau (qui lui avait tenu des propos critiques vis-à-vis d'Eric Ciotti).

 

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A gauche, c'est encore le flou puisqu'à l'appel d'Anne Hidalgo d'organiser des primaires à gauche, le candidat Yannick Jadot a d'ores et déjà riposté en répondant par la négative. 

"Non, je ne participerai pas à une primaire de la gauche", a répondu jeudi le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot à sa concurrente socialiste Anne Hidalgo qui l'a proposée la veille, "un tour de passe passe" selon lui.


Chez la maire de Paris, créditée d'entre 3 et 7% des intentions de vote dans les sondages, "il y a la volonté de sortir de l'impasse par une idée surprise", a raillé Yannick Jadot sur Europe 1. Donné lui-même dans une fourchette de 6 à 9% des intentions de vote, il a souligné avoir "déjà fait une primaire" en septembre.

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Le candidat écologiste Yannick Jadot. (AFP). 


"Quand les écologistes ont retiré leur candidature en 2017 (lui-même au profit de Benoît Hamon, NDLR), ils n'ont pas essayé de trouver un tour de passe passe", a-t-il dénoncé.


Une nouvelle primaire, portée notamment par le mouvement citoyen "Primaire populaire", "ce n'est pas le choix des écologistes, qui est de rassembler très largement autour d'idées fortes" résumées dans "l'écologie", a déclaré l'eurodéputé.


Renonce-t-il donc à l'idée de rassemblement? "Pas du tout", a rétorqué Yannick Jadot. "Je m'adresse aux électeurs socialistes, aux progressistes et aux humanistes: la dynamique qui peut gagner cette élection présidentielle, qui reprend les idées progressistes en ajoutant les enjeux essentiels de l'écologie, c'est le programme que nous portons".


Anne Hidalgo a proposé mercredi l'organisation d'une primaire à gauche pour désigner un candidat unique pour la présidentielle, invitation aussitôt déclinée par les communistes et les Insoumis qui moquent une "proposition de la dernière chance".

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Le refus de Yannick Jadot, "ce n'est pas responsable", "il veut continuer à désespérer un peu plus les électeurs de gauche et écologistes?", a dénoncé sur Public Sénat le porte-parole d'Anne Hidalgo Stéphane Troussel.


"Qu’est ce qui a fait nos victoires dans les élections locales ? C’est le rassemblement", a-t-il ajouté.


La gauche est actuellement donnée à un étiage historiquement bas par plusieurs sondages, et est fragmentée en sept candidatures dont deux à l'extrême gauche.

 

Droit de vote à 16 ans: les sénateurs PS engagent le débat

Le Sénat examine jeudi une proposition de loi PS visant à abaisser de 18 à 16 ans le droit de vote, qui n'a guère de chance d'aboutir, mais qui doit permettre "d'installer dans le débat la question de la jeunesse", selon son auteure Martine Filleul.


Le texte n'a pas été adopté par les sénateurs en commission et devrait subir le même sort dans l'hémicycle de la Haute assemblée, à majorité de droite. Il est examiné dans le cadre d'une "niche" réservée au groupe PS.


A quatre mois de l'élection présidentielle, cette proposition de loi est pour Mme Filleul "à la fois une réponse parmi d'autres à la question de l'abstention, mais aussi un geste, un symbole, une manière de montrer aux jeunes qu'ils font partie de notre République".


L'abstention des moins de 35 ans a atteint 82% aux dernières élections régionales et départementales.


L'abaissement de la majorité électorale à 16 ans est portée par la candidate socialiste à l'élection présidentielle Anne Hidalgo.


Outre la question de l'âge du droit de vote, le texte de Mme Filleul propose l'introduction au collège d'une enseignement obligatoire aux sciences politiques, sanctionné par une évaluation. Pour la sénatrice du Nord, l'objectif est "de fabriquer à nouveau des citoyens à l'école".


Elle souhaite encore rendre obligatoire la création d'un conseil de jeunes pour les communes de plus de 5.000 habitants et les départements. "Ces conseils municipaux de jeunes proposent des travaux pratiques dans l'accompagnement du vote à 16 ans et permettent aux jeunes de s'initier à la démocratie locale", estime-t-elle.


Pour la rapporteure du texte, Nadine Bellurot (LR), si la nécessité de lutter contre l'abstention des jeunes ne fait pas de doute, "la solution proposée ne semble pas opportune, pour des raisons à la fois juridiques et sociologiques".


Elle avance notamment l'argument, discuté, selon lequel majorité électorale et majorité civile "ne peuvent être dissociées".               

Premier grand débat pour le candidat Zemmour, face à Bruno Le Maire

Après son meeting électoral émaillé de violences, Éric Zemmour se plie à l'exercice de sa première grande émission politique depuis l'annonce de sa candidature jeudi soir sur France 2 (21H05), avec un duel face au ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Ce dernier semble endosser le rôle d'éclaireur en attendant qu'Emmanuel Macron ne se décide à annoncer formellement sa candidature à la course présidentielle.

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Mardi, le candidat d'extrême droite à l'Elysée avait expliqué avoir annulé un déplacement en région lyonnaise en partie pour préparer ce rendez-vous médiatique. "J'ai une émission importante jeudi soir, il faut que je travaille. Moi, vous savez, je prépare les choses, je suis un laborieux", disait-il sur BFMTV.

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Eric Zemmour a été empoigné par un individu avant de monter sur scène. L'homme suspecté vient d'être mis en examen. (AFP).


Cette émission "Elysée 2022" aura pour principale attraction le débat face à Bruno Le Maire.


"Plusieurs ministres étaient candidats" pour débattre avec Éric Zemmour, indique un cadre de la majorité. "Le Maire est un bon choix car il a une capacité de recul et de théorisation, mais qu'il saura aussi l'emmener sur des sujets plus concrets et techniques" sur le plan économique. "Jusqu'ici, Zemmour ne s'est pas emmerdé avec les détails", commente ce marcheur.

Durant son premier meeting, dimanche à Villepinte (Seine-Saint-Denis), Eric Zemmour a listé quelques propositions économiques comme la baisse des impôts de production, sa volonté de "contraindre la commande publique à privilégier les entreprises françaises" ou de réduire les cotisations pour "redonner du pouvoir d'achat" aux salariés modestes, avec "100 euros de plus" par mois. 

Mais son meeting a été parasité par des tensions et des scènes de violence. Des journalistes de l'émission Quotidien (TMC-TF1) ont été hués et mis brièvement à l'abri.

Le candidat a été empoigné par un individu avant de monter sur scène. L'homme suspecté vient d'être mis en examen

Au début de son discours, des militants de SOS racisme venus mener une action se voulant "non violente" ont été agressés par des partisans d'Éric Zemmour. Une journaliste de l'AFP a vu une cinquantaine de personnes identifiées par les forces de l'ordre comme appartenant aux Zouaves - un groupuscule d'ultra droite -  qui ont pris la pose à la sortie du meeting, en scandant: "on est chez nous".

Une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny.

le maire


Eric Zemmour a condamné mardi "toutes les violences", tout en qualifiant les militants de SOS Racisme de "provocateurs", de "chiens truffiers des subventions", et les médias de "complaisants".

L'ancien éditorialiste devrait à nouveau être interrogé sur le sujet, tout comme sur son rapport aux médias.

La semaine dernière, il était apparu tendu lors de son premier entretien de candidat au JT de 20h de TF1, puis avait tenu des propos insultants à l'endroit du journaliste Gilles Bouleau après l'interview.

Fin septembre Eric Zemmour, qui n'avait alors pas encore annoncé sa candidature, avait débattu avec le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon sur BFM-TV devant 3,8 millions de téléspectateurs, un carton d'audience pour la chaîne qui réalisait là le deuxième meilleurs score de son histoire.     

candidats         

Pour son 120ème anniversaire, le Parti radical souffle ses bougies avec Macron

Le Parti radical, qui fête ses 120 ans, doit officialiser ce week-end son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle et son intégration à la "maison commune" de la majorité, en appelant à une "plateforme de gouvernement" pour le prochain quinquennat.


Une exposition retraçant ses heures glorieuses dans son siège parisien et un colloque à l'Assemblée nationale: le "plus vieux parti de France" fête cette semaine son anniversaire en grande pompe.


Point d'orgue: son congrès, vendredi et samedi, lors duquel il doit entériner son soutien au futur candidat Macron à la présidentielle, si tant est que les militants adoptent la résolution en ce sens proposée par leur président, Laurent Hénart.


L'ancien maire de Nancy dont le parti "radicalement républicain" situé au centre de l'échiquier politique fut autrefois compagnon de route de l'UDF et de l'UMP, plaide pour une future "plateforme de gouvernement", avec "dix ou quinze propositions identifiables".


"La logique, c'est donc qu'on puisse entrer dans la campagne pour préparer une nouvelle majorité, avec de nouvelles formations, de nouvelles personnalités", poursuit celui qui estime que "la recomposition politique n'a pas encore eu lieu".


Son parti en a d'ailleurs fait l'expérience après l'élection d'Emmanuel Macron: après une tentative de rabibochage avec le Parti radical de gauche - lui-même issu d'un schisme en 1973 et historiquement proche du PS - , les Radicaux réunifiés s'étaient rebaptisés Mouvement radical social-libéral en 2017. 


Las: une partie des troupes de l'ex-PRG, généralement des proches de Jean-Michel Baylet, ont claqué la porte de la colocation à peine quelques mois plus tard.


Redevenu "Parti radical", ses élus sont éparpillés dans plusieurs groupes à l'Assemblée nationale - certains avec LREM, d'autres chez "Libertés et territoires".


Toujours plus compliqué: nombre de figures du parti sont restées fidèles aux majorités régionales auxquelles elles appartenaient historiquement, contre La République en marche. 


Ainsi par exemple dans le Grand-Est (à majorité LR), le Centre-Val-de-Loire (à majorité de gauche plurielle), mais aussi en Île-de-France, présidée par... Valérie Pécresse.


Le congrès des 120 ans se veut ainsi celui de la clarification, alors que - ultime paradoxe - le parti compte depuis 2017 un ministre dans ses rangs: Annick Girardin, titulaire du portefeuille de la Mer.


"L'objectif, c'est être plus fort, plus visible, avec plus de parlementaires", plaide Laurent Hénart, qui entend également intégrer la "maison commune" de la majorité lancée la semaine dernière, baptisée "Ensemble citoyens!".


Ce choix a cependant été contesté mercredi par Bertrand Pancher, membre du bureau national et patron du groupe Libertés et territoires à l'Assemblée, souvent en opposition à la majorité lors des votes. Dans une "lettre ouverte aux radicaux" que l'AFP a pu consulter, il indique se "mettre en retrait" du parti, contestant une "vassalisation précipitée". 


Pour le député de la Meuse, "l'indépendance est une exigence". Et de lancer: "Je me désespère de la dilution de notre formation dans une maison commune qui nous relèguerait à la cave". 


Droit du travail: le gouvernement se donne jusqu'en septembre pour cadrer la négociation

Cette photographie montre l'entrée du ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre l'entrée du ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement lance des négociations larges sur le droit du travail et l’assurance chômage, avec une lettre de cadrage attendue la semaine prochaine
  • Parmi les mesures envisagées : monétisation de la cinquième semaine de congés, suppression de deux jours fériés, lutte contre les temps partiels subis et assouplissement des CDD et intérim

PARIS: Le ministère du Travail a indiqué vendredi que la feuille de route de la négociation sur le droit du travail, avec notamment la possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés, serait envoyée en septembre pour poursuivre "la concertation préalable".

Plaidant qu'"il faut travailler plus", le Premier ministre François Bayrou avait souhaité le 15 juillet que les partenaires sociaux ouvrent des négociations sur une nouvelle réforme de l'assurance chômage et sur le droit du travail pour participer à l'effort budgétaire.

Le ministère doit adresser "dans le courant de la semaine prochaine" la "lettre de cadrage" fixant le cadre de la négociation d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage avec des discussions prévues "jusqu’à la mi-novembre", ainsi que le document d'orientation concernant la suppression de deux jours fériés pour une négociation qui doit durer "jusqu’à la fin du mois de septembre".

Mais les autres mesures ayant trait à "la modernisation du marché du travail et la qualité du travail" feront l'objet d'un document d'orientation à la rentrée. Outre la monétisation de la cinquième semaine de congés payés, il s'agit notamment de lutter contre les temps partiels subis, de "fluidifier" le marché du travail avec des assouplissements sur les CDD et les contrats d'intérim ou encore de dispositions sur l’indemnisation des arrêts maladie.

"Un envoi en septembre plutôt que début août répond à une demande de certains des partenaires sociaux de pouvoir poursuivre la concertation préalable à l’envoi de ce document d’orientation", a expliqué le ministère, ajoutant que cela "permettra de continuer à recueillir leurs avis, leurs idées et leurs priorités pour enrichir ce document".

Le calendrier de cette négociation doit s'étendre "sur plusieurs mois, au minimum jusqu’à la fin de l’année 2025", selon la même source.


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.