La résistance palestinienne à Gaza affirme que le mur israélien ne l' arrêtera pas

Des soldats israéliens montent la garde près de la barrière qui s’étend le long de la bande de Gaza, près du mochav de Netiv HaAsara, dans le sud d'Israël. (AFP)
Des soldats israéliens montent la garde près de la barrière qui s’étend le long de la bande de Gaza, près du mochav de Netiv HaAsara, dans le sud d'Israël. (AFP)
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Publié le Vendredi 10 décembre 2021

La résistance palestinienne à Gaza affirme que le mur israélien ne l' arrêtera pas

  • Les factions palestiniennes ont rejeté les affirmations israéliennes selon lesquelles le mur les empêcherait de creuser des tunnels
  • Israël a utilisé 1 200 travailleurs, 1,2 million de mètres cubes de béton et 140 000 tonnes de fer et d'acier pour construire ce mur

GAZA: Israël a annoncé l'achèvement d'une barrière de sécurité renforcée autour de la bande de Gaza qui a pour vocation d’empêcher les militants de pénétrer dans le pays.

Cependant, les factions palestiniennes ont rejeté les affirmations israéliennes selon lesquelles le mur les empêcherait de creuser des tunnels.

Cette barrière de soixante-cinq kilomètres comprend des systèmes radar, des capteurs maritimes ainsi qu’un réseau de capteurs souterrains pour détecter les tunnels creusés par les militants. La clôture existante a été remplacée par une «clôture intelligente» de six mètres de haut dotée de dispositifs de détection et de caméras.

Israël a récemment célébré l'achèvement du projet, qu'il avait annoncé en 2016 pour empêcher que ne se répète l'expérience de guerre de 2014, dans laquelle les factions palestiniennes avaient utilisé des tunnels pour mener des offensives et affronter les forces terrestres israéliennes.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré: «Ce mur, qui représente un projet innovant et technologiquement avancé, prive le Hamas de l'une des capacités qu'il a essayé de développer.»

Israël a utilisé 1 200 travailleurs, 1,2 million de mètres cubes de béton et 140 000 tonnes de fer et d'acier pour construire ce mur, qui a coûté 3,5 milliards de shekels (1,13 milliard de dollars, soit 1 milliard d’euros).

L'armée israélienne déclare que la quantité de béton utilisée est suffisante pour «construire une route d'Israël à la Bulgarie, tandis que la quantité de fer et d'acier équivaut à la longueur d'une section d'acier d'Israël à l'Australie».

Le journal israélien Yediot Aharonot indique à travers un reportage: «On s'attend à ce que ce nouveau mur empêche les incursions sur le terrain et emprisonne de fait les Palestiniens qui tentent de s'infiltrer en Israël sur une bande de 200 à 100 mètres entre les anciennes et les nouvelles clôtures, jusqu'à ce que les forces armées n’arrivent et ne neutralisent la menace.»

Il cite un haut responsable de l'armée israélienne qui affirme que «le nouveau mur a coupé les tunnels qui se construisaient en direction d’Israël même pendant les années de travail».

Israël a mené quatre guerres dans la bande de Gaza depuis que le Hamas a pris le contrôle de la petite enclave côtière, au milieu de l’année 2007, et a clairement indiqué que son objectif était d'arrêter la construction de l’ensemble des tunnels.

Cependant, les factions palestiniennes ont déclaré que ce mur était voué à l'échec, à l’instar des autres fortifications israéliennes réalisées dans le passé.

Abou Moussab, un commandant sur le terrain des brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche militaire du Hamas, révèle que le groupe développe constamment ses capacités et s’inspire de l'expérience des guerres et des affrontements précédents.

«À Gaza, les factions, malgré leurs capacités simples par rapport à l'arsenal israélien, sont capables de surprendre l'ennemi avec des opérations qualitatives. Ce mur n'empêchera pas la résistance de répondre aux agressions et aux crimes d'Israël.»

«Le dôme de fer [un système mobile de défense aérienne qui résiste à toutes les conditions météorologiques] n'a pas empêché les roquettes palestiniennes, qui ont atteint leur portée la plus éloignée à l'intérieur du pays occupant. Ce mur n'empêchera pas le Hamas de repousser toute agression et de défendre son peuple», ajoute-t-il.

Le porte-parole du Comité de résistance populaire, Mohammed al-Buraim, déclare quant à lui: «De tels murs n'affecteront pas les capacités des factions à Gaza, qui travaillent constamment à leur développement et ne manqueront pas d'atteindre leurs objectifs.»

«Ce n'est pas la première fois que l'occupation essaie d'isoler Gaza avec des murs et de nombreuses restrictions afin de tenter de protéger ses soldats et ses colons, et la résistance y oppose chaque fois de nouvelles tactiques qui surprennent l'occupation avec succès», poursuit-il.

Le général de division à la retraite Rafik Abou Hani, spécialiste des affaires militaires, décrit le mur israélien comme «hautement fortifié», mais il s'attend à ce que les factions palestiniennes trouvent les moyens de le surmonter lors des futures confrontations.

Il affirme: «En Cisjordanie, le mur d'apartheid n'a pas repoussé les attaques palestiniennes, et le système du Dôme de fer n'a pas empêché le lancement de roquettes à partir de Gaza.»

Il souligne que la construction de ce mur montre qu'Israël reconnaît son incapacité à «résoudre militairement son conflit avec Gaza» et ajoute qu'elle suggère également qu'une invasion terrestre israélienne de Gaza semble désormais improbable.

 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.