NEW YORK : Avant sa visite au Liban la semaine prochaine, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé les leaders du pays à intensifier leurs efforts afin d’éradiquer la corruption et promouvoir la reddition des comptes et la transparence.
«Les solutions durables ne peuvent venir que de l'intérieur du Liban», a-t-il déclaré vendredi dans un message vidéo. «Il est essentiel que les leaders libanais accordent la priorité au peuple et mettent en œuvre les réformes nécessaires dans le but de remettre le Liban sur la bonne voie, notamment des efforts pour promouvoir la reddition des comptes et la transparence, et éradiquer la corruption».
Guterres a exprimé sa préoccupation pour le peuple libanais et les difficultés auxquelles il est confronté. Il les a félicités pour leur «générosité, leur ingéniosité et leur hospitalité», des qualités qu'il a affirmé avoir vues de ses propres yeux lors de ses visites dans le pays en tant que chef de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Le Liban fait face à de nombreuses crises. En plus d'un effondrement financier et économique en cours, il est aux prises avec les effets de la pandémie de la Covid-19 et il est toujours sous le choc de l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth du 4 août de l'année dernière, qui a fait plus de 200 morts et plus de 6 000 blessés et dont a laissé beaucoup de gens sans-abri et a coûté au pays jusqu'à $4,5 milliards de dommages.
«Les Nations Unies pleurent avec vous», a assuré Guterres au peuple libanais. «Parmi les plus jeunes victimes figuraient deux enfants de membres du personnel des Nations Unies».
L'explosion s'est produite lorsqu'une grande quantité de nitrate d'ammonium, stockée dans le port pendant six ans sans précautions appropriées de sécurité, s'est enflammée. Les tensions restent élevées au Liban à propos de l'enquête sur l'explosion, et le mois dernier, cela a dégénéré en violences de rue qui ont fait au moins six morts. Les militants et les proches des victimes affirment que l'enquête officielle est entravée par les leaders politiques libanais dans le but de protéger les politiciens et les responsables de toute investigation.
«Je sais que le peuple libanais veut des réponses et j'entends vos appels de vérité et de justice», a signalé Guterres.
En juin, la Banque mondiale a publié un rapport intitulé «Le Liban en train de sombrer dans le Top 3 », dans lequel elle classe la crise libanaise dans «le top 10, peut-être le top 3», des crises mondiales les plus graves depuis 1850.
L'ampleur de la crise économique et financière dans le pays est le résultat de "l'absence de toute action politique de la part de ceux qui sont chargés de prendre des mesures politiques", selon Kumar Jha, directeur régional du département Machrek du Groupe de la Banque mondiale.
«Les élections de l'année prochaine seront essentielles», a souligné Guterres, qui rencontrera plusieurs leaders et hommes politiques libanais, dont le président Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Najib Mikati, «pour discuter de la façon dont nous pouvons vous aider au mieux à surmonter la crise et promouvoir la paix, la stabilité, la justice, le développement et les droits de l’homme».
Il a ajouté : «Le peuple libanais doit être entièrement engagé dans le choix de la manière dont votre pays va de l'avant. Les femmes et les jeunes doivent avoir toutes les chances de jouer complètement leur rôle».
«C'est la seule façon pour le Liban de jeter les bases d'un avenir meilleur. J'ai hâte de passer du temps au pays des cèdres».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com