J'entends vos appels à la vérité et à la justice, assure Guterres aux Libanais, avant sa visite

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres (Photo fournie)
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres (Photo fournie)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

J'entends vos appels à la vérité et à la justice, assure Guterres aux Libanais, avant sa visite

  • Le secrétaire général de l'ONU a appelé les leaders libanais à redoubler d'efforts afin d’éradiquer la corruption et demander des comptes aux responsables de l'explosion du port de Beyrouth
  • Il a également souligné l'importance des élections de l'année prochaine et a appelé à ce qu'elles soient pleinement inclusives des femmes et des jeunes

NEW YORK : Avant sa visite au Liban la semaine prochaine, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé les leaders du pays à intensifier leurs efforts afin d’éradiquer la corruption et promouvoir la reddition des comptes et la transparence.

«Les solutions durables ne peuvent venir que de l'intérieur du Liban», a-t-il déclaré vendredi dans un message vidéo. «Il est essentiel que les leaders libanais accordent la priorité au peuple et mettent en œuvre les réformes nécessaires dans le but de remettre le Liban sur la bonne voie, notamment des efforts pour promouvoir la reddition des comptes et la transparence, et éradiquer la corruption».

Guterres a exprimé sa préoccupation pour le peuple libanais et les difficultés auxquelles il est confronté. Il les a félicités pour leur «générosité, leur ingéniosité et leur hospitalité», des qualités qu'il a affirmé avoir vues de ses propres yeux lors de ses visites dans le pays en tant que chef de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Le Liban fait face à de nombreuses crises. En plus d'un effondrement financier et économique en cours, il est aux prises avec les effets de la pandémie de la Covid-19 et il est toujours sous le choc de l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth du 4 août de l'année dernière, qui a fait plus de 200 morts et plus de 6 000 blessés et dont a laissé beaucoup de gens sans-abri et a coûté au pays jusqu'à $4,5 milliards de dommages.

«Les Nations Unies pleurent avec vous», a assuré Guterres au peuple libanais. «Parmi les plus jeunes victimes figuraient deux enfants de membres du personnel des Nations Unies».

L'explosion s'est produite lorsqu'une grande quantité de nitrate d'ammonium, stockée dans le port pendant six ans sans précautions appropriées de sécurité, s'est enflammée. Les tensions restent élevées au Liban à propos de l'enquête sur l'explosion, et le mois dernier, cela a dégénéré en violences de rue qui ont fait au moins six morts. Les militants et les proches des victimes affirment que l'enquête officielle est entravée par les leaders politiques libanais dans le but de protéger les politiciens et les responsables de toute investigation.

«Je sais que le peuple libanais veut des réponses et j'entends vos appels de vérité et de justice», a signalé Guterres.

En juin, la Banque mondiale a publié un rapport intitulé «Le Liban en train de sombrer dans le Top 3 », dans lequel elle classe la crise libanaise dans «le top 10, peut-être le top 3», des crises mondiales les plus graves depuis 1850.

L'ampleur de la crise économique et financière dans le pays est le résultat de "l'absence de toute action politique de la part de ceux qui sont chargés de prendre des mesures politiques", selon Kumar Jha, directeur régional du département Machrek du Groupe de la Banque mondiale.

«Les élections de l'année prochaine seront essentielles», a souligné Guterres, qui rencontrera plusieurs leaders et hommes politiques libanais, dont le président Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Najib Mikati, «pour discuter de la façon dont nous pouvons vous aider au mieux à surmonter la crise et promouvoir la paix, la stabilité, la justice, le développement et les droits de l’homme».

Il a ajouté : «Le peuple libanais doit être entièrement engagé dans le choix de la manière dont votre pays va de l'avant. Les femmes et les jeunes doivent avoir toutes les chances de jouer complètement leur rôle».

«C'est la seule façon pour le Liban de jeter les bases d'un avenir meilleur. J'ai hâte de passer du temps au pays des cèdres».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.