Depuis l'étranger, des Afghans angoissés dénoncent les exactions des talibans

Un combattant taliban monte la garde alors que les gens font la queue pour entrer au bureau des passeports à un poste de contrôle à Kaboul le 18 décembre 2021. (AFP)
Un combattant taliban monte la garde alors que les gens font la queue pour entrer au bureau des passeports à un poste de contrôle à Kaboul le 18 décembre 2021. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 20 décembre 2021

Depuis l'étranger, des Afghans angoissés dénoncent les exactions des talibans

  • Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch attribuait aux forces talibanes 100 meurtres ou disparitions forcées dans seulement quatre provinces du pays
  • «Ils ont frappé à la porte de notre maison en pleine nuit et ont ordonné qu'il les suive. Puis ils l'ont enfermé dans une petite pièce sombre, où ils l'ont battu», raconte cet ex-haut fonctionnaire

PARIS: Il y a deux mois, Usman vivait ses pires heures depuis qu'il a demandé l'asile en France. Son père était enlevé trois jours durant par des talibans, un exemple des exactions commises par les islamistes depuis qu'ils sont au pouvoir.


"Ils ont frappé à la porte de notre maison en pleine nuit et ont ordonné qu'il les suive. Puis ils l'ont enfermé dans une petite pièce sombre, où ils l'ont battu", raconte cet ex-haut fonctionnaire, qui demande à témoigner sous pseudonyme.


Usman, évacué par la France avec femme et enfants après la chute de Kaboul, requiert également de taire le nom de sa province, pour ne pas mettre son père, ainsi que le reste de sa famille, davantage en danger.


Les ravisseurs étaient des talibans, assure-t-il. "Ils ont dit à mon père qu'il était un +kafir+ (un infidèle en arabe, ndlr), que j'avais aidé les Américains, qu'ils allaient prendre nos terres pour les donner à leurs moudjahidines".


Pendant trois jours, les hommes de la famille d'Usman, accompagnés des dignitaires de son village, ont plaidé la cause du disparu auprès des nouvelles autorités, narre-t-il. La manœuvre a porté ses fruits. Le vieil homme a été relâché de nuit, en bordure d'une ville.


"Ils voulaient le tuer. C'est un miracle", souffle Usman, rongé de "culpabilité" d'avoir abandonné ses proches là-bas.


Alors que le pouvoir taliban n'est pas encore structuré derrière une unique autorité, "on nous a expliqué qu'un de leurs groupes avait été persuadé de libérer mon père. Mais que d'autres groupes pouvaient recommencer", explique Omar (nom d'emprunt), le frère d'Usman, en France depuis 2020.

«Rumeurs»
"Depuis lors, chaque matin, je me lève dans l'angoisse que l'histoire se soit répétée."


Mirwais Afghan, le patron du site Khabarial.com (reporter.com en langue pachtoune), basé au Royaume-Uni, confirme l'information: "Le père a été relâché grâce aux chefs tribaux".


En Afghanistan, les enlèvements crapuleux, un fléau sous l'ancien régime, ont diminué sous les talibans, qui multiplient en revanche les disparitions forcées, souvent fatales, affirme-t-il. Des règlements de compte mortels leur sont aussi reprochés, parfois à tort, certains profitant du changement de régime pour trancher dans le sang des litiges non politiques.


Les Nations unies ont toutefois accusé mardi les islamistes d'être responsables d'au moins 72 exécutions d'ex-membres des forces afghanes et d'autres personnes associées à l'ancien gouvernement depuis le mois d'août. Des propos qu'ils ont qualifié de "rumeurs sans fondement".


Sur Khabarial.com, un site "de propagande" hostile à leur mouvement, selon les talibans, les articles relatant des assassinats par leurs combattants sont presque quotidiens.


Entre vendredi et mercredi seulement, Khabarial.com a ainsi rapporté la mort de quatre membres des ex-forces de sécurité, d'une femme et de deux enfants lors de six incidents survenus dans quatre provinces différentes.


"Les vrais chiffres sont beaucoup plus élevés que ceux de l'ONU", assure Mirwais Afghan, qui dénombre plus de 550 morts ces quatre derniers mois dans 8 des 34 provinces afghanes grâce à son réseau de correspondants dans le pays. Des informations que cet ex-journaliste de la BBC affirme toujours recouper mais que l'AFP n'a pu vérifier.


"Le mois dernier, ils ont décapité un membre de ma famille, un ancien policier. On n'a toujours pas retrouvé la tête", poursuit-il. "Même moi je n'ai pas publié cette histoire. Alors qui va le savoir ?".

«Nettoyage»
Majeed Qarar, un ancien diplomate afghan vivant désormais au Canada, a lui aussi écrit un nombre impressionnant de tweets macabres. "Seulement sur mon compte Twitter, on peut trouver 200 morts", remarque-t-il à l'AFP.


Des informations qu'il dit systématiquement vérifier avec les familles des victimes et des cadres de l'ancien régime encore sur place.


Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch attribuait aux forces talibanes 100 meurtres ou disparitions forcées dans seulement quatre provinces du pays.


Les nouveaux maîtres, outre les crimes liés à leur "revanche" contre leurs anciens ennemis, "ont décidé de nettoyer tous ceux qu'ils voient comme des obstacles pour le futur", "notamment les Afghans lettrés et anti-mollahs", dénonce Majeed Qarar.


Alors que nombre de médias étrangers ont évacué leur personnel local, et que la presse afghane ne couvre plus ces crimes, par crainte de représailles, "des dizaines de personnes meurent ainsi tous les jours", estime Samira Hamidi, d'Amnesty international.


"Certes, il n'y a plus de combats (entre forces gouvernementales et talibans), mais la population ne connaît pas la tranquillité d'esprit. La violence est partout", s'alarme-t-elle. "Et les gens sont tellement effrayés qu'ils se taisent. Car personne ne peut les protéger".


En novembre, "l'un de mes amis a été tué dans le Helmand (Sud) pour un post sur les réseaux sociaux. Il accusait les talibans d'être incapables de gouverner", observe Pashtana Durrani, fondatrice de LearnAfghanistan, une ONG s'occupant d'éducation. Une information visible sur Khabarial.com.


Aux Etats-Unis pour ses études, cette femme de Kandahar indique "ne plus aller sur les réseaux sociaux tant ils (la) rendent anxieuse".


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com