Nouvelles accusations sur la maltraitance des Kurdes en Turquie

La militante turque d’Amnesty International, Milena Buyum, a appelé à une enquête immédiate, indépendante et juste sur les mauvais traitements infligés aux villageois kurdes. (Reuters)
La militante turque d’Amnesty International, Milena Buyum, a appelé à une enquête immédiate, indépendante et juste sur les mauvais traitements infligés aux villageois kurdes. (Reuters)
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Publié le Mardi 29 septembre 2020

Nouvelles accusations sur la maltraitance des Kurdes en Turquie

  • La maltraitance subie par les Kurdes en Turquie est à nouveau mise en avant après des accusations de torture et d'intoxication alimentaire
  • «Les Kurdes sont devenus les boucs émissaires du régime actuel parce qu’ils sont considérés comme la cible la plus facile, qui ne bénéficie d’aucun soutien social important»

ANKARA: La maltraitance subie par les Kurdes en Turquie est de nouveau mise en avant après des accusations de torture et d'intoxication alimentaire.

Trois politiciens du Parti démocratique du peuple (HDP) pro-kurde qui ont été récemment arrêtés ont déclaré avoir été hospitalisés pour intoxication alimentaire durant leur détention, alors qu'Amnesty International demandait au gouvernement d'enquêter sur les allégations selon lesquelles deux Kurdes auraient été expulsés d'un hélicoptère militaire.

Le gouvernement accuse le HDP de liens avec un groupe hors-la-loi, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), tandis que des milliers de ses membres ont été poursuivis pour la même raison, et notamment ses dirigeants. Le HDP nie de tels liens. Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis.

Les politiciens du HDP, parmi lesquels Ayhan Bilgen, maire de la province de Van, sont tombés malades après avoir consommé de la nourriture servie au siège de la police d'Ankara.

M. Bilgen n'a pas été immédiatement conduit à l'hôpital, et n'a été autorisé à parler à ses défenseurs qu’après que des hommes de loi du HDP ont discuté avec des représentants du gouvernement pour le faire hospitaliser.

Les trois hommes sont en état d'arrestation dans le cadre d'une enquête sur les manifestations violentes qui ont eu lieu à Kobané en 2014. Lundi, leur période de détention a été prolongée de quatre jours.

Amnesty International a exhorté le gouvernement à enquêter sur des accusations selon lesquelles deux Kurdes, âgés de 50 et 55 ans, auraient été expulsés d’un hélicoptère militaire à Van. Le groupe défense des droits de l’homme a exprimé ses préoccupations concernant les «accusations de torture et de maltraitance» qui, selon lui, sont inadmissibles au regard de la loi internationale des droits humains, et des normes auxquelles la Turquie était tenue de se conformer.

Les hommes qui auraient été expulsés d'un hélicoptère militaire avaient été arrêtés le 11 septembre dans le cadre d'une opération contre le PKK. Tous deux ont été hospitalisés. Leurs corps présentaient des signes de sévices.

L'un des hommes a été exposé aux médias, le visage ensanglanté. Il souffre d’une perte de mémoire. L’état de l’autre homme demeure critique. Atteint d'un traumatisme crânien, il a aussi des côtes cassées, un poumon perforé; et il se trouve en soins intensifs depuis plus de deux semaines.

Les proches des villageois ont demandé qu’une véritable enquête permette de rechercher la vérité et de rendre la justice.

Amnesty International souhaite que la Turquie mène une enquête impartiale sur cette affaire, et le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), a posé une question au Parlement sur les accusations de torture.

Le député du HDP, Ali Kenanoglu, a déclaré que son parti veillerait au suivi des accusations de maltraitance, au niveau national comme international.

«Les Kurdes sont devenus les boucs émissaires du régime actuel parce qu’ils sont considérés comme la cible la plus facile, qui ne bénéficie d’aucun soutien social important», déclare-t-il à Arab News. «Actuellement, toutes les politiques impliquant la guerre et la violence sont menées en ciblant les Kurdes. Les mauvais traitements infligés à cette composante de la société n’ont pas suscité de fortes réactions jusqu’à présent, ce qui permet une plus grande marge à de telles tentatives.»

Une fois les hommes de loi kurdes arrêtés, ils ont été automatiquement placés sous la protection de l'État, explique-t-il encore. «Cependant, l'impunité de l'État prévaut toujours en ce qui concerne la mise en application des droits de la communauté kurde.»

Lundi, des députés et des responsables du HDP se trouvaient devant le bâtiment du Parlement pour protester contre la détention de leurs collègues, accusés d'incitation à la violence à Kobané.

La militante turque d’Amnesty International Milena Buyum a appelé à une enquête immédiate, indépendante et équitable, sur les mauvais traitements infligés aux villageois kurdes.

«Les personnes jugées responsables devraient être traduites en justice dans le cadre d'un procès équitable», affirme-t-elle à Arab News. «La Turquie est liée par la convention des Nations-Unies contre la torture et la convention européenne pour la prévention de la torture, dont elle fait partie. Le comité pour la prévention de la torture du conseil de l'Europe est chargé de surveiller les lieux de détention dans les États membres, et peut poser des questions sur les cas d'accusation de torture et autres mauvais traitements. Au nom d’Amnesty International, nous continuerons à observer l’évolution de cette affaire choquante.»

Buyum a ajouté que les personnes en détention doivent avoir accès à leurs avocats une fois qu'elles ont été privées de liberté.

«Le délai pour parler aux avocats est préoccupant. Les représentants du HDP n’ont pu consulter leurs représentants légaux qu’après quatre jours. Ils ne connaissent toujours pas le contenu des accusations portées contre eux, car ils n'ont pas encore été interrogés.

Le groupe de défense des droits de l’homme a déclaré que l’inquiétude grandit en ce qui concerne les conditions de détention en raison de la pandémie, et que les autorités devraient intensifier leurs efforts pour garantir la santé et la sécurité des personnes détenues.

Par ailleurs, un chanteur kurde a déclaré lundi qu'il avait été mis en garde par des responsables de la sécurité et du renseignement contre le fait de chanter dans sa langue maternelle, et qu’il avait été sommé de rester à l'écart des événements du HDP. «Vous aurez des problèmes si vous chantez de nouveau en kurde», aurait-on dit à Cesim Basboga qui a décidé de déposer plainte. «Vous avez provoqué les gens avec vos chansons.» 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.